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Stanley Kubrick : Un pacte avec le talent
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2007

Stanley Kubrick (1928-1999) est l'un des plus immenses cinéastes contemporains et son oeuvre, d'une diversité thématique phénoménale, témoigne de la complexité et de la profondeur de son regard sur le monde. Pour cette raison, il était aussi un cinéaste à part dans le gotha mondial du 7e art. The Shining (1980) qui vient d'être diffusé sur France 3 le définit comme un maître absolu du film d'épouvante, l'égal – au minimum – de l'Alfred Hitchcock de Psychose. The Shining, adapté par Stanley Kubrick du roman portant le même titre de Stephen King (21 septembre 1947) est une étude de cas, celle de la folie criminelle d'un écrivain – magistralement interprété par Jack Nicholson – qui se réfugie dans un irréel fantasmé pour transcender ses échecs. L'horreur, la violence inouïe de films ne sont certes pas gratuites car elles procèdent chez le cinéaste d'une volonté de choc esthétique. C'était la marque de Stanley Kubrick qui dans tous ses films n'avait jamais souhaité donner une vision plate et aseptisée du monde. Né en Amérique dans les terribles années de la récession, après le krach de 1929, Stanley Kubrick avait grandi dans le quartier du Bronx dont la spécialité n'était pas de produire des intellectuels. Enfant déjà, il était, lui, un passionné d'images et de littérature à une période où le roman policier et le film noir étaient devenus des genres majeurs. Stanley Kubrick signe au début des années cinquante la réalisation de quelques courts métrages expérimentaux mais non moins ambitieux. Ses vrais débuts sont marqués par ses premières fictions, Fear an desire (1953), Le baiser du tueur (Killer Kiss-1955) et L'ultime razzia (The killing-1956), autant de films qui hors le succès critique, ne rencontrent pas l'adhésion populaire. Pourtant, Stanley Kubrick s'y montrait brillant dans la maîtrise des conventions qui régissent le film policier et d'atmosphère que dominait à cette époque le figure quasi légendaire de Humphrey Bogart. Le tournant de la carrière de Stanley Kubrick va s'opérer assez vite cependant grâce à sa rencontre avec Kirk Douglas qu'il distribue dans Les sentiers de la gloire (Paths of glory-1957) un réquisitoire poignant et efficace contre la guerre qui situe le jeune cinéaste dans la lignée d'un Abel Gance. Les sentiers de la gloire est assez justement aujourd'hui comme un classique du cinéma mondial. Le film marquait en fait la rencontre de deux humanistes qui croyaient que la vocation du cinéma n'est pas seulement d'amuser les foules. Ils le démontreront quelques années plus tard avec Spartacus (1961), chef-d'euvre d'une rare intensité épique dans lequel Stanley Kubrick décrit la révolte des esclaves de la Rome impériale. Nul ne pouvait douter de la philosophie d'un Stanley Kubrick hostile à la guerre et opposé à l'asservissement. C'est une idée qui traversera d'ailleurs son oeuvre comme en attesteront Docteur Folamour (Dr. Strangelove or how I learned to stop worwing and love the bomb-1964) ou Full metal jacket (1987). Stanley Kubrick était un artiste au sens le plus créatif du mot et à ce titre il était sensible à l'évolution de la pensée qu'il retrouvait dans le geste littéraire. Lolita (1962) est une adaptation du roman de Nabokov qui vaut à Stanley Kubrick une aura de provocateur tout à fait inutile dans la mesure où le cinéaste ne recourrait jamais aux artifices et aux effets et que dans ce film il avait voulu s'attaquer à un tabou rarement exposé à l'écran. Il est plus intéressant de relever par contre la capacité du réalisateur à voyager dans les genres passant du film de guerre au peplum, du film policier au récit intimiste, du film d'horreur à la fresque historique illustrée par Barry Lyndon (1975) portrait picaresque d'un aventurier irlandais du XXVIIIe siècle dans l'Angleterre du roi George III. Ce film d'une splendeur de peinture d'époque vient d'être diffusé dans le cadre de l'hommage que rend la chaîne franco-allemande à Stanley Kubrick. Les puristes se souviendront, chez ce cinéaste, de l'impérissable 2001 : odyssée de l'espace (2001 : A space odyssey-1968) qui rappelle une circonstance étrange de la vie de Stanley Kubrick qui affirmera toujours être l'auteur des images montrant des astronautes américains sur la lune filmées selon lui dans un studio. Pour ces affirmations, il sera obligé de fuir les Etats-Unis où sa vie était en danger après que l'ordre de l'exécuter ait été donné par Richard Nixon. Stanley Kubrick en savait-il trop ou n'était-il qu'un fabulateur ? C'est en Angleterre qu'il terminera donc sa carrière et sa vie signant notamment avec Orange mécanique (A clockwork Orange-1971) et son ultime film Eyes Wide Shut (1999) des récits d'une saisissante modernité. Au total, Stanley Kubrick n'aura tourné que treize films au long de sa carrière professionnelle : un chiffre qui donne à réfléchir quand il est rapporté à ce cinéaste qui cultivait le secret et inquiétait ses détracteurs pour cette qualité de réussir tout ce qu'il entreprenait. En fait Stanley Kubrick avait signé un pacte avec le talent.
– P-S. Dans la chronique consacrée à Sissi, il fallait lire 1837-1898 et non 1908 comme écrit suite à une erreur de transcription.

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