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Une observation au microscope
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2008

Il ne manquera cependant pas de susciter de l'intérêt, Mostefaoui étant connu pour aussi bien la maîtrise de son sujet, sa clairvoyance, la pertinence de ses vues que son intransigeance éthique et déontologique. Le choix opéré dans la grande masse des chroniques publiées tout au long de la décennie écoulée a retenu près de 180 articles qui couvrent un champ de thèmes très variés. La chronique étant un écrit d'humeur, offrant par conséquent plus de liberté dans la formulation et la prise de position, Mostefaoui en exploite toutes les possibilités pour soumettre l'ensemble des acteurs de la société à une critique sans complaisance, souvent acerbe lorsqu'elle vise les responsables politiques sans pour autant se laisser aller à l'incorrection. Enseignant en sciences de l'information, il sait parfaitement là où s'arrête l'écrit intransigeant mais nécessaire et là où commence le pamphlet aux tournures excessives, vulgaires ou plus grave, l'invective, voire l'insulte. Il réaffirme lui-même cette démarche dans l'introduction de son livre : «De l'humeur à l'humour, cette liberté plus grande n'est pas pour autant affranchie de deux règles cardinales de composition des messages l'absolu respect des personnes et des valeurs en partage de l'humanité.»
Son thème de prédilection, le plus récurent — cela est presque naturel est-on tenté de dire — est justement la liberté. La liberté bien entendue, dans toutes ses dimensions : liberté d'expression, de presse, d'opinion, liberté de la justice, en somme l'ensemble des libertés fondamentales, celles-là mêmes qui sont indispensables à la naissance et à l'ancrage de la démocratie.
Pour affirmer l'idée de la nécessité d'une bonne assise de ces principes, Mostefaoui n'hésite pas à balayer aussi devant la porte de la profession avec ses deux composantes, les journalistes aussi bien que les éditeurs. Il écrivait à propos de ce métier en mai 2003 à l'occasion de la célébration de la Journée de la liberté d'expression : «Créditée d'être'' la presse la plus libre du monde arabe. “, on y note, dans des réalités plus complexes, le meilleur de ce qui a rapport à la liberté de communication et le pire qui arrime des publications à une double servitude : une marchandisation impitoyable ; et à des propagandes, dans une société qui peine à se libérer des canons de l'unanimisme …»
Malheureusement, la presse algérienne malgré de tels appels à la vigilance n'a pas réussi à éviter ces travers — particulièrement celui de la marchandisation — qui en réalité annihilent cette crédibilité sans laquelle le rôle des médias y compris ceux qui se gargarisent d'indépendance, régressent au point de devenir de simples relais des forces dominantes de la société (hommes d'affaires, gros annonceurs, corrupteurs de tous poils et puissances politiques antidémocratiques). Si la marchandisation que dénonce Mostefaoui concerne surtout ces éditeurs aux appétits insatiables, il ne fait pas l'impasse sur la pratique journalistique en poussant la critique jusqu'à citer les auteurs d'articles dont la démarche est jugée non conforme aux bonnes règles de la profession.
Belkacem Mostefaoui a consacré énormément d'écrits aux médias dits chauds (télévision et radios) dans l'objectif de mettre à nu l'absurdité, voire la dangerosité de l'attitude de nos gouvernants qui pour préserver leur mainmise sur le pays et sa population préfèrent réduire à néant, l'information, la communication et la culture. «La volonté démesurée du chef de l'Etat, M. Bouteflika, de consolider un monopole d'expression dans l'espace publique n'a d'égale que celle de son ancien mentor Boumediène.» (Mégalomanie, page 72.) Cependant, si Mostefaoui a tendance à privilégier quelques thèmes, en observateur averti de sa société, il ne néglige aucun aspect de la vie sociale. On lira donc autant de chroniques qu'il existe de manifestations sociales, politiques ou culturelles en passant de la vie des médias à celles des partis politiques, du fonctionnement des institutions à ces secteurs dont dépend l'évolution d'un pays comme l'enseignement (du primaire à l'université), les télécommunications, la santé, etc.
De plus, l'actualité l'interpelle souvent : la chronique colle alors au présent immédiat pour donner un éclairage ou s'arrêter sur une attitude à faire partager. Il n'hésite pas à nager à contre-courant pour dire les choses comme il les sent. Récemment, en mai 2008, alors que beaucoup de monde affichait une attitude de soumission devant El Djazira, lui attirait l'attention sur la démarche rétrograde et sectaire de cette chaîne de télévision arabe «Des voix de pouvoir l'ont accrédité d'un bonus de départ, celui de télévision forcément sœur de la société algérienne. Porteuse de la religion musulmane, ont-ils prétendu, dont l'Algérie est sommée de faire nouvelle lecture, jusqu'à excommunier celle faite par l'ancêtre Tarik ibn Ziad et ses compagnons fondateurs de l'Andalousie.»
Le lecteur trouvera d'autres thèmes que nous ne pouvons évoquer ici tellement les sujets abordés sont nombreux. Le livre telle une loupe grossissante braque le regard de l'auteur dans toutes les directions et sur tout ce qui bouge ; ce qu'il n'est pas possible de réaliser avec un simple suivi périodique de la chronique. Mais la lecture du livre permet de voir que l'observation est plus vaste et plus profonde.
Mostefaoui est un enseignant universitaire depuis près de trois décennies. Après l'université de Tizi Ouzou, il a enseigné à l'université Panthéon-Assas de Paris avant de se stabiliser au département des sciences de l'information de l'université d'Alger. Il a collaboré à plusieurs publications scientifiques dont des ouvrages collectifs et est l'auteur de L'usage des médias en question (Office des publications universitaire, Alger 1982) et La télévision française au Maghreb. Structures, stratégies et enjeux, Paris L'Harmattan, 1996.
– Belkacem Mostefaoui, Médiascopie,
Choix de chroniques, El Watan, 1999-2008. Editions Mille-Feuilles, Alger 2008


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