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Saket, Boulimat, Tichy, Aokas… Mer des parasols et gâchis bleu
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2007


Béjaïa : De notre envoyé spécial
Des sites parmi une trentaine de plages qui reçoivent chaque année entre 10 et 15 millions de visiteurs (par nombre d'entrées). Un record. Le constat est vite fait : le panoramique est tout simplement envoûtant avec cette nature mirifique qui enserre la mer, faisant se marier le bleu turquoise et le vert montagne. Mais il suffit de détourner le regard de la grande bleue pour se heurter aussitôt à la laideur du béton : cette tumeur de parpaing et de ferraille maligne qui gangrène tout notre littoral. Car, il faut bien le dire, l'emballage urbanistique est loin d'être à la mesure de toute cette beauté en jachère. C'est un peu le vieux dilemme : nature vs culture. Et la ville de Béjaïa est l'incarnation même de ce conflit, elle qui subit une monstrueuse défiguration esthétique n'épargnant que la cité historique.
Vendredi 13 juillet. Plage de Melbou. C'est le week-end et, en dépit d'une mer nerveuse, la plage est noire de monde. Des jeunes pour la plupart. Des hommes surtout. Des gendarmes veillent au grain. Certains arborent carrément une kalachnikov. A la lisière de la plage : le complexe étatique El Djorf. Un client s'apprête à rejoindre son bungalow avec sa famille après avoir fait trempette. Radiologue de son état, il est originaire de Sétif. «Je viens régulièrement ici depuis quatre ans», dit-il. «Ici, c'est tranquille, c'est sécurisé. Et puis, makanche lakhmadj.» Comprendre : cadre familial. «J'aurais bien aimé aller en Tunisie mais les tracasseries douanières m'ont découragé», confie notre radiologue qui trouve le prix de notre tourisme balnéaire quelque peu excessif. «Pour le même tarif, vous avez droit à un séjour 5 étoiles avec toutes les commodités en Tunisie», souligne-t-il.
D'ailleurs, tout le monde dit la même chose ici : la Tunisie «pompe» le gros des clients potentiels de nos complexes touristiques. Ceux qui se ruent sur nos villes côtières sont majoritairement des «journaliers», observe-t-on. Comme toutes les infrastructures que nous avons visitées, le complexe El Djorf est loin d'afficher complet alors que l'on est quasiment à la mi-juillet. Ce dernier propose des bungalows à partir de 6000 DA la nuitée. «Il n'y a pas eu encore une grande affluence, en partie, en raison des résultats du bac et les inscriptions qui ont suivi. Les gens vont commencer à venir à partir du 15 ou du 20 juillet», dit Mouloud Bousenoune, le réceptionniste en chef. Un peu plus loin, Aokas. 25 km à l'est de Béjaïa. Nous sommes au complexe Sahel, «le seul de la ZET (zone d'expansion touristique) d'Aokas», affirme le gérant, Lounès Mouhli. Pour lui aussi, l'affluence débutera fin juillet. M. Mouhli estime que si d'autres infrastructures sont installées, il y aura forcément plus de monde. «J'ai soumis à la wilaya un projet d'extension avec piscine. Cela fait trois ans que j'attends. Sans piscine, il est difficile de fidéliser les clients, surtout quand la mer est agitée comme maintenant. En Tunisie, ce sont les piscines qui ont fait le succès des hôtels balnéaires», dit-il. Tichy. Des bus déversent des flots d'estivants d'un jour. Une mer de parasols squatte la bande sableuse. Gros bouchon à l'entrée de Capritour qui, en dépit d'une polémique sur l'extension et les modifications qu'a subies le site, continue à drainer les foules. La ville de Tichy est sens dessus dessous. Ambiance plutôt chaotique que festive. Rixe par-ci, clameurs par là. Les terrasses des restos sont prises d'assaut. Fait paradoxal : pas évident de trouver du poisson. Halte à l'hôtel Les Hammadite, un établissement d'Etat. La réception est soigneusement décorée, puisant abondamment dans les ouvrages du terroir. La bâtisse signée Fernand Pouillon est tout simplement étonnante, agrémentée d'un jardin fabuleux. Les chambres sont d'un bon standing. Très bon rapport qualité/prix. L'établissement de 139 chambres est plein à 70%, dit Mokhtar, le chef réceptionniste. «C'est presque complet pour août», ajoute-t-il, avant de lâcher : «Pourtant, nous subissons une concurrence déloyale de la part de certains hôtels privés qui se basent sur l'alcool et la prostitution.»
De l'air sur la côte ouest
Nous basculons à présent sur la côte ouest. Premier constat : c'est nettement plus aéré que le côté Est qui paraît, du coup, saturé. Boulimat. 18 km à l'ouest de Béjaïa. La plage est belle. Nickel. Hôtel Delphine, un établissement ouvert depuis 1998 à l'initiative d'un émigré installé en Suisse et géré par son frère. Il propose des chambres à un prix abordable : 2500 à 3500 DA. Sur un tableau, cette note : «Réservation sur livret de famille». L'hôtel compte quelques clients à peine. «L'affluence est aléatoire. On ne travaille qu'un mois sur douze et encore», dit Abdelmalek, le gérant. De jeunes vendeurs râlent sur la plage : «Cette année, c'est la dèche. D'habitude, l'APC nous loue des baraques à 10 000 DA. J'ai dû louer chez un particulier ce local à 10 millions de centimes mais comme vous le voyez, c'est mort.
Le tourisme empire d'année en année», fulmine un jeune restaurateur. Quelques kilomètres plus loin, le village touristique de Saket. Livré par l'EPLF de Béjaïa en 2000, il comprend des villas, des bungalows et des commerces ainsi qu'un hôtel qui n'a étrangement pas trouvé preneur.
Le village est harmonieux et fort bien entretenu grâce à la vigilance d'une association de copropriétaires qui en assure la gérance. «Nous nous occupons de tout. Nous faisons quasiment le travail des services municipaux», dit Nacer-Eddine Ouhadj, vice-président de cette association. «Nous avons même acheté un camion à bennes pour le ramassage des ordures. Nous avons une station d'épuration et nous nettoyons nous-mêmes la plage», poursuit-il. L'association a même fait construire un stade de proximité à l'intérieur du village. Pour la gestion du parc locatif estival, un règlement intérieur est imposé à tous les copropriétaires.
De ce fait, l'accès au village est très réglementé. «Pour veiller au bon entretien et à la bonne moralité des lieux, nous avons exigé de chaque propriétaire de déclarer tout éventuel locataire», dit M. Ouhadj. Quelques virages plus bas, la splendide plage de Tighremt et son joyau : l'Auberge Le Thaïs. Contrairement à ce qui a été colporté, l'auberge n'a jamais fermé suite à la mise en détention de son propriétaire avant qu'il ne fût acquitté par la justice. Encastrée presque dans les rochers, l'auberge tranche par l'originalité de son architecture et la qualité de son bâti, tout de bois et pierre de taille. «L'idée était d'intégrer la structure à la nature», explique Yacine, membre de la direction et urbaniste de formation. Pour lui, «la région est victime d'une mauvaise publicité sur le plan sécuritaire». Le prix est un peu cher (8000 DA la nuitée), mais cela vaut vraiment le détour. Avis aux amateurs de coins «khaloui».
On s'oublie dans un magnifique coucher de soleil qui vient nous rappeler qu'il fait presque nuit et que derrière ces charmantes collines, il n'y a pas que des agneaux…


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