Anas al-Sharif, journaliste au courage inébranlable, tué pour avoir montré la réalité de Gaza À Gaza, la voix d'Anas al-Sharif s'est tue. Le journaliste d'Al Jazeera, 28 ans, a été tué dimanche soir avec le correspondant Mohammed Qreiqeh et les cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa, dans une frappe israélienne ciblant une tente de presse près de l'hôpital al-Shifa. Sept personnes ont péri dans cette attaque, qui s'inscrit dans une campagne systématique contre les reporters palestiniens. Al-Sharif, connu pour son courage et ses reportages au cœur des bombardements, avait documenté jusqu'au bout la réalité de Gaza sous les bombes. Dans un message laissé en cas de mort, il dénonçait « ceux qui ont accepté notre mise à mort » et « la poursuite du massacre » malgré les corps déchiquetés d'enfants et de femmes. Al Jazeera accuse Israël d'un « assassinat prémédité » visant à faire taire les témoins des crimes en cours, et appelle à mettre fin à l'impunité qui encourage ces attaques. Israël, fidèle à sa rhétorique, l'accuse sans preuves d'appartenir au Hamas — une accusation balayée par ses collègues et les défenseurs des droits humains. Depuis octobre 2023, plus de 200 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza, faisant de ce conflit l'un des plus meurtriers de l'histoire pour la presse.