Selon les dires des responsables locaux, tous les moyens ont été mobilisés pour la réussite de cette campagne, dont 436 moissonneuses-batteuses mises à la disposition des céréaliculteurs. La campagne moisson-battage dans la wilaya de Aïn Defla a démarré de façon officielle au niveau des fermes pilotes Bessaha et Bessami, situées respectivement dans les communes d'El Abadia (ouest du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla) et de Bir Ould Khelifa, aux abords de la RN 14. Le lancement de cette campagne a eu lieu sans la présence de Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture, dont la visite annoncée la semaine écoulée a été finalement annulée. Il y a lieu de préciser aussi que les moissonneuses-batteuses ont commencé leur travail il y a plusieurs jours déjà, comme nous avons pu le constater au niveau des immenses champs de blé où le cheptel ovin et bovin vient brouter le fourrage encore frais. Pour cette année, la direction locale de l'agriculture accorde une haute importance à cette campagne, dont les enjeux, aux dires du responsable local du secteur, sont énormes, en raison de la conjoncture dans laquelle elle intervient. Celle-ci coïncide en effet avec l'application de la nouvelle approche initiée par la tutelle et dont l'objectif escompté est l'autosuffisance alimentaire ou du moins l'augmentation de la production agricole durant les cinq prochaines années. Dans la wilaya de Aïn Defla, le premier responsable du secteur n'y va pas de main morte et ce sont de véritables mises en garde qui ne cessent d'être adressées, selon lui, en direction des acteurs impliqués dans la moindre opération liée à cette campagne. Il en est de même pour ce qui a trait à la récolte de la pomme de terre qui a lieu pratiquement à la même période. S'agissant de la céréaliculture, tous les moyens ont été mobilisés pour la réussite de cette campagne, insiste notre interlocuteur, faisant état de 436 moissonneuses-batteuses mises à la disposition des céréaliculteurs, en plus de celles ayant fait l'objet de rénovation au frais de l'Etat. En outre, a encore indiqué le même responsable, le transport pour les petits fellahs activant dans les zones enclavées est garanti au moyen d'une trentaine de camions, servant également au transport hors wilaya. Il s'agit ainsi d'œuvrer à collecter le maximum de la production, c'est-à-dire entre 800 000 et 1 million de quintaux pour une superficie emblavée de l'ordre de 87 000 ha, soit un rendement de 40 à 50 q/ha. Le moindre épi et le moindre grain de blé seront ramassés, a assuré le directeur des services agricoles de la wilaya (DSA). Des objectifs à la portée des céréaliculteurs, sachant que les conditions climatiques ont été favorables cette année et que les opérations d'irrigation d'appoint ont concerné plus de 10 000 ha. Par ailleurs, affirme le DSA, il est prévu la réquisition en cas de besoins des cours d'écoles et l'aménagement d'espaces à l'air libre pour le stockage de la production. A rappeler en ce sens que les points de collectes installés par la CCLS sont au nombre de 30, soit 23 de plus que l'année précédente. A noter aussi que dans le souci d'encourager les céréaliculteurs à s'intégrer dans les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics, il n'y aura pas de refus d'une production pour cause de mauvaise qualité, sauf dans le cas de la présence de la maladie du charbon, a affirmé le représentant du secteur à Aïn Defla. Cette mesure vise aussi, sans doute, à se racheter auprès des concernés, lesquels ont souffert du manque de produits fertilisants (42% des surfaces emblavées n'ont pas reçu d'engrais), contrairement aux campagnes précédentes. Sur le terrain, les choses peuvent cependant prendre une tout autre tournure, d'où les appréhensions du premier responsable du secteur au niveau local, ce qui justifie toutes ces mises en garde adressées à ses partenaires.
