Plusieurs pays, dont les Emirats arabes-unis, la Jordanie, la France, le Royaume-Uni, la Belgique et l'Allemagne ont déjà largué des dizaines de tonnes de vivres par avion auprès d'une population menacée par la famine. Depuis qu'Israël à autorisé l'acheminement d'aide humanitaire par les airs à Ghaza, ainsi que des « pauses tactiques » quotidiennes dans trois secteurs de l'enclave palestinienne pour permettre la livraison de davantage d'assistance, toutefois, l'accès humanitaire par voie terrestre reste très limité. Il s'agit de répondre à une situation humanitaire dramatique dans la bande de Ghaza où les preuves de famine s'accumulent. «S'il existe une volonté politique d'autoriser les largages aériens, qui sont très coûteux, insuffisants et inefficaces, il devrait y avoir une volonté politique similaire pour ouvrir les points de passage », a déclaré le chef de l'UNRWA. «Alors que la population meurt de faim, la seule façon de répondre à la famine est d'inonder Ghaza d'aide ». L'UNRWA, la plus grande agence des Nations unies sur le terrain, a 6000 camions chargés d'aide bloqués à l'extérieur de Gaza, attendant un feu vert pour entrer. L'ONU, et ses partenaires, a pu acheminer 500 à 600 camions par jour pendant le cessez-le-feu en début d'année. « L'aide a atteint toute la population dans la sécurité et la dignité. Elle a permis d'enrayer la famine qui s'aggravait sans détournement d'aide ». «Aucune autre solution que la réponse coordonnée de l'ONU, avec l'UNRWA comme colonne vertébrale, n'a donné des résultats similaires ». «Revenons à ce qui fonctionne et faisons notre travail. C'est ce dont la population de Ghaza a plus que jamais besoin aujourd'hui, ainsi qu'un cessez-le-feu durable». La mort est partout Plus de 100 personnes tuées en deux jours, un bilan lourd et une situation de plus grave, le HCDH, de sont côté, a souligné que les forces israéliennes ont poursuivi leurs attaques le long des itinéraires des convois alimentaires et à proximité des sites d'aide de la Fondation humanitaire de Ghaza (GHF), une organisation privée soutenue par Israël et les Etats-Unis. Entre le 30 et le 31 juillet, 105 Palestiniens ont été tués et au moins 680 autres blessés le long des itinéraires des convois dans la zone de Zikim, au nord, au sud de Khan Younis, et à proximité des sites de la GHF dans le centre de Ghaza et à Rafah. Au total, depuis le 27 mai, au moins 1.373 Palestiniens ont été tués alors qu'ils cherchaient de la nourriture, 859 à proximité des sites de la GHF et 514 le long des itinéraires des convois alimentaires. La plupart des meurtres ont été commis par l'armée israélienne et que, bien qu'il soit au courant de la présence d'autres éléments armés dans les mêmes zones, il ne dispose d'aucune information indiquant leur implication dans ces meurtres. « Le bureau ne dispose d'aucune information indiquant que ces Palestiniens participaient directement aux hostilités ou représentaient une menace pour les forces de sécurité israéliennes ou d'autres individus. Chaque personne tuée ou blessée luttait désespérément pour sa survie, non seulement pour elle-même, mais aussi pour sa famille et les personnes à sa charge ». Le bureau des droits de l'homme a souligné que le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des civils ne participant pas directement aux hostilités et d'utiliser intentionnellement la faim comme méthode de guerre en les privant de biens indispensables à leur survie, y compris en entravant délibérément l'acheminement des secours, constitue des crimes de guerre. « S'ils s'inscrivent dans le cadre d'une attaque systématique ou généralisée contre la population civile, ils peuvent également constituer des crimes contre l'humanité », a ajouté le HCDH, soulignant l'impact cumulé de ces incidents et des restrictions d'accès humanitaire. « Chacun de ces meurtres doit faire l'objet d'une enquête rapide et indépendante, et les responsables doivent rendre des comptes. Des mesures urgentes doivent être mises en place pour éviter que cela ne se reproduise ». L'Unicef souligne que « les marques d'une profonde souffrance et de la faim étaient visibles sur le visage des familles et des enfants ». « C'est un phénomène qui s'est amplifié, mais nous avons maintenant deux indicateurs qui ont dépassé le seuil de famine ». La crise ne peut être résolue que par un flux d'aide sans restriction vers Ghaza. « Les enfants ne sont pas victimes d'une catastrophe naturelle. Ils sont affamés, bombardés et déplacés ». L'Unicef a « incité à une révision des règles d'engagement militaire israéliennes afin de protéger les civils et les enfants ». « Les enfants ne devraient pas être tués en faisant la queue dans un centre de nutrition ou en allant chercher de l'eau, et les gens ne devraient pas être désespérés au point de devoir se précipiter sur un convoi. Ce qui se passe sur le terrain est inhumain ».