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Point de vue : L'Etat algérien veut-il réellement lutter contre le terrorisme islamiste ?
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2008

«Ce sont les dernières cartouches que tirent les terroristes» ; «C'est la preuve de leur déroute sur le terrain» ; «Ils n'en ont plus pour longtemps» ; «Ils ne sont plus aussi nombreux qu'auparavant» ; «Leur capacité de nuisance a été très fortement altérée» ; «Leur hiérarchie est détruite», etc.
Toutes ces fanfaronnades, de plus en plus difficiles à formuler et surtout à assumer, n'arrivent pas à cacher une réalité qui n'échappe à personne, surtout pas au citoyen lambda que le ministre et ses collègues qui sont au sommet de l'Etat veulent convaincre : l'Etat est incapable d'assurer sa mission première, protéger la vie et les biens des citoyens algériens.
Les responsables qui nous gouvernent, avec à leur tête le président de la République, sont dans une logique double, pour ne pas dire une logique de duplicité :
– D'un côté, ils clament très fort leur volonté d'en découdre militairement avec le terrorisme islamiste et de mettre tous les moyens de l'Etat pour le vaincre une fois pour toutes (pour l'éradiquer, disait Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement). Pour être juste, il faut reconnaître que l'armée et les autres services de sécurité sont pleinement engagés dans cette tâche et qu'ils assènent des coups très rudes à la bête immonde. Mais cela ne peut suffire pour une victoire totale contre le phénomène du terrorisme.
– D'un autre côté, sur le plan politique – le seul qui soit réellement essentiel – l'Etat poursuit sa politique de la main tendue à l'islamisme, qui est la matrice politique du terrorisme. Plus qu'une politique de la main tendue, on devrait parler de surenchère dans la voie du rigorisme islamique, faisant des institutions de l'Etat les véritables fers de lance d'une politique de «réislamisation» de la société, menée au pas de charge.
Les symptômes de cette «réislamisation» sont tellement nombreux qu'il n'est pas ici utile de les lister. Contentons-nous de quelques exemples à titre d'illustration de nos propos : la chasse devenue permanente (après avoir été épisodique) aux couples non légitimes ; les fermetures de plus en plus nombreuses des bars et autres débits de boissons alcoolisées ; le développement exponentiel des accoutrements islamistes (et non pas islamiques) ; la chasse à la pratique des autres religions monothéistes ; la désignation d'imams appelant à l'extension de l'islam radical et rétrograde et surtout le retour à la construction d'innombrables mosquées dans chaque bout de quartier du plus petit village de l'Algérie profonde. (Rappelons-nous le rôle néfaste joué par ces mosquées en construction, dans les années quatre-vingt, dans le développement de l'islamisme radical et guerrier).L'Etat ne peut pas affirmer, d'une part, qu'il a mis tous les moyens sécuritaires pour combattre le terrorisme et laisser, d'autre part, le terrain libre aux partis politiques et autres satellites de la mouvance islamiste qui ont toute latitude pour diffuser leur venin au sein d'une société qui a perdu tous ses repères et qui est devenue une proie facile pour elle.
Une partie importante de la jeunesse (mais pas seulement elle) est devenue une alliée essentielle de cette mouvance dans l'application d'un islam rigoriste, présenté comme le seul rempart aux fléaux sociaux en plein développement. Ce n'est pas innocent si la plupart des attaques (parfois de véritables émeutes) contre les «lieux de débauche» sont menées par des hordes de «citoyens», très jeunes pour la plupart, convertis au rigorisme islamiste par les maîtres à penser du courant, souvent avec la complicité des corps constitués.
Pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faudrait d'abord extirper de la société le venin de l'islamisme, radical et même modéré. Il n'existe pas, en effet, d'islamisme modéré : tous les partis islamistes, quelles que soient leur appellation ou leurs références religieuses et/ou politiques, ont pour seul objectif d'installer un régime théocratique qui a pour fondement et pour moteur la chari'â. Même les partis islamistes (et leurs nombreux satellites) qui condamnent (souvent du bout des lèvres) les actes terroristes et qui font de l'entrisme leur stratégie de prise du pouvoir n'ont pas d'autres objectifs : qu'ils relèvent de la mouvance des frères musulmans (comme le HMS) ou qu'ils soient, sans le dire clairement, des adeptes du salafisme, du wahabisme ou du djihadisme, les partis islamistes légaux n'ont pas d'autre but que d'instaurer un Etat théocratique au détriment d'une république qui s'inspirerait des principes universels de la démocratie et des droits de l'homme.
L'Etat algérien (en réalité le système politique qui tient lieu d'Etat à l'Algérie), lui, fait dans la surenchère, espérant tirer profit de ses positions «islamistes» pour mieux perpétuer son pouvoir et profiter encore longtemps de la rente.
Il n'a pas besoin d'être aiguillonné en permanence par les va-t-en-guerre islamistes pour devancer leurs désirs et prendre les décisions qui plongent chaque fois un peu plus le pays dans le chaos : entre la fermeture des bars et autres «lieux de débauche», celle des salles des fêtes, la fermeture des lieux de culte autres que ceux islamiques, les poursuites pénales contre les «apostats», le laisser-faire devant l'exhibitionnisme des tenues islamistes de plus en plus extrêmes, etc., l'Etat algérien n'en finit pas de donner des gages à l'islamisme radical. La société algérienne est en train de succomber aux sirènes de l'islamisme : c'est une réalité vérifiable tous les jours que Dieu fait.
Le système politique qui sert d'Etat à l'Algérie, qui pense pouvoir se pérenniser à coups de compromissions vis-à-vis de l'islamisme, commet une faute politique très grave qui aura pour conséquence majeure de jeter le pays entre les mains de mouvements qui le tireront, au pire, quelques siècles en arrière, à l'image de l'Afghanistan des taliban, du Soudan de El Bachir, de la Somalie des tribunaux islamiques ou de l'Iran des mollahs. Au mieux, les mouvements islamistes qui sortiront inévitablement vainqueurs de cette course avec l'Etat algérien, déjà vaincu idéologiquement, mettront en place un régime très fortement inspiré du wahabisme de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe.
Le terrorisme ne sera pas vaincu seulement par la voie sécuritaire. La pression des forces armées sur les groupes terroristes n'atteindra son but ultime, l'éradication de ces derniers, que si l'Etat déclare une guerre sans merci à l'islamisme politique : interdiction des partis islamistes et de leurs satellites, y compris le parti de la coalition gouvernementale qui a une très forte emprise sociale à travers ses satellites de la société civile (mouvements caritatifs, de femmes, d'étudiants, etc.).
Le combat sera, s'il est mené avec la volonté politique de remettre l'Algérie sur les rails de la modernité et de l'universalité, de longue haleine. Le terrorisme est une réalité incontournable ; le réalisme voudrait qu'il garde une capacité de nuisance encore longtemps (à l'image de ce qui se passe ailleurs, en Espagne par exemple), mais sera inexorablement étouffé par le manque d'oxygène que ne lui fournira plus une partie de la société qui, actuellement, le soutient, le nourrit et surtout l'informe. Quand la société elle-même se mettra au diapason de la lutte antiterroriste, quand le mythe d'un GSPC (ou Al Qaïda au Maghreb) qui ne s'attaque qu'aux symboles de l'Etat et ses démembrements et qui évite, autant que possible, les «dégâts collatéraux» sur le peuple, s'effondrera, parce qu'indéfendable par ses relais dans la société, alors seulement le terrorisme islamiste sera vaincu.
A long terme, c'est toute l'école algérienne qu'il faudra revoir (en commençant tout de suite, tant les fruits d'une refondation du système scolaire ne seront visibles qu'au bout d'une décennie).
L'école algérienne, même si elle n'est plus appelée fondamentale, est en effet l'un des terreaux les plus importants de l'islamisme. La pensée du jeune Algérien scolarisé en Algérie est totalement formatée par cette école, qui plane sur le sommet de la bêtise et qui pourtant s'en enorgueillit.
L'auteur est politologue


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