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Ali Haddad, président-directeur général du groupe ETRHB
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2007

–Créée en 1987, l'ETRHB en est aujourd'hui à sa vingtième année d'existence. Pouvez-vous nous relater, ne serait-ce que sommairement, les étapes les plus significatives de son parcours ?
– Les étapes de ce parcours ont été difficiles et particulièrement laborieuses. Chacune des étapes a eu son lot de difficultés auxquelles il fallait faire face quotidiennement. Il faut tout de même reconnaître que les toutes premières années ont été les plus belles. Nous étions sur le terrain parfois même pour prêter main forte, pelles et pioches en mains, à nos employés. Ma famille a déployé beaucoup d'effort, y compris physique, pour que l'entreprise que nous venions de créer réussisse. Les années d'insécurité ont été particulièrement éprouvantes d'autant plus que la région où nous activions était très isolée. Les déplacements, tout comme les travaux qui nous étaient confiés, étaient difficiles. Dans cette région enclavée, il y avait à l'évidence beaucoup de difficultés à s'imposer, voire à exister, notamment durant la période allant de 1992 à 1998. La fin de cette période correspond d'ailleurs à notre premier déploiement vers d'autres régions.
– Les travaux routiers ont-ils été dès le départ la vocation première de l'entreprise ?
– On a effectivement tendance à nous confiner à tort dans les travaux routiers. Ce n'est pas du tout vrai, aussi bien à la création de l'ETRHB qu'aujourd'hui. A vrai dire nous étions beaucoup présent dans le secteur du bâtiment qui nous a permis de nous investir pratiquement dans toute la panoplie des activités qui le composent : AEP, assainissement, voiries, etc. Le reste, comme les voies ferrées et les travaux maritimes, est venu progressivement. Pour ce qui est des travaux maritimes, il y a lieu de rappeler que nous avons été les premiers à donner les premiers coups de pelles en 1998 en tant que partenaire de Sonatram que nous avons du reste accompagnée en tant que véritable outil de réalisation, durant toute la durée de réalisation du port d'Azeffoun.
Néanmoins, à partir de 1998, les travaux routiers ont nettement pris le pas dans notre plan de charge sur les autres activités. L'accroissement de l'activité travaux routiers dans notre plan de charge est en réalité le résultat d'un important programme de rattrapage, notamment dans le domaine de l'entretien des routes, que l'Algérie n'a pu prendre en charge durant plusieurs années faute de moyens financiers. Lorsque l'Etat algérien a décidé d'investir dans le domaine, il y a eu à l'évidence beaucoup à faire. Ce qui nous a incités à investir et à nous équiper en conséquence. Nous avons ainsi pu faire face à des projets d'envergure nationale.
– Quels sont justement ces grands projets qui ont permis à l'ETRHB de devenir une grande entreprise ?
– Les trois grands projets qui nous ont permis de prendre de l'importance sont constitués par le projet d'assainissement de la ville d'Azazga, la réalisation de la route nationale n°12 allant de Tizi Ouzou à Boumerdès et celle reliant Draâ El Mizan, Boghni et Tizi-Ouzou financées par la Banque mondiale.
Grâce aux bons résultats que nous avons pu dégager de ses projets, nous avons pu investir en matériel et équipements afin d'élargir notre intervention aux autres secteurs d'activités à l'instar du bâtiment, de l'hydraulique et du transport.
– L'ETRHB a été érigée en groupe sans doute du fait de la forte croissance qu'elle a commencé à enregistrer à partir de 1998 ?
– La forte croissance réalisée par l'entreprise recommandait en effet de passer à un autre type d'organisation et de management, d'autant plus qu'il fallait tenir compte des changements induits par la mondialisation, notre credo étant de commencer d'ores et déjà à préparer l'entreprise à se développer à l'international. Nous tenons à adapter notre entreprise aux changements avec, en l'occurrence, l'intime conviction que ” celui qui n'avance pas recule “.
Il nous reste encore beaucoup à faire pour se hisser au niveau des grandes entreprises européennes qui nous servent de référence, mais je pense que nous sommes condamnés à réussir notre mission.
L'Algérie ne peut pas éternellement compter sur son pétrole. Elle devra à l'avenir beaucoup compter sur les services pour lesquels nous sommes aujourd'hui bien placés. Il faut absolument que nos entreprises aient leur place au niveau méditerranéen et pour ce faire elles doivent, d'ores et déjà, commencer à se préparer à cet objectif.
– Peut-on avoir une idée de la structuration de l'ETRHB en groupe et des plus importantes filiales qui la composent ?
– Le groupe, dont la société mère est présente dans les secteurs des travaux publics, des transports et des ressources en eau, contrôle cinq filiales jouissant toutes de l'autonomie de gestion. Il s'agit de la filiale promotion immobilière, le tourisme et l'hôtellerie, la concession automobile et des engins travaux publics, la transformation et la commercialisation des bitumes et dérivés ainsi que les études et la maîtrise d'œuvres.
– Avec quel effectif et quel chiffre d'affaires tourne aujourd'hui le groupe ETRHB ?
– Notre groupe s'appuie aujourd'hui sur environ 4000 collaborateurs. Ce chiffre est appelé, sans doute, à doubler d'ici la fin de l'année, en raison de l'augmentation de notre carnet de commandes. Aussi, dans le cadre d'une prise de participation majoritaire dans le capital de deux grandes entreprises publiques que nous avons ciblées dans le cadre de leur privatisation décidée par les pouvoirs publics, nos effectifs tourneront autour de 14.000 employés.
Notre groupe dispose de sa propre école de formation dans les métiers qui lui sont utiles : chauffeurs, conducteurs d'engins, entretien, etc. Plus de 600 agents ont été formés depuis son ouverture. L'ETRHB étant une entreprise très mécanisée, chaque matin ce sont pas moins de 2000 moteurs qui sont mis en marche ; c'est dire l'importance des formations que nous dispensons aux opérateurs d'engins et autres conducteurs. Nous comptons également former en France, dès septembre prochain, une cinquantaine d'ingénieurs au management de projets. Dès leur retour de formation, ces cinquante ingénieurs seront placés comme responsables adjoints de projets pour gagner en expérience qui leur permettra, dans un proche avenir, de diriger de grands projets. L'appel est d'ailleurs lancé pour le dépôt des candidatures.
Pour ce qui est du bilan de l'exercice 2006, le groupe ETRHB a réalisé 12 milliards de dinars.
– Sur le plan du financement bancaire, comment cela se passe-t-il pour votre groupe qui a de gros besoins de capitaux ?
– La qualité des relations banques publiques-entreprises est connue de tous et notre groupe n'échappe pas à cette réalité bien que disposant de grandes capacités de réalisation et de production et affichant de surcroît de bonnes perspectives de développement. Sans doute en raison de la lenteur des mutations qui s'opèrent dans ce secteur, les banques ne sont pas très engagées au moment où les opérateurs ont besoin d'un solide accompagnement. Nous en sommes réduits, aujourd'hui encore, à compter essentiellement sur nos fonds propres pour assurer notre expansion.
– Vous travaillez depuis quelques années en association avec de grandes sociétés internationales, quelles leçons avez-vous déjà pu tirer de ce partenariat ?
– Sans démagogie, l'entreprise algérienne, tout comme le peuple dont elle est du reste issue, est capable d'exploits. A titre d'exemple, le chantier des trémies du carrefour Addis Abeba que d'éminents experts internationaux avaient considéré comme impossible à réaliser. Non seulement, nous avons réussi à réaliser le projet dans les règles de l'art, mais à le livrer 8 mois avant le délai prévu dans le contrat. Le port de pêche et de plaisance d'El Djemila ainsi que la trémie du Club des pins ont également été réalisés en un temps record avec un personnel exclusivement algérien, aussi bien pour les études que pour la réalisation.
Les exploits réalisés par l'ETRHB ne se limitent évidemment pas qu'aux cas que je viens de citer, d'autres challenges sont sur le point d'être gagnés dans divers domaines. Dans le domaine de l'hydraulique, l'ETRHB est engagée dans la réalisation de deux usines, les plus grandes d'Afrique, de tuyaux en béton précontraint, l'une à Mostaganem et qui est déjà en production et la seconde à Béjaïa. Elles produiront plus de 200 km de tuyaux par an, ce qui substituera aux très coûteux tuyaux en fonte que l'Algérie est contrainte d'importer pour les besoins de ses différents projets de transfert d'eau.
La main d'œuvre et les matières premières utilisées étant essentiellement locales, la facture en devises pourrait être réduite de deux tiers.
La production assurée par ces deux usines profitera aussi bien aux chantiers hydrauliques confiés à l'ETRHB, qu'à d'autres opérateurs dans le secteur. Les projets hydrauliques gagneront en délais de réalisation du fait qu'ils ne seront plus tributaires d'importations problématiques de tuyaux de fonte. Ces deux usines offriront 1500 emplois directs et environ 2000 indirects.
– L'ETRHB a également investi dans la production de bitume et d'agrégats ?
– L'Algérie ne produit pas de bitume en raison des spécificités de son pétrole. Elle est donc contrainte de l'importer et l'ETRHB est le second grand importateur après Sonatrach. Nous détenons aujourd'hui un tiers du marché national du bitume.
Pour ce qui est des agrégats, les dix carrières que nous détenons produisent environ un million de m3 par an.
– Sur quels grands projets êtes-vous aujourd'hui tout particulièrement concentrés ?
– Dans le domaine autoroutier, il y a le tronçon de 73 km Khemis Miliana-Oued Fodda qui fait partie de l'autoroute Est-Ouest et que nous comptons livrer en juillet 2008 et la deuxième rocade sud d'Alger (65 km) que nous réalisons dans le cadre d'un groupement d'entreprises.
Dans le domaine de l'hydraulique, nous sommes sur le transfert Mostagnem-Arzew-Oran, le projet d'AEP alimentant 22 agglomérations dans la wilaya de Béjaïa sur 70 km, le transfert El Harrach-barrage de Douéra sur 30 km et le projet d'alimentation des agglomérations du sud de la wilaya de Tizi Ouzou et celles du nord de la wilaya de Bouira à partir du barrage Koudiat Acerdoune. Nous construisons, également, un grand réservoir d'eau dans le cadre du raccordement de la station de dessalement du Hamma au réseau d'AEP d'Alger, en partenariat avec une entreprise étrangère.
Pour ce qui est des travaux maritimes, nous réalisons le port de Gouraya (Tipaza) et l'aménagement de celui de Béjaïa.
Quant aux travaux ferroviaires, nous sommes engagés dans la réalisation de la ligne Est du tramway d'Alger (27 km), la liaison ferroviaire Oued Aïssi-Tizi-Ouzou (14 km) et la liaison Redjem Demouche-Mécheria (140 km).
– Comment appréhendez-vous l'avenir du groupe ETRHB ?
– Nous regardons l'avenir avec les yeux bien ouverts sur le monde, notamment nos pays voisins. Nous projetons l'extension de nos activités dans un premier temps vers la Tunisie, la Libye et le Maroc.
La seconde étape, que nous situons à l'horizon 2010, consistera à mener l'entreprise dans les pays de la rive nord de la Méditerranée, à savoir l'Espagne, l'Italie et la France. Une de nos plus importantes missions dans les toutes prochaines années consistera à faire de notre groupe un outil de réalisation d'envergure internationale, capable de rivaliser avec les leaders mondiaux, non seulement sur le marché national, mais à travers son déploiement à l'international. Nous contribuerons ainsi à l'exportation de services hors hydrocarbures et faire rentrer de la devise à notre pays.


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