Les regards du monde sont toujours braqués sur l'Afghanistan où viennent d'avoir lieu des élections présidentielle et provinciales, un test pour ce pays ensanglanté par la terreur imposée par les talibans. Les partenaires internationaux du gouvernement de Kaboul, particulièrement l'Union européenne, se sont félicité du bon déroulement de ces élections. On comprend leur satisfaction si l'on sait que des soldats de pays membres de l'Otan meurent chaque jour, destinés à faire barrière à l'extension de l'intégrisme et au développement du terrorisme. En effet, les talibans auraient exprimé leur forte opposition à la tenue des élections présidentielle et provinciales et menacé de mettre le pays à feu et à sang si elles venaient à se tenir. Malgré cette menace, les Afghans se sont rendus aux urnes alors même que les rebelles sont connus pour leur extrême cruauté et que leur guerre cible en priorité les civils désarmés et isolés dans les montagnes inaccessibles. Ils ont, certes, mené quelques petites opérations, en assassinant moins de 30 personnes, mais ils n'ont pas pu empêcher le bon déroulement de l'opération qui a quand même drainé 50% des électeurs vers les urnes. La preuve est faite que le mouvement taliban n'est pas aussi puissant qu'il le prétend et que la résistance citoyenne est en mesure de leur barrer le chemin, pour peu que l'aide étrangère à l'insurrection s'arrête. Cette défaite politico-morale des insurgés afghans rappelle celle du GIA, en 1995, en Algérie. A la veille de la rentrée scolaire, ce groupe criminel avait ordonné aux Algériens de ne pas envoyer leurs enfants à l'école sous peine de terribles représailles. Les Algériens ne l'ont nullement écouté et la bande criminelle, créée par Abdelhak Layada et ses complices, a poursuivi ses hauts faits d'armes par des assassinats collectifs de femmes et d'enfants dans les douars non protégés. Pour en revenir à l'Afghanistan, le peuple de ce pays vient de remporter une grande victoire sur les «fous de Dieu» qui veulent l'asservir et le renvoyer au moyen-âge au nom d'un Islam qui n'a rien à voir avec le message du Prophète (QSSSL). Il faut admettre que ce peuple et les forces étrangères qui le soutiennent défendent toute l'humanité contre la violence islamiste. A ce titre, il est utile de rappeler que les talibans, avant d'être chassés du pouvoir, avaient contribué au développement du terrorisme vert dans le monde musulman en particulier. L'Algérie en sait quelque chose pour en avoir été victime. Leur éventuel retour à Kaboul ouvrirait une autre ère de la déstabilisation de la grande partie de la planète.
