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Fidel Castro, le dictateur au cigare
IL DIRIGE CUBA D'UNE mAIN DE FER DEPUIS 45 ANS
Publié dans El Watan le 27 - 01 - 2005

Lorsqu'il y a quelques semaines, alors qu'il s'adressait à la foule, en direct à la TV, Fidel chutait lourdement, ses fidèles avaient craint le pire, alors que ses irréductibles adversaires qui veulent en finir, se lamentaient d'avoir, encore une fois, raté le coche. Ce qui n'a pas empêché le département d'Etat à Washington, d'ironiser quand même.
« Cela fait des années que nous attendons la chute de Castro, mais ce n'est pas à quoi nous pensions. » Le Lider Maximo avait trébuché sur une marche, en quittant la tribune sur laquelle il venait de discourir, une heure durant, ce qui est relativement un record pour cet orateur infatigable, rompu aux discours interminables. A 78 ans, Fidel s'était fracturé le genou et fêlé le bras droit, mais il n'en a pas moins gardé le sourire en plaisantant : « Je serais curieux de voir les photos comment je suis tombé. Certainement qu'elles seront en première page des journaux de la presse internationale. » En fait, la chute de Castro constitue le premier incident connu depuis celui du 23 juin 2001, lorsque le dirigeant cubain s'était évanoui durant une vingtaine de minutes, alors qu'il prononçait en plein soleil un long discours à El Cotorro, un quartier de La Havane. Sinon, la santé du Lider Maximo n'a pas été lourdement affectée jusque-là, du moins officiellement, même si celui qui règne en maître absolu sur l'île depuis maintenant 45 ans fait l'objet de spéculations récurrentes. Castro n'ignore rien des murmures de la rue cubaine qui, souvent par dérision, suppute sur ses éventuels successeurs au sommet de l'Etat. Pourtant et sans en faire un complexe, le président a publiquement abordé la question en déclarant une nouvelle fois, que s'il venait à quitter ses fonctions, son choix se porterait sur son frère Raül Castro, premier-vice président et chef des forces armées. Voilà qui nous renseigne sur la transmission du pouvoir dans une république ! Une république où tous les contradicteurs sont harcelés par les autorités. Les placements en détention, sans jugement, les restrictions touchant à la liberté de circulation figurent parmi les méthodes employées contre les dissidents traqués par les brigades d'intervention ou les comités de défense de la révolution. La révolution ? Pas touche à ses principes. Et quiconque se hasarde à en dévier la trajectoire est cloué au pilori. On raconte que, quelques années après sa prise de pouvoir, en visite à Alger, Fidel n'a pas manqué de fustiger le luxe du palais où il a été accueilli, en dénonçant le capitalisme d'Etat sous l'angle du reproche que les dirigeants de l'époque n'ont guère apprécié. Depuis, Fidel n'a pas beaucoup changé. Plus près de nous, le 18 mars 2003, il lance la plus grande vague de répression que l'île communiste ait connue ces dix dernières années. Près d'une centaine de Cubains, intellectuels pour la plupart, sont incarcérés, soupçonnés d'être à la solde des Etats-Unis. Après 29 procès sommaires, 75 détenus sont condamnés à des peines allant jusqu'à 28 ans de réclusion. Le 2 avril de la même année, un groupe de Cubains tente de détourner un ferry dans le port de La Havane pour fuir vers la proche Floride. Le 11 avril, les trois principaux responsables sont fusillés. On ne badine pas avec les libertés du côté de La Havane. Castro se fait sermonner par le pape Jean Paul II, mais paradoxe des paradoxes, Cuba se fait réélire à la commission des droits de l'homme de l'ONU, à l'instar d'ailleurs d'autres pays, qu'Amnesty traque pourtant depuis des années pour la répression qu'ils exercent sur leurs opposants.
che guevara, l'idole des opprimés
Elle est loin l'époque où le socialisme triomphant fascinait. Fidel chassait Batista à la fin des années 1950 et le Che s'affirmait déjà comme l'idole des opprimés en domptant la Sierra Maestra et en bravant tous les périls. Fidel en parle avec émotion mais n'évoque point la disparition de son camarade de lutte, dont on dit qu'il est en partie responsable. Mais passons... Aujourd'hui, Cuba sanctionnée par l'embargo et le démembrement du bloc soviétique semble vivre à mille lieues de la réalité. La révolution en marche souvent forcée, la promulgation dès 1959 de la réforme agraire et la nationalisation des nombreuses entreprises américaines ont consommé la rupture avec les Etat-Unis. Les sanctions économiques contre Cuba avec un sévère embargo et l'appui affiché par les Américains aux contre-révolutionnaires cubains, lors de l'épisode de la baie des cochons en 1961 radicalise la révolution et Fidel affiche son attachement au marxisme. « Nous les Cubains, nous sommes accoutumés à la lucha », martèle souvent Castro. Lucha, qui signifie lutte, est une expression qui désigne toutes les façons dont les Cubains doivent s'y prendre pour résoudre les problèmes. Depuis 45 ans, Fidel rappelle à son peuple qu'il est engagé dans une lucha historique contre l'ennemi idéologique, les Etats-Unis... Quant à la lucha quotidienne, il n'y a que les Cubains qui peuvent en ressentir les effets, tant ils sont brimés par un système « verrouillé »... Fidel tient beaucoup à l'idéologie, et il le fait savoir dans ses discours : « Les solutions que requiert l'humanité ne viendront pas de la bonne volonté de ceux qui veulent devenir aujourd'hui les maîtres du monde et qui l'exploitent, même s'ils ne peuvent rêver ou concevoir autre chose que la pérennité de ce qui constitue un ciel pour eux, mais un enfer pour le reste de l'humanité, un enfer réel et sans échappatoire. » Récemment et à la faveur de la campagne antitabac, lancée dans l'île, Castro y a mis son grain de sel en rappelant que lui, l'homme au cigare, s'est bien passé, il y a presque vingt ans de ce produit nocif et qui affecte une bonne partie de la population cubaine. Pour la bonne cause, Fidel monte au créneau pour condamner le déséquilibre entre puissants et pauvres.
Le tabac, c'est fini
« Nous sommes déjà six milliards sur cette planète. Et nous serons presque à coup sûr, neuf milliards et demi dans cinquante ans. Garantir la santé, l'éducation, un emploi, des vêtements, un toit, de l'eau, de l'électricité, à une quantité aussi extraordinaire de personnes qui vivront précisément dans les pays les plus pauvres sera un défi colossal. On ne saurait continuer d'imposer les goûts et les modes de vie des sociétés industrielles, fondées sur le gaspillage, car ce serait non seulement suicidaire, mais tout bonnement imposable. » Son coup de gueule contre la mainmise des puissants sur les richesses du monde, et l'appauvrissement des plus pauvres est légendaire.« L'ONU, admet-il, est un bon point de départ, car elle détient une grande quantité d'informations et d'expériences, mais il faut tout simplement se battre pour la démocratiser, pour mettre fin à la dictature du Conseil de sécurité et à la dictature au sein-même de celui-ci, ne serait-ce qu'en y admettant de nouveaux membres permanents en renforçant l'autorité de l'Assemblée générale. » Mais Fidel, dont le compagnonnage devient encombrant, a de moins en moins d'amis. Il peut se targuer toutefois de l'amitié personnelle plus qu'idéologique, qui le lie depuis 1959 à Gabriel Garcia Marquez. Cette amitié fait peser sur le prix Nobel 1982 les pires soupçons de courtisanerie et même de lâcheté si l'on prend pour argent comptant les révélations faites par Serge Raffy, auteur d'une biographie originale du dictateur cubain Castro, l'infidèle montrant Garcia assistant aux côtés de Fidel, derrière une glace sans tain, au procès stalinien du général Achoa... D'ailleurs depuis cette date, le régime castriste a redoublé de férocité. En 1999, il promulgue la « loi 88 » rapidement baptisée « loi bâillon » dans les milieux dissidents. Celle-ci pèse comme une épée de Damoclès sur toute personne qui collabore, quel que soit le moyen utilisé, avec des émissions de radio ou de télévision, des revues ou autres médias étrangers, ou qui fournit des informations jugées susceptibles de servir la politique américaine. Cette loi, comme on le verra, fera beaucoup de victimes, malgré le tollé international.
Castro ouvre ses prisons
Raül Rivero, le plus grand poète vivant de Cuba, vient d'être libéré en compagnie de plusieurs prisonniers politiques. Ils avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à 28 ans de réclusion pour avoir osé critiquer le régime et appelé à l'organisation d'un référendum sur la tenue d'élections libres. D'autres dissidents croupissent dans les geôles cubaines, souvent dans des conditions inhumaines. Ils seraient environ 300 dont 60 journalistes, selon Amnesty et le Comité des droits de l'homme de l'ONU. Le revirement de Fidel à ce moment précis et son indulgence subite ne sont nullement fortuits, soulignent les observateurs, convaincus que la réprobation qui a suivi la vague de répression de 2003 a considérablement affaibli le régime et isolé davantage la dernière tyrannie communiste d'Occident. La communauté internationale n'en reste pas moins vigilante. Le socialiste Solana, haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, l'exprime bien : « L'UE ne doit rien concéder à Cuba pour avoir corrigé une justice », en réponse à la demande de Fidel de lever certaines sanctions infligées... Décidément, Castro et son système resteront peut-être pour un temps, le souffre-douleur de l'Occident...
Parcours
Homme d'Etat cubain, né à Mayrai, province d'Oriente en 1927. Issu d'une riche famille de propriétaires terriens, il fait des études d'avocat à l'université de La Havane, où il se lie à la gauche insurrectionnelle. Dès 1947, il participe à un complot contre le dictateur dominicain Trujillo, puis mène la lutte contre Batista. Condamné en 1953, il s'exile ensuite au Mexique et aux Etats-Unis, d'où il prépare le débarquement de 1956. Après l'échec de cette tentative, il se réfugie dans la Sierra Maestra avec ses partisans et organise la guérilla qui aboutit au renversement de la dictature en janvier 1959. Devenu Premier ministre en février, Fidel Castro qui incarne la révolution cubaine et jouit d'une très grande popularité entreprend aussitôt une réforme profonde de l'économie qu'il veut diversifier pour mettre fin à l'emprise économique et politique des Etats-Unis.


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