Le bulletin médical lu, hier après-midi, à la presse par le porte-parole du Vatican, l'Espagnol Joachin Navarro-Valls, qui affirmait que l'état de santé du pape s'est amélioré, n'a pas dissuadé les centaines de correspondants et envoyés spéciaux dépêchés du monde entier de demeurer aux abords de la polyclinique universitaire Gemelli, située au centre de Rome. La fragile santé du pape a été éprouvée par une grippe contractée dimanche, qui a causé des difficultés respiratoires au vieil homme, la nuit dernière. Il faut dire que même si ce n'est pas la première fois que Karol Wojtyla est hospitalisé, puisqu'en 1994, il avait été admis pour une fracture du fémur, hier, une grande inquiétude s'est emparée des fidèles de l'Eglise catholique. C'est que Jean-Paul II, tout en restant le pape au plus long pontificat (plus d'un quart de siècle) qu'ait connu l'Eglise catholique, n'en est pas moins épuisé par la maladie de Parkinson, par l'âge avancé et par les nombreux voyages qu'il a effectués au cours de son règne à travers le monde. Depuis quelques années, il a dû renoncer, plusieurs fois, à lire entièrement les prières des fêtes chrétiennes et déléguer plusieurs de ses missions aux cardinaux du Vatican. Les Romains, qui lui sont très attachés, même ceux qui ne sont pas croyants, ont tenu, hier, à témoigner leur attachement à l'évêque polonais de leur ville et lui ont souhaité la guérison. Même les musulmans, à travers le monde, suivent avec intérêt les nouvelles relatives à la santé du pape, car il faut rappeler que Jean-Paul II a assumé plusieurs fois des positions favorables au monde musulman, en s'opposant à la guerre en Irak et en commentant ainsi, il y a deux jours, le vote dans ce pays : « La démocratie doit être réalisée en semant les principes de la justice et de la réconciliation et non par une opération improvisée. » En 1981, lorsque le Turc Ali Agça avait tiré sur le pape, en pleine place Saint-Pierre, les catholiques avaient craint le pire pour lui. Mais après une série d'opérations, les médecins de Gemelli avaient réussi à le sauver. Jean-Paul II avait alors à peine 60 ans et ne souffrait pas de la maladie de Parkinson. En attendant, les rédactions des journaux italiens se demandent ouvertement si, cette fois, ce sera un pape italien qui succédera à Karol Wojtyla.
