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Un Parisien à Alger
Akli Tadjer. Ecrivain franco-algérien
Publié dans El Watan le 04 - 05 - 2009

L'écrivain franco-algérien le plus original du monde littéraire débarque cette semaine à Alger et animera une rencontre à l'hôtel Sofitel le 6 mai. Endemol, la plus grosse boîte de production européenne, a acheté les droits de son dernier livre Il était une fois… peut-être pas pour en faire un téléfilm en deux parties pour France 3. Plusieurs de ses livres ont fini sur l'écran ou sont en voie de l'être. L'ancien scénariste du Commissaire Maigret redécouvre son autre pays. A voir.
Comment est née cette initiative de Sofitel ?
Sofitel a lancé une semaine de la culture et de l'art de vivre à la française dans les divers hôtels de son groupe... Maroc, Italie, Espagne etc. Pour ce qui concerne Alger, ils ont pensé que j'étais l'écrivain le mieux à même d'incarner les deux rives de la Méditerranée.
Y a-t-il d'autres écrivains ?
Oui, sous d'autres cieux. Il y aura Gonzague Saint-Bris, Yasmina Khadra, Jean-Marie Rouart, Catherine Enjolet, Delphine de Vigan et d'autres. Chaque écrivain devra écrire une nouvelle sur la ville dans laquelle il se trouve. La mienne s'appellera : Retour aux sources. J'aurais pu l'appeler Retour à la case départ, mais je ne suis pas parti d'Alger.
Un parisien à Alger. Original non ? D'autant que vous ne connaissez pas Alger, vous qui avez toujours vécu à Paris...
J'ai toujours vécu à Paris, certes, mais Alger n'est pas une ville tout à fait étrangère pour moi. J'y ai souvent transité avant de prendre la route des vacances pour la Kabylie. C'était en des temps pas si immémoriaux que ça... Un jour il faudrait que j'écrive mes souvenirs d'Algérie, que je mette un peu d'ordre dans ma mémoire et que je reficelle tout ça. Quand ? Je ne sais pas. Un jour...
Votre parcours est assez atypique, votre démarche aussi...
Atypique dans le sens où je suis un autodidacte mais ça c'est une maladie qui se soigne très bien de nos jours. La preuve, si je ne le dis pas personne ne le remarque.
Vous êtes très connu en France, peu en Algérie. Comment l'expliquez-vous. Allez-vous vous rapproprier cet espace ?
C'est vrai qu'en France j'ai une certaine notoriété et qu'en Algérie beaucoup moins. Pourquoi ? Je pourrais vous répondre : nul n'est prophète en son pays. Mais ce serait un peu court. Alors, je vous renvoie à des affaires de cession de droits d'édition. Des choses fastidieuses à expliquer. Mettons ça de côté et laissons toute sa place à la littérature. Celle qui nous transporte, celle qui nous instruit, celle qui nous révèle à nous-mêmes. Un livre, un bon livre, quoi de mieux pour ne pas rêver idiot. C'est aussi pour ça que je viens à Alger pour voir, apprendre, écouter, rencontrer.
A quand un roman qui se déroulera à Alger ou à El Kseur ?
Dans mon dernier roman Il était une fois... peut-être pas., il n'est question que de l'Algérie. Le coup de l'éventail, le décret Crémieux, la Première, la seconde guerre mondiale, la guerre d'indépendance, les années rouge sang tout est dedans. Désormais, je vais explorer d'autres horizons, pour ça, pas besoin d'aller loin, c'est juste de l'autre côté du miroir.


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