Le tribunal criminel de Chlef a examiné avant-hier, mercredi, la dernière affaire impliquant 77 jeunes emprisonnés depuis les émeutes d'avril 2008, qui avaient touché principalement les communes de Chlef et de Chettia. Après des délibérations qui ont duré toute la nuit, le verdict a été rendu hier, jeudi, à 4 h du matin, en présence d'une assistance nombreuse composée des proches et amis des inculpés et de leurs défenseurs. Un des inculpés a été condamné à une peine de 5 ans de prison ferme et 56 autres à un an de prison ferme, tandis que les 20 accusés laissés en liberté provisoire ont écopé chacun d'un an de prison avec sursis. Vu la précarité de leurs conditions sociales, la plupart des détenus ont sollicité l'assistance judicaire qui leur a été accordée par la juridiction avec le concours du délégué du bâtonnier, maître Abdelkader Bennegouche. Dix avocats ont ainsi été désignés pour défendre les inculpés. Ils ont tous demandé l'acquittement de leurs mandants, soulignant que nombre d'entre eux ont été interpellés soit chez eux, soit en dehors des lieux des émeutes. Le collectif des défenseurs a mis en exergue l'absence de preuves matérielles dans la plupart des cas. Le ministère public avait requis 10 ans de prison contre chacun des inculpés. La cour s'est retirée vers 16 h pour délibérer jusqu'à une heure tardive de la nuit. Le verdict est lu devant une salle archicomble, pendant qu'un important dispositif de sécurité s'est déployé autour du tribunal. Les 56 jeunes en détention depuis une année retrouvent ainsi leur liberté après avoir purgé leur peine. Ils ont quitté hier la prison centrale de Chlef et regagné aussitôt leur famille. Certaines mères présentes toute la nuit au tribunal ne cachaient pas leur joie, d'autres ont pleuré à l'annonce du verdict et avaient du mal à se tenir debout. A noter la présence, à ce procès, de deux responsables du bureau régional du RCD à Chlef, qui ont suivi toute l'audience.Rappelons que 26 autres détenus ont été jugés la semaine dernière par la même juridiction pour les mêmes faits, à savoir destruction de biens publics et privés et attroupement. Dix d'entre eux ont été condamnés à un an de prison ferme et le reste a bénéficié de la relaxe.Le dossier des jeunes émeutiers en attente de jugement depuis une année est ainsi clos.
