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L'augmentation des salaires provoquera-t-elle l'inflation ou simplement un rattrapage du pouvoir d'achat ?
Publié dans El Watan le 21 - 11 - 2007

Ce rehaussement du niveau général des prix rend de nouveau l'augmentation des salaires sans beaucoup d'effets sur le bien-être des individus. Cette situation est appelée l'illusion monétaire.
Les augmentations des salaires de la Fonction publique qui ont pesé au courant de l'année dernière 40% de la masse salariale totale et ont représenté quelque 17,6% dans le PIB ont fait couler beaucoup d'encre sur l'éventuel relèvement du niveau de l'inflation. Pour nous, la question qui mérite d'être posée est : Est-ce que ces augmentations de salaire ne constituent pas un moyen de rattrapage du pouvoir d'achat au lieu de parler d'inflation ? Les économistes savent bien que le travail constitue un des moyens fondamentaux d'échange sur le marché. Ainsi, un individu reçoit en contrepartie de sa force physique ou intellectuelle un montant d'argent qui lui permet de subvenir à ses besoins. Il en est ainsi que lorsqu'il y a plus de marchandises sur les étalages du marché, le pouvoir de négociation de la monnaie devient inefficace. Aussi, en situation d'équilibre, la valeur des marchandises sur le marché doit avoir sa contrepartie en monnaie. Cependant, la réalité montre que toutes les marchandises ne sont pas automatiquement achetées par les consommateurs (qui sont d'ailleurs des travailleurs) non pas parce que ces derniers ont satisfait la totalité de leurs besoins mais parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour se les procurer. Ce retard est induit par les facteurs suivants :
Premièrement, par la concurrence qui se traduit directement par une diminution des capacités de production par entreprise et par un accroissement plus important du volume global de la production. Notons que pour certaines branches, les capacités utilisées par rapport aux capacités installées ne dépassent guère les 40%. Cette situation de baisse des capacités de production se traduit par la baisse du niveau général des salaires sans conséquence directe sur le capital. A titre d'exemple, une entreprise qui fonctionne à 60% de ses capacités va caler la rémunération des salariés sur cette capacité réelle mais elle continue à dégrever le totalité de son capital (le compte amortissement du TCR comprend la totalité des mobiliers et immobiliers de l'entreprise, même si ces derniers ne sont pas utilisés en totalité). Deuxièmement, par les importations qui jouent à la faveur d'une offre stérile de marchandises. C'est-à-dire chaque valeur importée vendue diminuerait davantage la masse de monnaie en circulation. Ce transfert rendrait les capacités de remplacement du capital productif national très fragile. En d'autres termes, un fonctionnaire perçoit un salaire d'une entreprise nationale (algérienne) qu'il utilise pour acheter un produit étranger.
En plus de ces deux facteurs qui affectent directement la formation du salaire, le bouleversement des habitudes de consommation, induit par le développement des TIC et de l'urbanisation, a réaménagé certains postes de dépenses des ménages, voire même créant d'autres avec des situations d'attentes inélastiques. Finalement, avec plus d'acuité, le secteur informel qui pénalise la redistribution de la richesse gangrène l'économie dans toutes ses sphères. L'augmentation des salaires du secteur public permettrait d'éponger les stocks de biens existants sur le marché qui sont composés essentiellement de produits alimentaires et équipements ménagers. Ces biens sont produits en grande partie par le secteur privé. Ce dernier verra ses revenus augmenter et redistribuera de nouveau les gains obtenus sous forme de salaires. Cette augmentation des salaires de la Fonction publique ne pourra pas provoquer, selon toute vraisemblance, l'accroissement du niveau général des prix (ou l'inflation) puisque ces derniers varient plus suite aux effets structurant sa composition comme les impôts (la TVA), les charges de fonctionnement, les intérêts de la dette, le prix des matières premières et le dumping de certains produits importés.
Devant cette mécanique qui semble tourner sans problème, la nouvelle question qui mérite d'être posée est de savoir comment financer ce plus de la masse salariale à verser aux fonctionnaires du secteur public. Trois optiques sont alors envisagées :
Premièrement, créer un déficit dans le budget de l'Etat sans augmentation immédiate du niveau général des impôts des entreprises. Cette situation permettrait aux entreprises de gagner en croissance et en productivité le temps de rentabiliser et de rémunérer leurs facteurs de production, essentiellement le travail (payer bien ses salariés !).
Deuxièmement, différer l'imposition des unités supplémentaires produites. C'est-à-dire garder le taux d'imposition pour le niveau actuel de production et toute unité produite en plus sera imposée autrement. Exemple, soit une entreprise qui produit deux pantalons qui sont imposés à 10 DA l'unité. Au total, nous avons un volume d'impôt à verser de l'ordre de 20 DA. Si l'entreprise produit maintenant trois pantalons où l'imposition par unité est de 12 DA, le volume de l'impôt sera de 36 DA. Mais devant la nouvelle politique économique mise en place, l'imposition à 12 DA ne concerne que le troisième pantalon. Au total, le volume de l'impôt sera 32 DA.
Troisièmement, augmenter la masse monétaire le temps qu'elle soit comparable à la valeur des marchandises sur le marché. Cette augmentation du volume monétaire est indispensable pour rattraper la contrepartie de l'augmentation continue de la capacité de production. Cette action à court terme permet de réaliser rapidement une distribution de la richesse nouvellement créée. Cependant, le danger de cette politique réside dans le commerce extérieur qu'il faut surveiller avec beaucoup d'attention, car si cette augmentation du salaire des fonctionnaires du secteur public va plus dans l'acquisition des marchandises importées, le retard dans la constitution de l'effet de transfert vers le secteur privé va s'aggraver davantage, voire même provoquer un effondrement total de ce dernier.
En conclusion, l'injection d'une masse salariale par le canal du secteur public sera perçue comme une bouée de sauvetage pour la relance de croissance de l'économie en général et particulièrement la relance du secteur privé. Le programme de soutien à la croissance reste tributaire de l'attention et de la surveillance permanente des indicateurs macroéconomiques qui permettront d'orienter davantage cette croissance vers un sentier stable sans créer de déséquilibre structurel ou conjoncturel inter et intrasecteurs.
L'auteur est Chercheur au CREAD


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