Tizi Ouzou De notre bureau L'on a pu constater la présence d'Algériens, de Burundais, de Camerounais, de Cap Verdiens, de Congolais (Brazzaville), de Français, de Ghanéens, de Guinéens (Bissau), de Maliens, de Mozambicains, de Tanzaniens, de Togolais et bien sûr de Rwandais, en plus grand nombre. Un film vidéo, réalisé pour certaines séquences pendant les feux de l'action d'avril 1994, a été projeté ensuite à l'assistance qui a pu s'imprégner des horribles massacres de populations tutsies, menés au lendemain de l'assassinat du président Habyarimana, le 6 avril 1994, par des bandes se nommant «Hutu Power», un mouvement extrémiste constitué par des proches dudit président, répondant aux appels à travers les ondes de la RTLM, une radio lancée par des hommes du pouvoir d'alors. En trois mois, ils auront assassiné près d'un million de personnes, apprend-on des intervenants. Un des rescapés du massacre, alors enfant, narrera, sur un ton émouvant, ses errements dans sa fuite, de nuit, dans la savane, avec sa petite sœur et son frère aîné qui, lui, n'aura pas la chance d'échapper à la mort, la dispersion de sa famille (5 frères et une sœur), leur accueil auprès d'une famille non tutsie, son retour à Kigali, la capitale, etc. De père médecin, ce rescapé indiquera qu'il ignorait alors jusqu'à la signification de tutsi ou de hutu, tellement la population se considérait rwandaise sans autre distinction. Le sentiment d'appartenance ethnique, qui n'existait pas chez les Rwandais avant les colonisations (allemande, puis belge), a été «l'œuvre» inoculée aux politiques du pouvoir par des Belges et des Français notamment, pour se maintenir aux commandes. Cette rencontre s'est déroulée sous le mot d'ordre de «Luttons contre le révisionnisme et le négationnisme en construisant le pays». Les organisateurs ont rappelé à cette occasion que la diaspora rwandaise en Occident comme en Algérie, tient un «Agaseke» (collecte de contributions), en vue d'aider et soutenir les orphelins, les veuves, les rescapés des massacres, les handicapés, les malades… qui souffrent et manquent de tout (nourriture, logement, habillement, médicaments, éducation, etc.). Dans le cadre de la reconstruction du pays et la réconciliation nationale, les organisateurs de la commémoration considèrent comme une véritable innovation la disponibilité du gouvernement rwandais à aider les tribunaux de transition à traiter le nombre considérable de détenus impliqués dans le génocide.