La production céréalière s'annonce sous de meilleurs auspices cette année. Grâce au ciel. Avec la bonne pluviosité enregistrée cette saison, la campagne moisson-battage pour la saison 2008-2009, qui a déjà démarré dans certaines wilayas comme Adrar, Biskra, le sud de Khenchela, Tébessa, devrait aboutir à une récolte appréciable, annonce le ministère de l'Agriculture et du Développement rural dans un communiqué. L'augmentation de la production nationale est un enjeu majeur pour l'Algérie qui dépend de façon dangereuse des marchés internationaux pour son approvisionnement en produits alimentaires. Le montant des importations de céréales de l'Algérie était passé, rappelons-le, du simple au double en 2008. Elles avaient atteint les 3,9 milliards de dollars contre 1,39 milliard de dollars en 2007. Elles représentent près de 50% de la facture alimentaire qui avait dépassé les 8 milliards de dollars (contre 5,2 milliards de dollars en 2007). En volume, les importations de céréales se sont élevées à 63,5 millions de quintaux. Il faut dire que l'exercice 2008 a été marqué par une très faible production. La campagne de moisson-battage n'a permis de récolter que 17,5 millions de quintaux contre 43 millions de quintaux en 2007. La récolté avait été affectée par « les insuffisances pluviométriques » à l'ouest du pays. Plus d'un million d'hectares de la surface emblavée, évaluée à 3 millions d'hectares, ont été touchés par une sécheresse sévère. Autant dire que la production a connu ces dernières années un effet yoyo enregistrant tantôt une forte hausse et d'autres fois une baisse vertigineuse. Selon le département de Rachid Benaïssa, la moyenne de production durant les quatre dernières années, soit de 2004 à 2008, a été de 34,3 millions de quintaux, (dont 23,3 millions de blé), avec des fluctuations liées au climat qui vont de 9,3 millions de quintaux (dont 7,6 millions de blé) en année sèche jusqu'à 43 millions de quintaux en année humide (dont 29 millions de blé). La production nationale n'assure en moyenne que 30% des besoins de la population et de l'industrie de transformation. Il est importé régulièrement autour de 50 millions de quintaux de blé. La céréaliculture est, actuellement, menée sur une superficie moyenne ensemencée de 3,2 millions d'hectares avec une surface à potentiel avéré de 1,2 million d'hectares. Le ministère vise à l'horizon 2014 une production de céréales de 53,7 millions de quintaux, dont 36 millions de quintaux de blé. Près de 80% de cette production sera assurée par 19 wilayas. L'Etat a également reconduit les mécanismes mis en place pour encourager les céréaliculteurs à vendre leur production à l'office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ainsi, ces agriculteurs recevront pour le blé dur, 4500 DA par quintal et pour le blé tendre, 3500 DA par quintal. Le ministère de l'Agriculture avait décidé d'augmenter les prix à l'achat auprès des producteurs après avoir été confronté en 2007 à une situation inédite où au terme de la campagne moisson-battage, qui avait été prolifique, les coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) n'ont reçu des céréaliculteurs qu'une infime quantité de la production totale. Ils n'ont pu mettre à la disposition de l'OAIC que 7 millions de quintaux sur les 43 millions de quintaux récoltés cette année-là.