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Algérie : Entre le commerce et l'industrie, l'économie ne balance pas
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2009


– 1- Nécessité d'une nouvelle doctrine politique
En observant l'évolution de la société algérienne, qui subit l'influence des sociétés tant occidentales qu'orientales, il nous vient à l'esprit de poser une question d'avenir : vers quel horizon et vers quel mode d'organisation nous évoluons, car la transformation de notre société a été très rapide pour ne pas s'interroger. Aujourd'hui, la politique en Algérie est une des expressions les plus significatives de notre identité collective. Notre relation à la politique révèle en nous notre réalité d'exprimer notre conception de la vie, du vivre politique, aussi bien par notre production intellectuelle que par la préparation de notre cuisine ! Les Algériens que nous sommes sommes marqués par la démocratie de nos augustes assemblées (djemaâs) à travers les temps dont l'acte de vote n'était pas l'arbitre des intérêts en présence face à la sagesse collective qui l'emportait.
Depuis la restauration, et parce qu'on a imprudemment reconduit en Algérie l'Etat colonial, nous sommes arrivés cinquante ans après aux mêmes résultas qu'en France :
– La participation relativement peu élevée aux consultations électorales ; la faible adhésion aux machines politiques ; la défaveur à l'égard des partis, un antiparlementarisme latent, une sourde animosité contre la classe politique, une aspiration intermittente à un gouvernement fort mais le rejet de toute autorité qui ne procéderait pas du libre choix des citoyens, des divisions sans cesse renaissantes mais aussi le désir d'un rassemblement qui transcenderait les querelles, composent un mélange original qui porte la marque d'une longue histoire politique. L'attachement au dialogue et donc le rejet de la violence est l'héritage d'une pratique presque ininterrompue de la djemaâ depuis l'arrivée de l'Islam en Algérie qui fait de notre pays une exception arabe et africaine.
La culture politique qui singularise notre comportement n'est pas un élément entre autres du paysage politique ; c'est un puissant révélateur de l'ethos de notre nation et du génie de notre peuple. Nous avons trouvé dans les «théologies de la libération» une réponse à notre prise de conscience d'une situation de dépendance économique, sociale, politique et culturelle, ressentie comme injuste et aliénante. L'expression «théologie de la libération» a été employée pour la première fois en 1971 en Amérique latine par Ruben Alves et Gustavo Gutiérrez, pour préciser cette perspective théologique qui veut mettre l'accent sur la quête du salut dans sa dimension sociopolitique, d'inspiration chrétienne. La théorie est facilement transposable à l'Islam compris comme la synthèse des trois religions monothéistes. L'Islam consensuel de la cité qui proclame : «Qui veut y croit, qui veut y mécroit» verset 29 de la Sourate La Taverne, AI Kahf.
Les récents développements économiques et politiques dans le monde ont créé de nouveaux problèmes et de nouveaux défis : les plans économiques néoconservateurs de libre-échange, mis en œuvre à travers le monde, semblent engendrer de nouveaux problèmes structurels de pauvreté, de chômage massif et de marginalisation de couches entières de population, problèmes qui tendent à s'aggraver. Cette situation assigne une noble tâche à la théologie de libération pour offrir un soutien religieux et social aux larges fractions marginalisées et exclues de la population. La question fondamentale posée par les théologies de la libération, en ce qui nous concerne, est celle-ci : comment la mosquée peut-elle être signe de libération intégrale au sein d'une société de croyants ? Se libérer du culte paroxystique du chef, du monopole idéologique, du contrôle de tous les moyens de pouvoir et de persuasion, du système policier. L'Islam a été, est et sera toujours pluriel dans ses dimensions universelles pour pouvoir être une réponse aux problèmes humains des musulmans confinés dans le territoire d'un pays donné.
Ce besoin d'une nouvelle doctrine politique de consensus découle de notre demande de nous libérer du totalitarisme et de l'autoritarisme qui diffèrent par essence des autres formes d'oppression politique que nous connaissons, tels le despotisme, la tyrannie et la dictature… Le régime totalitaire transforme toujours les classes en masses, substitue au système des partis non pas des dictatures à parti unique mais un mouvement de masse, déplace le centre du pouvoir de l'armée à la police et met en œuvre une politique étrangère visant incidemment à la fermeture au monde. Les régimes totalitaires n'ont pas pour seule ambition d'instaurer un monolithisme purement extérieur, c'est-à-dire un ordre public apparent, sans discordances audibles. Il leur faut obtenir l'adhésion active et sans réserves à leur projet de société.
Les régimes dictatoriaux ont en commun de confisquer le pouvoir au profit du gouvernement en place. Celui-ci s'attribue un monopole absolu et ne tolère aucune procédure susceptible de remettre en cause sa domination. Les mécanismes de l'alternance, comme les élections, sont soit supprimés soit dévitalisés. L'ordre est maintenu avec fermeté voire brutalité. Une censure, avouée ou occulte, limite l'information.
Cependant, à la différence des régimes totalitaires, les régimes autoritaires n'exigent pas des citoyens qu'ils partagent intimement l'idéologie des gouvernants. Le verrouillage institutionnel étroit est la principale préoccupation des dirigeants, soucieux d'empêcher toute remise en cause de leur présence au pouvoir. Ils interdisent, sous des formes édulcorées, purement et simplement toutes les activités politiques organisées (partis, syndicats, associations civiques), comme ils contrôlent étroitement la vie politique, et notamment l'appareil d'Etat, depuis le sommet jusqu'à la base.
Le pouvoir est acquis par l'individu par la force (pas spécialement militaire) qu'il conserve par la répression (pas spécialement policière). La dictature s'enrobe de déclarations au service d'une cause qui la dépasse et la légitime. Il s'agit toujours d'une cause sacrée (dictature de salut public, dictature révolutionnaire, dictature nationaliste).
Notre besoin aujourd'hui, dans le monde arabo-musulman, est de nous libérer de ces régimes totalitaires et systèmes autoritaires pour développer un régime politique comme concept de base de la typologie classique des modes d'organisation et d'exercice du pouvoir politique dont le contenu comprend essentiellement les règles du droit constitutionnel, règles relatives au pouvoir. La question n'est pas de savoir si nos règles sont spécifiques ou universelles, elle est de savoir quand enfin nous allons les respecter en tant que personnes adultes et soucieuses de l'avenir de leur Etat et de leur peuple ?
Cet idéal permet de situer les uns par rapport aux autres des modes de gouvernement étatique et nous situe par rapport aux voisins du Nord et du Sud.
C'est pourquoi sur le plan de l'engagement et de l'action, la théologie de la libération ne fonctionne pas de la même façon qu'un parti politique ou un mouvement social ; elle n'offre pas non plus de «programme à la carte». Pourtant, son action ne laisse rien supposer d'arbitraire ou de fortuit et, loin d'être purement théorique ou théologique, elle implique un projet social qui vise à transformer la société en triomphant des conditions de pauvreté, d'oppression et de violence. Pour les musulmans, l'inspiration d'un tel projet et la réflexion théologique qui s'ensuit puisent leur source dans la communauté musulmane. Il existe une conception de la mosquée qui fait de celle-ci avant tout une communauté au service des hommes. La théologie de la libération s'appuie sur des textes importants du Coran, comme de la bible d'ailleurs, elle ne refuse pas d'autres sources positives qui respectent la foi partagée par la plus grande majorité en quête d'un vivre politique à égale distance du culte et de la culture (y compris le marxisme bien compris).
Dans notre pays, nous avons un tel besoin de nous rassembler autour des concepts d'algérianité que sont l'amazighité, l'islamité et l'arabité (ajoutons la modernité pour coller à notre temps et aux temps futurs) que la théorie de la libération peut nous offrir de transcender en organisation politique consensuelle pour permettre l'éclosion nouvelle et rénovée des trois courants fondamentaux qui ont toujours composé le champ politique algérien autour des religieux traditionalistes, nationalistes révolutionnaires et démocrates modernistes. Le facteur-clé de succès de ce projet est de prendre conscience qu'il constitue un fonds commun des trois courants : on est aussi bien jaloux de notre religion, de notre nation et de notre démocratie balbutiante que l'on voudrait voir nos élites se départager autour de programmes de développement humain. Si telle était la culture politique dans notre pays, on aurait abouti à la formation de deux grands partis politiques suffisants pour s'adonner au jeu de l'alternance pacifique.
Disons un courant démocrate conservateur et un courant démocrate réformateur. Mais tout de suite, une loi première, la Constitution, et trois partis politiques forts ramenant dans leurs sillages l'ensemble des militants de l'Algérie et vont permettre de légitimer le pouvoir, son exercice qui restera à organiser en fonction de nos repères historiques. L'essentiel est que les trois courants soient d'accord sur les formes d'organisation de l'Etat pour prétendre à l'alternance négociée ou sanctionnée par l'acte électoral qu'il y aura lieu de réhabiliter sous leur contrôle avisé et l'adhésion des citoyens.
Ce besoin implique une organisation administrative du pays profondément décentralisée où les assemblées locales mettront, avec leurs moyens propres, tout leur poids spécifique pour concrétiser leur potentiel de développement socioéconomique au service des citoyens établis dans leurs limites territoriales dont les besoins facilement identifiables appelleront des solutions locales concertées en fonction du partage équitable des ressources nationales.


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