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Stanley Kubrick, le cinéaste visionnaire
PROJECTION DE « 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE »
Publié dans L'Expression le 27 - 11 - 2001

Ce chef-d'oeuvre de la science-fiction expérimentale 2001, L'Odyssée de l'espace, réalisé en 1968, échappe totalement au temps qui passe.oe
Malgré les progrès techniques (l'image de synthèse, le morphing, thx, effets visuels...) ce film reste encore d'actualité. Après un prologue où l'évolution du singe conduit l'homme à la découverte de l'outil et de l'arme, une mission spatiale est envoyée vers Jupiter. David Bowman, seul survivant de l'astronef triomphe de Carl, l'ordinateur révolté, et poursuit son voyage vers l'infini. L'oeuvre la plus mystérieuse et sans doute la plus singulière de Kubrick. 2001, l'Odyssée de l'espace, malgré la perplexité de beaucoup, a assuré sa renommée mondiale.
D'ailleurs, George Lucas, s'en est longuement inspiré pour réaliser Star Wars.
Depuis la mort de Stanley Kubrick, une série d'hommages a été rendue au cinéaste visionnaire par les télévisions et tous ses films sont sortis en coffret. Des films tels que 2001, odyssée ou encore Full metal Jacket ne sont jamais passés à la télévision. Kubrick n'avait jamais accepté de vendre les droits de ses films. Après sa mort, c'est sa femme qui a décidé de vendre tous les droits de ses films et par la même occasion de vendre le scénario de AI, intelligence artificielle, à Steven Spielberg. Né dans le Bronx d'un père médecin, Stanley Kubrick a une formation d'autodidacte. Il s'initie au cinéma dans les salles populaires de son quartier new- yorkais et découvre les classiques au Museum of Modern Art. Trois passions gouvernent l'adolescent: les échecs qui témoignent de sa rigueur intellectuelle, le jazz où il apprend le rythme, la photographie qui exerce son oeil pour la lumière et la composition.
Dès dix-sept ans, il devient photographe du prestigieux magazine Look. A partir d'un reportage qu'il publie sur un boxeur, il réalise un court-métrage Day of the Fight, sur le même sujet. Il est l'homme orchestre de ses deux premiers films Fear and Desire et Le baiser du tueur qu'il écrit, met en scène, photographie et monte. Ce seront ses deux seuls scénarios originaux qui le laissent insatisfait. Ensuite, il ne tournera plus que des adaptations. L'Ultime razzia, film de gangster à la construction brillante, l'impose à Hollywood. A partir de Lolita, tourné en Angleterre où il s'installe au début des années 60, il sera le seul maître à bord contrôlant toutes les étapes de la fabrication et de la distribution. Acharné à ne jamais se répéter, il déroute par la variété des genres cinématographiques, qu'il illustre tout en les renouvelant et fascine par la maîtrise et l'invention technique, dont il fait preuve: utilisation originale de la musique de répertoire, le trio de sa direction d'acteurs et sa conception du monde à la fois sombre et sardonique. Pessimiste, Kubrick est un moraliste pour qui l'homme est un être faible. C'est aussi un visionnaire qui impose dans chacun de ses films une unité plastique cohérente et inoubliable.
Avec sa disparition, le cinéma perfectionniste a perdu un père, mais il a laissé, la relève nécessaire pour mettre en application ses plans cinématographiques et ses idées toujours en avance sur le temps.


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