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Youssef Chahine : au miroir de l'Algérie
Publié dans El Watan le 28 - 07 - 2008

Youssef Chahine nous a quittés hier. Ses amis algériens le savaient malade, très malade. Au point d'être hospitalisé il y a quelques semaines dans un état critique. Ceux qui le connaissaient comme un passionné éperdu de la vie se disaient qu'il aurait encore ce talent insolent, insensé, de vouloir faire un croche-pied à la mort, comme il l'avait fait si souvent auparavant. Mais la mort est un adversaire implacable qui n'a pas voulu avoir cette élégance de lui laisser un peu de répit. A 82 ans, Youssef Chahine avait encore envie de dire des choses non pas seulement aux Egyptiens ou aux Algériens qui avaient tant d'affection pour lui, mais à l'humanité tout entière. 82 ans ? Youssef Chahine avait en fait un cœur de jeune homme et il ne le devait pas au fait d'être passé sur des tables d'opération. Il s'était plu d'ailleurs à en faire un film, Hadoutha masriya, dans lequel il ouvrait sa vie avec cette précision qui égalait celle du chirurgien qui avait ouvert son cœur.
Il n'est pas possible de comprendre le cinéma multidimensionnel de Youssef Chahine si on ne le mesure pas au caractère de l'homme. Chahine était entier, au point d'atteindre à la démesure, dans ses colères volcaniques comme dans son amitié. Cela a empêché quelquefois de voir et de reconnaître le rang élevé qu'il occupe dans le gotha du cinéma mondial, au niveau d'un Orson Welles, d'un Satyajit Ray, d'un Ingmar Bergman, d'un Federico Fellini. Il ne manquait à Youssef Chahine, comme eux, que de mourir pour accéder à ce panthéon, cette Olympe illuminée où sont célébrés les cinéastes disparus. C'est malheureusement chose faite et il est difficile de croire ou d'accepter que ce soit sa mort qui rachète sa vie et non pas son œuvre magistrale qui lui a permis, lui si profondément Egyptien, de transcender, avant que cela ne devienne une mode affectée, voire une digression idéologique, les limites de la nationalité.
Youssef Chahine n'avait même plus besoin de justifier de ses racines, il avait atteint l'universalité dès son prodigieux Gare centrale, ce Ban El Hadid qu'aucune cinémathèque digne de ce nom ne peut manquer de présenter plutôt deux fois qu'une. Au cours de sa longue carrière, Youssef Chahine a pu construire une très abondante filmographie dont la diversité thématique est impressionnante. Bien avant l'Anglais Ridley Scott, Chahine avait eu la prémonition, avec son convaincant Saladin, que le temps des croisades ne serait pas révolu de longtemps. Il abominait l'intolérance et entendait regarder l'Autre sans peur, mais aussi sans condescendance et sans haine personnelle. Il en administra la preuve avec son film si finement intitulé Adieu Bonaparte. Oui, adieu aux idées reçues et artificieuses qui nous donnaient pour de simples colonisables.
Chahine avait une autre vision : celle de la dignité de l'homme. Il l'avait exprimée dans le poignant El Ardh (La Terre) d'après l'admirable texte de Abderrahmane Cherkaoui. Venant après Djamila l'Algérienne, c'est sans doute le film qui a rapproché Chahine des cinéphiles algériens. Qui pourrait oublier La Terre, Le Moineau et ce Retour de l'enfant prodigue où Sid Ali Kouiret, époustouflant, ne peut s'empêcher de danser un brouali typiquement algérien en plein rif égyptien ? C'est ce côté têtu, frondeur, qui portait Chahine à faire si souvent l'éloge des Algériens. Une grande partie de sa vie, il eut la certitude d'avoir trouvé en eux une partie de lui-même.


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