La série noire continue pour l'Algérie qui subit de plein fouet les retombées de la crise internationale. Les données du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes avaient ouvert le bal en faisant ressortir une baisse substantielle de 42,07% des exportations algériennes durant le premier trimestre 2009. Il s'en est suivi le constat fait par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, qui avait signifié que les réserves de change de l'Algérie perdaient de leur rentabilité en raison de « l'effet du niveau historiquement bas des taux d'intérêt lié à la persistance de la grave crise financière internationale ». La Direction générale des impôts (DGI), citée par l'agence APS, vient de jeter à son tour du sel sur la plaie béante de l'économie nationale en indiquant que les recettes fiscales recouvertes avaient dégringolé de 19% durant les trois premiers mois de l'exercice en cours. Elles ont atteint 977,4 milliards de dinars contre 1203,2 milliards de dinars durant la même période de 2008. Ce recul, du reste prévisible, s'explique par la baisse des recettes fiscales pétrolières impactées par la chute vertigineuse des cours mondiaux de pétrole. La fiscalité pétrolière s'est établie à 694,6 milliards de dinars contre 970,2 milliards de dinars en 2008. La DGI souligne toutefois que les recettes fiscales réalisées restent supérieures à l'objectif des prévisions de la DGI qui tablait sur des recettes de 643,6 milliards de dinars sur cette période, soit un taux de réalisation de 152%. Contrairement à la fiscalité pétrolière, la fiscalité ordinaire a connu une hausse de 21%, atteignant 282,7 milliards de dinars contre 233 milliards de dinars durant le premier trimestre 2008. La récolte pour 2009 sera donc bien moins bonne pour la DGI que l'année 2008 durant laquelle les recettes fiscales avaient atteint le montant de 2699 milliards de dinars contre 1759,7 en 2007, soit une hausse de 53%. La DGI note que la fiscalité pétrolière réelle globale a atteint 4003,5 milliards de dinars dont 1715,4 milliards de dinars ont été versés au Fonds de régulation des recettes. Les chiffres de la DGI viennent encore une fois confirmer la dépendance pernicieuse de l'économie nationale des hydrocarbures. Un rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient dont l'Algérie prévoit une récession prolongée de ces économies en raison d'une baisse de la demande et des prix du brut. Le rapport rendu public hier souligne que les pays arabes du Golfe et d'autres exportateurs du Moyen-Orient étaient plus vulnérables du fait des fluctuations des prix du pétrole qui tendent à la baisse d'environ 100 dollars après le record à 147 dollars en juillet 2008. Ces pays, dont l'Algérie, vont passer d'un surplus de 400 milliards de dollars à un déficit de 10 milliards de dollars en 2009, selon le FMI.
