Une partie des habitants d'El Match, l'un des grands bidonvilles de Skikda ont barricadé, dimanche dernier, l'avenue Houari Boumediène pour « rappeler aux autorités locales et aux élus les promesses de relogement qui nous ont été faites il y a déjà une année et qui n'ont jamais été tenues », ont-ils déclaré. Les manifestants représentent 200 familles devant bénéficier d'un logement dans le cadre d'un programme de recasement chapeauté par la daïra de Skikda. Ce dernier entamé en 2003 devait libérer 6 îlots du bidonville, afin d'urbaniser l'assiette dégagée. Mais devant le manque de logements à distribuer, seules 176 familles ont pu en bénéficier dans une atmosphère de barricades et d'émeutes qui avaient causé des blessures à huit policiers. On avait même garanti à l'époque aux familles qu'un deuxième quota allait bientôt concerner 126 familles. Mais depuis, aucune suite ne leur a été donné, et ils avaient même tenu un sit-in, il y a quelques mois, devant le siège de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Leur manifestation est donc venue rappeler aux décideurs leurs engagements. Elle est d'autant plus motivée par le fait que pas moins de 53 familles ont déjà versé un cautionnement auprès de l'OPGI et attendent depuis 14 mois. A relever que les habitants avaient accepté de lever les barricades à la suite des pourparlers engagés avec les services de sécurité. Selon l'association du quartier qui a eu à rencontrer hier le wali de Skikda, le relogement des 126 familles en attente devrait d'abord passer par une nouvelle dérogation ministérielle, puisque celle accordée en 2003 est dépassée. Cette temporisation n'est pas vue d'un bon œil par les habitants. « Nous avons trop attendu », disent-ils. Ils donnent même l'impression d'avoir carrément perdu espoir et vont jusqu'à mettre en doute la pérennité de l'administration : « Nous savons que c'est la période des congés et des mouvements dans le corps administratif. Qui nous assure que le nouvel exécutif qui aura à gérer Skikda sera attentif à nos doléances ? »
