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Rembrandt : la Ronde l'Art et du Pouvoir
Publié dans El Watan le 07 - 02 - 2008


Le cinéaste britannique d'origine hongroise
Alexander (Sandor) Korda (1893-1956) avait
consacré, en 1936, un film magistral au
peintre hollandais Rembrandt. Une oeuvre d'une
forte intensité dans laquelle l'artiste était incarné
par le prodigieux Charles Laughton, immense
vétéran du cinéma américain. Alexander Korda
dont l'influence sur le cinéma européen est
incontestable – son nom est lié par exemple à
l'univers littéraire de Marcel Pagnol dont il adapta
Marius à l'écran – se penche dans son Rembrandt
sur les conséquences pour le peintre de son
célèbre tableau La ronde de nuit, peint en 1642.
Rembrandt van Rijn (1606-1669) était notamment
le contemporain du grand peintre hollandais
Pierre Paul Rubens. Il réalise La Ronde de nuit sur
commande de deux membres influents de la
milice d'Amsterdam qui souhaitaient voir leur
corps de mousquetaires glorifié par l'artiste qui
comptait le plus à cette époque. Rembrandt n'a
pas encore quarante ans lorsque il achève La
Ronde de nuit, mais il a déjà connu honneurs,
consécration et surtout richesse. Cependant, cette
toile, pour laquelle il a été grassement rétribué, va
considérablement déplaire à ses commanditaires.
C'est ce conflit entre l'art et le pouvoir qui est au
coeur du film d'Alexander Korda . Il l'est
également pour le film du cinéaste et peintre
français Charles Matton qui a réalisé en 1999,
sous le même titre de Rembrandt, avec Klaus-
Maria Brandauer, un film centré sur La Ronde de
nuit. Dans quelques jours va également sortir le
film du cinéaste britannique Peter Greenaway, The
Nightwatch, centré sur cette oeuvre polémique
du peintre hollandais qui fait l'actualité près de
quatre siècles après sa mort. Présents sur la
plateau de l'excellente émission de Frédéric
Taddéi, «Ce soir ou jamais», diffusée sur France 3,
Charles Matton et Peter Greenaway ont évoqué le
modèle commun de leurs films respectifs pour
convenir d'abord que Rembrandt restait
insaisissable malgré tout ce qui se sait de sa vie
et de son oeuvre et plus particulièrement encore
cette Ronde de nuit dont les experts n'ont pas
percé tous les secrets de fabrication. Extrapolant
ces mystères insondables de l'art de Rembrandt,
Peter Greenaway a bâti son film, The Nightwatch
autour de la thèse politique du complot que le
peintre avait voulu fixer sur sa toile. Les bourgeois
de La Ronde de nuit auraient été des
conspirateurs dont Rembrandt aurait percé la
nature et voulu le leur faire savoir en les peignant
sous leur vrai jour. D'où leur colère et la mise en
route d'une stratégie de démolition de l'artiste.
Cette idée de vengeance et d'acharnement est
autant distincte dans les films d'Alexander Korda
que ceux de Charles Mattion et Peter Greenaway.
Chez ce dernier, il y a d'ailleurs une intéressante
pétition romanesque qui n'est pas éloignée de
l'esprit d'Alexandre Dumas et selon laquelle il n'y
a pas d'histoire, mais des historiens. Il faut se
demander en effet pourquoi Rembrandt van Rijn a
scié la branche sur laquelle il était
confortablement assis. Rembrandt avait
démontré, en réalité, à une période où l'art n'était
pas possible sans le mécénat, qu'il ne ferait pas,
lui, tâche de vulgaire propagandiste. Après La
Ronde de nuit, Rembrandt avait été soumis à une
violente campagne de rumeurs et de calomnies
qui n'épargnaient pas même sa vie intime. Hier
adulé, il était désormais traîné dans la boue avant
que la vindicte de ses ennemis ne le pousse à la
ruine. Il faut tout de même relever que la hargne
des bourgeois d'Amsterdam ne les avait pas
conduit à l'extrémité de détruire cette Ronde de
nuit controversée qui figure, disent Charles
Matton et Peter Greenaway, parmi les oeuvres
capitales de l'art universel avec La Joconde de
Léonard de Vinci et la fresque de Michel-Ange sur
la chapelle Sixtine.
Rembrandt est un maître absolu du portrait et le
peintre qui incarne le mieux les valeurs du
réalisme. Sa modernité réside dans la structure
proprement révolutionnaire de la manière dont il
disposait ses personnages dans le cadre de sa
toile et qui annonçaient dans une large mesure le
plan cinématographique. Cette oeuvre est à la
mesure du caractère de Rembrandt qui ne voulait
pas être un peintre officiel et qui payera
chèrement ce choix lorsque la cohorte de ses
adversaires pourront faire croire qu'ils avaient
fabriqué Rembrandt et qu'ils le punissaient pour
ne pas avoir eu la reconnaissance du ventre.


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