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« Le quiproquo de la passerelle civilisationnelle »
Yves Ekoué Amaizo. Directeur du Groupe de réflexion, d'action et d'influence Afrology
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2009

Au-delà d'une identité africaine revendiquée, l'Algérie de 2009 tente de faire oublier un désert physique qui est rendu responsable de la faiblesse des échanges avec le sud du continent, tant aux plans culturel, économique, social que religieux.
Cette parcelle d'Afrique du Nord, intégrant Maghreb et Mashriq, séparant ou reliant l'Afrique subsaharienne au reste du monde, ne joue pas encore pleinement sa fonction de passerelle civilisationnelle. Comme l'histoire des Kamites ne se limite pas à celle des Noirs, l'Algérie se doit de purger les blessures du passé avec l'Afrique dite "noire" (esclavages, guerres, racisme, complexe de supériorité) au même titre qu'elle souhaite voir la France rétablir la vérité sur l'histoire tumultueuse avec l'Algérie. Non pas le pardon qui ne coûte rien à personne, non pas l'humiliation qui ne facilite pas des partenariats constructifs, mais des interdépendances et le respect mutuel qui favorisent l'unité panafricaine. Le Festival panafricain de la culture (Panaf), qui dure 15 jours (5-20 juillet 2009), a 40 ans et réussit ce panafricanisme culturel en autorisant la musique, le cinéma, la danse, bref l'art dans un pays où l'islam modéré est roi. Du fait des arbitrages économiques non transparents et d'une gouvernance neutralisant structurellement les initiatives et l'innovation, les souffrances des populations algériennes n'ont rien à envier à celles des populations africaines. L'arrogance en politique, les élections démocratiques sans affluence aux bureaux de vote, le musellement de la liberté tolérable et l'autosatisfaction des gouvernants, adossés à des réseaux militaires adeptes de la gouvernance patrimoniale et de la loi du silence, ont subrepticement conduit l'Algérie des années 1960 de modèle africain des pays non-alignés à l'Algérie d'aujourd'hui où les "relations" internationales d'intérêts bien compris sont préférées à la sécurisation des droits des populations. Avec l'émergence de la démocratie africaine exemplaire comme au Ghana et les contraintes sécuritaires qui facilitent les déconcentrations maghrébines d'Al Quaïda, l'Algérie perd du terrain en démocratie et droits humains.
Au plan politique, les simulacres de constitution, permettant de garder le pouvoir ad aeternam, ont trouvé des échos favorables dans ce pays. Malheureusement, les fonds souverains issus de l'hydrocarbure n'ont pas été orientés vers les secteurs manufacturiers, véritables créateurs d'emplois et de richesse partagée. Le social en est le parent pauvre, d'où les frustrations au quotidien avec les risques collatéraux. Le regard des politiciens africains, légitimes ou pas, s'accommode des priorités de la gouvernance algérienne. La préséance de la vision "stabilité et développement planifié" sur celle de la "démocratie, des libertés et du socioculturel" a falsifié le contrat social africain de l'Algérie. Le Festival panafricain, outre la richesse et la diversité des artistes et l'importance des moyens financiers et organisationnels mis à disposition, reste synonyme d'un dialogue interculturel de circonstance, un palliatif aux multiples manques à gagner d'inter-africanité constructive entre les populations algériennes, panafricaines et la diaspora. Le rappel de l'identité panafricaine de l'Algérie dépasse le devoir de mémoire et peut ouvrir des horizons nouveaux fondés sur une thérapie collective du respect mutuel des différences. Le dialogue entre l'Algérie et l'Afrique subsaharienne doit reprendre du "bas vers le haut" et ne plus rester entre les "en-haut d'en haut". Un regard plus indépendant rappelle que l'interdépendance ne permet plus des équations à somme nulle entre les peuples ou fondées uniquement sur l'émotion.


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