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Lettre ouverte aux chercheurs algériens
Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2009

En raison de l'importance et de la rapidité des changements auxquels nous assistons, la société est de plus en plus fondée sur le savoir, de sorte que l'enseignement supérieur et la recherche sont désormais des composantes essentielles du développement culturel, socioéconomique et écologiquement viable des individus, des communautés et des nations. C'est pourquoi l'enseignement supérieur et la recherche sont eux-mêmes confrontés à de formidables défis et doivent se transformer et se rénover plus radicalement, de sorte que notre société, qui connaît aujourd'hui une grave crise de valeurs, puisse transcender les considérations purement économiques et intégrer des dimensions plus profondes de morale et de spiritualité.
En Algérie, depuis plusieurs années, l'université algérienne souffre d'anémie ; nous ne parlerons pas de décadence, mais plutôt de manque d'évolution positive. Malgré une forte expatriation de la matière grise algérienne vers l'Europe, le Canada, ou les USA, l'université algérienne conserve encore des scientifiques brillants, entreprenants, mais malheureusement qui ne bénéficient pas de toutes les conditions nécessaires pour exprimer pleinement leur créativité. Plusieurs de nos compatriotes se posent la question sur ce malaise qu'endure depuis des années l'université algérienne, et surtout la recherche. Les difficultés sont-elles conjoncturelles ou structurelles ?
Totalement financée par l'Etat, la recherche souffre du manque de moyens et d'obstacles bureaucratiques liés à son financement. Dans la recherche, qui est aussi une compétition, on ne peut pas attendre ; le temps est un facteur essentiel pour un scientifique. En d'autres termes, 90% des laboratoires algériens n'ont pas de réelles possibilités de recherche. La recherche c'est de créer des connaissances, l'enseignement c'est de les diffuser. Il est plus difficile d'en créer que de les diffuser. Ceux qui en sont capables méritent qu'on leur donne les moyens de le faire, et ceux qui en sont moins capables sont invités à permettre aux premiers de donner toute leur mesure. Le chercheur doit être reconnu et apprécié pour la reconnaissance de son travail.
Les insuffisances, qui ont handicapé le développement de notre pays, se situent bien sûr au niveau de l'université.
En effet, le chercheur algérien devra être considéré comme le pivot du système de recherche et de développement. Ces professionnels ont par définition pour mission de concevoir et de créer de nouveaux savoirs, produits, procédés, méthodes et systèmes et ils participent directement à la gestion des projets. Pour être performants, les établissements d'enseignement supérieur et de recherche doivent pouvoir compter, concurremment sur du personnel qualifié de valeur, de bonnes installations et du matériel de pointe. La question est de savoir si les ressources consacrées à la recherche donnent des résultats à hauteur des coûts engagés. Beaucoup d'efforts ont été consentis pour augmenter le nombre d'universités aux dépens des ressources humaines.
A la veille de l'indépendance, le nombre d'étudiants était de moins d'un millier d'étudiants.
En 1970, il y avait 10 000 étudiants inscrits en universités et on en recense plus d'un million d'étudiants en 2008. Alors qu'en 2005, l'Algérie ne comptait que 210 chercheurs pour un million d'habitants, loin devant ceux de la Tunisie.
Concernant la recherche, nous avons besoin de redonner de l'oxygène aux laboratoires, de permettre aux chercheurs de fuir de la recherche plutôt que de passer du temps à chercher de l'argent.
Dans un contexte économique fragilisé par la chute drastique des cours du pétrole et la crise financière et avec la croissance de l'inflation, les budgets de base des laboratoires vont baisser d'une année à une autre ; la communauté universitaire aspire à des transformations fondées sur le dialogue avec ceux qui font la recherche et l'enseignement supérieur, ceux qui en connaissent la complexité et, chaque jour, en défendent les valeurs. Ainsi, il est urgent et indispensable de donner une tout autre ambition à l'enseignement supérieur et à la recherche, pour passer à une nouvelle étape de la démocratisation. Au-delà de la nécessaire augmentation des moyens, il est grand temps d'engager les mutations profondes dont le système d'enseignement supérieur et de recherche ont besoin de revaloriser la recherche et ses métiers en garantissant son indépendance.
L'Algérie est loin d'atteindre la masse critique pour son développement au moment où le savoir s'impose comme une force motrice du développement. Pourtant, personne ne doute du rôle de la recherche dans le développement de notre pays. C'est un facteur déterminant de croissance économique, de compétitivité et de revitalisation culturelle. Il joue un rôle positif dans la lutte contre la pauvreté. A cet effet, il faut mettre l'accent sur la gouvernance pour une transformation qualitative de la recherche. Il faut une vision faite d'excellence, de qualité, de compétitivité, seuls gages du relèvement des défis.
L'autosatisfaction, la médiocrité et l'opportunisme ont conduit à l'effondrement du statut social de l'enseignant-chercheur dans notre pays. Sur le papier, toutes les universités sont égales. Bref, tous les enseignants-chercheurs sont fonctionnaires de l'Etat.
Cela signifie qu'aucune compétition n'existe entre les établissements. Or on sait bien, dans le «milieu», que tel diplôme, telle filière, etc valent plus ou moins que leurs équivalents dans une autre université. Cette situation «égalitaire» n'incite pas vraiment les enseignants-chercheurs à poursuivre leurs recherches. Le monde développé va très vite en créant des sociétés de connaissances intensives et si notre pays ne réforme pas vraiment en profondeur, l'asymétrie de la production de la connaissance du monde continuera, et l'Algérie continuera d'être marginalisée pour toujours. Nous avons tous un devoir à remplir pour la recherche qui consiste à bâtir une université algérienne ayant pour socle une éthique, des valeurs et une déontologie.
– Université de Grenoble


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