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Qu'est-ce qu'on fait avec les vivants ?
Publié dans El Watan le 03 - 04 - 2009

– Votre film est une véritable expérience physique, une traversée du silence…
– Le son est profondément présent, travaillé dans ce film. Il a du sens et sa retenue c'est celui qui rend possible l'audition. Quand le son ou le mot surgit, le spectateur y est attentif. Cette retenue lui donne aussi le temps de fouiller l'image sans se disperser dans un brouhaha ou une musique qui serviraient de liant. Je n'ai pas besoin de ça : je travaille les sensations.
– Vous dites vouloir filmer l'Algérie dans son présent. Ce silence et celui de Malek, le personnage central, sont-ils pour vous cette Algérie d'aujourd'hui, une Algérie de la sidération, qui se tait sur ce qui lui est arrivé pendant plus de dix ans ?
– En partie… Ce que je filme, c'est éventuellement ce qu'il reste de ces dix années. Une partie seulement de ce qui est visible, perceptible, émergé… Mais en même temps que le silence du topographe, on entend le foisonnement de la parole démocratique, chez les activistes, chez le Berrah ou les émeutiers. C'est cet enchevêtrement qui fait le film. L'Algérie n'est pas univoque, j'essaye de mettre en forme cette complexité. On a peu réfléchi à ce qui nous est arrivé. Des choses ont été écrites, mais il y a une injonction à se taire. Les cinéastes, les écrivains, les musiciens doivent essayer de défaire ce silence et cette préoccupation doit habiter toute la société.
– Peut-on dire alors que le film est né de cette frustration ?
– Non. Je fais un film avec du désir. Je n'ai pas de comptes à régler, je ne déterre pas de cadavres. Mon propos, c'est de rendre le présent, de poser la question : qu'est-ce qu'on fait avec les vivants ? Etablir un bilan n'aurait pas de sens. Malek propose , peut-être, une autre Algérie que celle que l'on voit habituellement, qu'on entend peu à la télé ou dans le cinéma algérien. Donne-t-on la parole aux émeutiers ? Mais ce n'est pas pour ça que je le fais. Je filme ce que je rencontre.
– Dans ce film, on renoue avec la matière, l'espace, des paysages laissés en l'état…
– En l'état mais mal cicatrisés. La forêt a été coupée, brûlée, les hameaux se sont vidés et il reste des mines. Je filme un paysage meurtri, dévasté, hachuré. Mais traversé par des hommes et des femmes en vie, car, que ce soit brûler des pneus, se perdre dans l'espace de la fuite ou parler politique autour d'une table, c'est être du côté du vivant, du vital. Fondamentalement. La vie est là , mais le personnage principal se fond dans ce paysage, dans ce silence, jusqu'au «point de disparition».
– Peut-on dire alors que vous filmez un entre-deux, un état de veille de la société algérienne ?
– Cette société est atomisée. Pas seulement à cause de la guerre. Il y a aussi une guerre économique. L'Algérie est riche de ses hydrocarbures et de son intelligence, mais trop de misère s'accumule, trop d'inégalités s'amplifient, il y a trop peu de citoyenneté. Nous sommes Algériens, oui, mais citoyens jusqu'à quel point ?
– Avez-vous le sentiment d'assister, de participer à une renaissance du cinéma algérien ?
Je l'aurai le jour où on produira plusieurs dizaines de films par an, où il y aura une politique cohérente de production, de distribution, d'exploitation, une réflexion de fond autour des images, de leur visibilité. On a une illusion d'optique mais on n'en est pas là.
|Teguia express|
|Pour Tariq Teguia, étayer sa biographie de quelques commentaires est sans intérêt. On retiendra quand même que, né à Alger en 1966, il rejoint Paris à 20 ans pour étudier la philosophie. Assistant photographe ou pigiste pour Alger Républicain, professeur d'histoire de l'art à Alger, d'une rive à l'autre, Teguia a alterné les lignes d'horizon. C'est en 1996 que commence son travail de cinéaste, avec deux courts métrages, Kech'mouvement et Le Chien.|
|Dans sa Dvdthèque|
|De sa médiathèque intime, Tariq Teguia retiendra pour nous, deux films. Le premier, sorti en 1983, raconte l'errance d'un marin dans Lisbonne. De La ville blanche, d'Alain Tanner, le cinéaste évoque le rythme, le silence et la photographie «très douce». De Bled number one, de Rabah Ameur-Zaïmeche, sorti en 2006, Teguia souligne la présence des corps, le surgissement de la musique et la rareté dans le cinéma algérien d'un espace filmé, celui de l'asile psychiatrique. Deux films réunis par leur puissance documentaire et la ténuité du fil narratif, deux particularités du cinéma de Teguia.|


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