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En bleu et blanc,la lumière au milieu
Publié dans El Watan le 12 - 11 - 2008

Alger est une nostalgie. Loin d'elle s'effacent tous les espoirs, sauf celui d'en conserver le souvenir. Amour brisé, refoulé, lancinant, toujours brûlant. Personne n'oublie. Alger devient le futur, reste le passé. Au présent, Alger ne se dit pas», écrit Catherine Rossi. Rencontrée lors du Salon international du livre d'Alger (Sila), elle explique que ces deuxièmes carnets réalisés en six mois, sont plus «intimes». «Il y a le détail de la ville et des habitants. Il y a l'intérieur des maisons et des douirettes. Il y a aussi des choses qui ne sont pas forcément celles qu'on voit en premier quand on arrive à Alger. Cette fois-ci, j'ai pu entrer à Djemaâ El Kebir», dit-elle presque avec bonheur.
Pour écrire et dessiner, l'artiste marche beaucoup, prend des photos et rencontre les gens. «C'est un petit pèlerinage qui commence par Bab Jedid, pour continuer vers Sidi Abdrahamane, La Casbah et plus loin encore. Je suis seule avec mes crayons…», raconte l'artiste. Elle est attirée par le dédale des rues et entraînée par la foule. Qu'il pleuve ou qu'il vente, les rues d'Alger ne se vident jamais. Catherine Rossi permet de voir autrement la Rampe Magenta, la place des Trois horloges de Bab El Oued, l'Amirauté, la place des Martyrs, La Casbah, le Novelty, le bassin du vieux port, la place de l'Emir Abdelkader, la cour intérieur du Palais du Bardo et d'autres lieux.
Couleurs : blanc et bleu dominants, lumière, mouvement et scènes de vie. L'aquarelle est connue pour une forme traditionnelle chez les voyageurs. Les premiers carnets d'aquarelle ont été faits par Eugène Delacroix au Maroc et en Algérie. C'est sur ces terres que ce grand peintre romantique français a donné vie à Femmes d'Alger dans leur appartement, son plus célèbre tableau en 1834 à partir d'esquisses. Catherine Rossi a beaucoup voyagé pour réaliser des aquarelles et écrire des romans. Andalousie, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Sicile Corse ont été des haltes pour elle. «Je suis attirée par l'art musulman», dit celle qui signe avec des lettres arabes et latines.
La Méditerranée a été l'espace clef de l'épanouissement de cet art, comme à Grenade en Espagne où l'artiste a réalisé de belles aquarelles du Palais El Hamra (L'Alhambra). Durant le mois de Ramadhan dernier, elle a rendu hommage aux arts fatimides au Caire. Pourquoi l'aquarelle ? «C'est une forme d'expression rapide qui convient à la transparence des couleurs et de la lumière. La lumière est une caractéristique d'Alger et de sa baie. L'aquarelle permet de bien rendre l'architecture», explique Catherine Rossi. Avec Karim Takeznount, elle a publié Double regard sur La Casbah, en 2005. Une année auparavant, elle s'était intéressée à la capitale de l'Ahaggar avec Les lettres de Tamanrasset. Elle dit ne rien détester d'Alger. Elle aime ses habitants et trouve que la cité ne tourne pas le dos à la mer.
«Il y a toutefois ce port qui ressemble à un sas entre la mer et la ville. C'est là où on change de peau pour passer de la mer à la terre», souligne-t-elle. L'artiste est fière de son amitié avec Chahira Guerrouabi, épouse du maître du chaâbi, rencontrée à Paris. Les deux femmes s'apprêtent à publier aux éditions Casbah une biographie romancée d'El Hachemi Guerrouabi, décédé en 2006. «Le titre du livre est encore un secret», lance Chahira, debout à côté de Catherine Rossi. «Catherine m'a parlé de Sbayette Zoudj, les deux princesses qui sont enterrées à la Casbah. Ils ne sont pas nombreux à connaître cette histoire.
J'étais donc étonnée qu'une Française m'en parle. La qacida de Sbayette Zoudj a été interprétée par mon défunt époux», raconte Chahira Guerrouabi. C'est toujours avec grande émotion que Catherine Rossi quitte Alger. «A chaque départ, Alger me manque davantage. Je m'égare dans les regrets; la rive s'éloigne. Par quel sort m'est-elle devenue si chère ? Pourquoi ? Par quel mystère ? Toi, magicien offre-moi quelques vers, des colliers de jasmin et d'ambre. Tu sais ce qui brûle en décembre, tu sais les parfums et les remèdes. Tu sais… sans toi, je désespère d'El Bahdja, il me faut tes formules, les écouter dans le secret de ses vers», écrit-elle en guise d'au revoir.
Les Carnets d'Alger 2. Textes et aquarelles de Catherine Rossi. Editions Dalimen- 100 pages


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