Sonatrach est la première entreprise d'Afrique en termes de chiffre d'affaires et au niveau mondial à la 12ème position selon The Economist pour l'année 2023 vient d'avoir le 26 octobre 2025 un nouveau PDG à savoir Noureddine Daoudi qui succède à Rachid Hachichi. Je dois souligner que la stabilité est une condition sine qua non de la performance d'une société, devant lier tout manager par un contrat suivi d'une feuille de route datée au minimum sur cinq années, ceci d'autant plus que Sonatrach représente encore pour longtemps, l'essentiel des ressources en devises d'où l'importance d'un nouveau management stratégique de Sonatrach qui est à replacer dans le cadre des nouvelles mutations énergétiques mondiales alors que le monde connaîtra à l'horizon 2025/2030/2035, un profond bouleversement de la carte énergétique et du pouvoir à l'échelle mondiale. Dixièmement, revoir le système comptable, pour plus de transparence. Sonatrach, bien qu'il existe une direction de l'audit au niveau de la direction générale, établit souvent un bilan consolidé où l'on ne cerne pas correctement les centres de coûts, du fait de ce que les économistes appellent les comptes de transfert, pouvant voiler la mauvaise gestion d'une division. Aussi faute de comptes physico-financiers à prix constants, les ratios de gestion sont d'une signification limitée pour apprécier la performance. D'où l'urgence de mettre en place des comptabilités analytiques, afin de discerner les centres de coûts en temps réel et de mieux adapter les structures organisationnelles à la mission et aux contraintes de Sonatrach.* Onzièmement, analyser l'ensemble des règles juridiques influençant le secteur énergétique (environnement légal et institutions publiques), afin de permettre une gestion transparente des coûts et des contrats évitant les nombreux litiges où Sonatrach a été contrainte de verser d'importants montants se chiffrant en centaines de millions de dollars. Cela suppose la mise en place d'une formation pointue et d' instruments adaptés aux normes internationales, ce qui devrait permettre des économies, de développer le partenariat dans la transparence, de mieux définir les projections économiques et financières et permettre les prévisions par la simulation / modélisation et donc aider à la prise de décision en temps réel, afin d'éviter les nombreux litiges qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars Douzièmement, pilier de Sonatrach, un audit de la gestion des ressources humaines qui est le fondement de l'efficacité de Sonatrach La gestion des ressources humaines doit reposer sur le dialogue permanent avec le collectif des cadres et travailleurs et le renforcement des liens- centre de recherche -université, Sonatrach. La performance des ressources humaines, repose sur une formation permanente, ce qui implique un audit mettant en relief nettement la typologie du personnel existant, l'adéquation de la formation aux besoins de Sonatrach, la disponibilité des compétences adéquates, les politiques de recrutement, l'évolution de la productivité du travail, les appréciations des mesures d'incitation et enfin, l'évaluation du climat et de la culture d'entreprise de Sonatrach (audit social et audit de la culture), dont la prise en compte d'une gestion plus rationnelle des importantes sommes des œuvres sociales que consacre, annuellement, Sonatrach. En conclusion, les audits doivent déterminer avec précision la nature des recettes de Sonatrach qui ont été de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2O23 , 45 en 2024 et au vu des données des neuf premiers mois de 2025 d'environ 31 milliards de dollars s'orientant vers 40 milliards de dollars fin 2025 : ces recettes sont–elles fonction soit de l'évolution des prix internationaux, échappant à la décision interne , soit d'une meilleure gestion interne ou les deux à la fois. C'est sue Sonatrach évoluant dans un environnement concurrentiel est soumise à des contraintes majeures, existant des limites à l'accroissement de sa production sans d'importants investissements, devant préserver la bonne santé des gisements par la réinjection du gaz dans les puits entre 20/25% de sa production selon les normes internationales. Comme il s'agira ( voir étude réalisée sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul assisté des cadres de Sonatrach et du bureau d'études américain Ernst & Young 7 volumes 620 pages dont un volume consacré aux subventions ciblées MEM 2007) de revoir la politique des subventions de l'énergie où la consommation intérieure variant entre 40/45% pétrole et gaz qui risque de dépasser horizon 2030 les exportations actuelles. D'une manière générale pour le développement de l'Algérie , il ne suffit pas de faire des lois (mentalité du bureaucrate), mais de s'attaquer à l'essence du blocage qui est l'écosystème, la bureaucratie qui bloque les énergies créatrices donc le développement, favorise les délits d'initiés, dont les surfacturations en devises et en dinars, renvoyant à la bonne gouvernance et de l'urgence d'une coordination sans faille des institutions de contrôle, politiques et techniques afin de relancer l'économie nationale et assurer la nécessaire cohésion sociale. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international