C'est dans le décor sublime de la basilique de Notre-Dame d'Afrique qu'un public formé de différentes nationalités et confessions a pu apprécier un concert lithurgique à sa juste valeur une musique contemporaine. En effet, c'est dans ce lieu de tolérance et de pardon que se sont donné rendez-vous des représentants du corps diplomatique accrédités en Algérie, des hommes et des femmes issus du monde des arts et des lettres et des anonymes. Dix minutes après le coup d'envoi, il était pratiquement impossible de trouver une place libre, c'est dire que ce concert a suscité intérêt et enthousiasme. D'emblée, un ressortissant tchèque a présenté la vie et l'œuvre de l'artiste Jan Amo Komensky (Comenuis). Considéré comme une personnalité majustueuse de l'histoire du XVlle siècle. Komesky est né en 1592 en Moravie. En 1618, il devient professeur et prêtre de l'unité des frères tchèques en Moravie du nord. En 1628, victime de la contre-réforme galopante, il quitte définitivement son pays pour Lezno en Pologne. C'est dans cette terre d'accueil qu'il commence à concevoir ses livres pédagogiques novateurs, manuels de référence d'où ses voyages de travail qui le mèneront à l'étranger. Selon des spécialistes, Komensky-Comenius, Moravien et protestant, mérite d'être nommé « apôtre de la pédagogie moderne », « maître des maîtres » et « maître à penser » ouvrant un chemin à ce grand projet contemporain d'intégration qu' est la communauté européenne ». Après cette présentaion, trois éléments de l'association Artissime prennent place sur l'estrade. Chacun d'entre eux intervient magistralement pour présenter quelques extraits du Labyrinthe du monde et Le paradis du cœur. Amine Idjer et Samir Ammar-Khodja s'attèleront dans une parfaite diction, à se donner la réplique, à chaque extrait de passage dont Un Regard sur le monde, Les Masques, Les Fléches et la mort, Une Fête de l'académie, Ignorance des clercs, La Roue de la fortune, horreur et défaillance, Retour à Dieu. Des passages annoncés par une voix féminine, Chahinez Yagoubi. Pour donner un cachet particulier à cette lecture regorgeant de métaphores et d'allégories, chaque passage est entrecoupé de musique contemporaine signé par Petr Eben, interprété par l'organiste tchèque Tomas Thon. Petr Eben se range parmi les personnalités les plus remarquables de la musique contemporaine tchèque et mondiale. Après avoir passé son baccalauréat à Cesky Krumlov, il a étudié à l'académie nationale des arts de Prague le piano auprès de Frantisek Rauch en 1948-1952 et la composition auprès de Pavel Borkovec en 1950-1954. Tout en déployant ses activités multiples (composition, pianiste, accompagnateur et musicien de chambre, improvisateur à l'orgue et au piano, enseignant et journaliste), l'artiste, se consacre exclusivement à la composition. Il trouve ses sources d'inspiration dans le chant grégorien qu'il applique au langage musical contemporain. L'organiste Tomas est diplômé de l'Académie des arts musicaux de Prague. Actuellement, il enseigne le jeu de l'orgue à l'école secondaire religieuse d'orgue à Opava et est propriétaire de la maison d'édition Artthon où il publie les anciennes partitions de la musique baroque pour l'orgue. Il est égalemnt membre de jury dans des concours nationaux et internationaux.
