La commune de Ben Aknoun, située sur les hauteurs de la capitale, ne dispose pas de commodités devant la faire sortir de la léthargie qui l'enserre depuis des années. A part l'exploit de l'équipe locale qui compte dans ses rangs des joueurs de talent, lors de la coupe, rien n'est là pour faire connaître une APC qui s'est « fait oublier. » Le visiteur remarque en premier les quelques magasins de la route des Asphodèles. Les baraquements s'adossant au mur d'enceinte du lycée Alexandre Dumas, activent sans qu'aucune autorisation ne leur soit délivrée, susurre-t-on. Les espaces qu'ils occupent leur ont été « concédés » à une période où l'Etat était absent. D'ailleurs, des terrasses furent aménagées, mais des clients ne trouvant où consommer s'« attablent » sur la place Ennasr, sur le trottoir d'en face, avec le risque d'« importuner » les résidants de la cité Ahcène Mahiouz, les « As » pour ses occupants. Des commerces, on en trouve pas beaucoup dans une commune qui ne dispose pas de marché couvert. Sur la route des Deux Bassins, des baraquements furent là aussi installés à la hâte par des vendeurs de fruits et légumes et la commune de Ben Aknoun n'a pas pu les délocaliser bien que gênant grandement les piétons et les automobilistes. Les commerçants installent leurs marchandises sur les trottoirs encombrés ou carrément sur la chaussée. Le marché n'est guère visité par les habitants ou les étudiants des cités universitaires de Ben Aknoun ou Hydra, lesquels préfèrent s'approvisionner ailleurs, en raison des prix excessifs affichés. L'APC ne peut installer d'espaces de vente à cause de la rareté du foncier. Des étals sont « tolérés » à la cité Mahiouz durant des heures de la journée. Le P/APC a maintes fois, dans ses déclarations publiques, affirmé que le projet des 100 locaux commerciaux, destinés aux jeunes chômeurs, devrait voir l'installation du siège de l'APC. Les services de la commune se trouvent toujours dans les anciens bâtiments de la Protection civile, situés non loin de la station de bus, qui « réclame » avec insistance ses bureaux. Le projet « ambitieux » de bâtiment à étages n'est pas concrétisé et l'espace « reçoit » les détritus des commerçants. Le siège de l'APC de Ben Aknoun ne sera pas inauguré de sitôt, alors que les constructions situées sur la RN 36 furent démolies en 2006. « L'étude du sol a nécessité la destruction de l'annexe existante », nous a affirmé à l'époque, le président de l'APC de Ben Aknoun, l'immeuble (R+3) accueillera les différents services de l'APC. La commune accueille plusieurs institutions à l'instar des ambassades et des résidences universitaires ou encore celles de l'Etat. Mais rien ne semble être fait pour faciliter le séjour des nouveaux occupants d'une commune, dont le nombre d'habitants dépasse les 32 000. Seule une maison de la culture, sur la rue Doudou Mokhtar, sort du lot : des activités sont organisées et aident à faire sortir de la léthargie les occupants de cette commune « huppée » des hauteurs d'Alger.
