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Privatisation en Afrique : les raisons de l'échec
Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2008

En Argentine, au Chili, en Nouvelle-Zélande ou en République tchèque, les privatisations ont été un succès. Elles ont permis aux entreprises de gagner en efficacité, d'augmenter leur chiffre d'affaires, leurs investissements, de mieux satisfaire les besoins de leurs clients, d'atteindre de nouveaux marchés et globalement, à moyen terme, de redynamiser l'emploi. Mais ici comme ailleurs, les mêmes causes n'ont pas produit les mêmes effets. A l'exception de quelques pays (Afrique du Sud, Maroc, Tunisie), nombre d'opérations de privatisation en Afrique n'ont pas donné les résultats escomptés, notamment le développement d'un secteur privé diversifié et compétitif.
Les graves crises sociales qui se sont traduites par des pertes d'emplois et le renchérissement des prix de certains biens et services ont non seulement renforcé l'hostilité et la méfiance des populations, mais ont, aussi parfois, débouché sur une inversion du processus et une renationalisation des entreprises, notamment dans les grands services publics comme l'eau, l'électricté, les télécommunications ou encore les chemins de fer (Tanzani, Namibie, etc.) Le bilan décevant de l'échec des politiques de privatisation s'explique surtout par le non-respect de certains préalables institutionnels.
L'Etat de droit
Les privatisations se sont effectuées le plus souvent dans un contexte de flou juridique et réglementaire. L'absence, ou la faiblesse d'application des lois, en raison de la corruption et de la bureaucratie, ont rendu difficile l'élimination des pratiques de monopole, la protection des créanciers, la création et la liquidation des entreprises et la fluidité du commerce. Par ailleurs, le manque de compétence, de transparence et d'indépendance de la justice n'incitait pas à investir, puisque les droits de propriété des investisseurs n'étaient pas entièrement sécurisés. En Algérie par exemple, la justice est souvent instrumentalisée pour évincer des concurrents gênants pour les affaires et maintenir des positions dominantes. Bref, les opérations de privatisation se déroulent dans un contexte où l'environnement juridique est inadapté, voire incapable d'assurer la protection de la propriété privée et la liberté contractuelle, d'où leur maigre bilan.
La flexibilité des prix
L'absence de flexibilité des prix a créé une incertitude sur les droits d'usufruit sur les biens et services produits par les entreprises privées. Dès lors, il était illusoire d'espérer le développement d'un secteur privé, car les entrants potentiels n'auraient pas été suffisamment incités. Les opérations de privatisation des grands services publics (eau, électricité), en Afrique subsaharienne par exemple ont été souvent mises en place tout en gardant un certain contrôle de prix, ce qui explique le manque d'intérêt des investisseurs surtout au regard de l'importance des investissements exigés. Par ailleurs, lorsque la libéralisation du commerce extérieur intervient après la privatisation, la disparition de la protection pourrait léser les acquéreurs de certaines entreprises anciennement publiques et saper la crédibilité du programme de privatisation. Par conséquent, la libéralisation des prix et des échanges doit normalement intervenir avant la mise en œuvre des programmes de privatisation, faute de quoi, peu d'investisseurs privés seront intéressés.
La concurrence
Les privatisations se sont souvent opérées sans la mise en place de mécanismes favorables à une réelle concurrence entre les opérateurs. En conséquence, les privatisations s'apparentaient à la transformation d'un monopole public en monopole privé, qui était à la fois peu efficace et mal accepté. En l'absence de libre-concurrence, les politiques de libéralisation des prix ont eu un effet inverse de celui escompté. On a assisté, par conséquent, à une multiplication de crises sociales causées par des augmentations vertigineuses des prix (principalement des produits de base) et l'exclusion d'une large partie de la population, souvent la plus vulnérable. Dans cette perspective, la réussite des privatisations est tributaire de la création d'un cadre favorable à une concurrence ouverte et saine. Une concurrence qui contraint les entreprises (sous peine de disparaître) à améliorer la qualité de leurs produits et les pousser à baisser les prix. Il est donc nécessaire de prévenir et de sanctionner la création de cartels, d'ententes ou de monopoles ainsi que les autres pratiques commerciales restrictives.
Ainsi, l'échec du processus des privatisations en Afrique vient du fait qu'on a assisté à un transfert de propriété d'un monopole public bureaucratique et corrompu vers un monopole privé, mais pas à l'émergence d'un secteur privé performant et compétitif. En conséquence, pour que les privatisations transforment des sociétés d'Etat mal gérées et budgétivores en entreprises privées efficaces et compétitives, il faut les inscrire dans le cadre d'une réforme institutionnelle globale.
Enfin, dans le cadre de plusieurs pays africains où la corruption, le clientélisme, le détournement des deniers publics et la mauvaise gouvernance sont endémiques, il n'est pas inutile de se poser la question de savoir si l'Africain moyen profite réellement de sa «richesse nationale» et des entreprises nationalisées dans son pays. Certains pensent que dans ces pays, ce sont souvent les pertes des firmes publiques qui sont nationalisées, tandis que leurs bénéfices sont… privatisés par quelques proches du pouvoir.
L'auteur est Docteur-chercheur en économie


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