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Les témoignages d'Yves Bonnet et de Hervé de Charette
Publié dans El Watan le 15 - 07 - 2009

Au fur et à mesure que le temps passe, les langues se délient. En France surtout. Et voilà que la version du général à la retraite François Buchwalter sur l'assassinat des moines de Tibéhirine se trouve davantage remise en cause.
Attaché militaire à l'ambassade de France à Alger au moment des faits (1996), ce général avait déclaré devant la justice française que les moines ont été tués dans une bavure commise par les militaires algériens. Son récit, qui a fait les choux gras des médias français, est aujourd'hui jugé peu « crédible » par nombre de personnalités politiques françaises qui occupaient des postes importants à l'époque des faits. Pour Yves Bonnet, ancien député et ancien patron de la DST, cette version ne tient pas la route. Non sollicité par les médias français, alors qu'il dirigeait la DST au moment de cette tragédie, M. Bonnet s'est plutôt exprimé dans l'émission « Questions d'Actu » transmise lundi soir sur Canal Algérie. L'ancien patron de la DST dit être « certain » que les événements se sont déroulés tels que relatés à l'époque des faits. Soit en 1996. M. Bonnet privilégie la piste du GIA, mais surtout incrimine walterla façon de faire de l'ambassade de France à Alger à l'époque et revient sur cet épisode de l'émissaire du GIA. Il s'est échiné à prouver que déjà techniquement parlant le récit du général est invraisemblable. M. Buchwalter avait accusé, faut-il le rappeler, l'armée algérienne d'avoir assassiné les moines, tout en précisant qu'il s'agissait d'une « bavure ». « Au cours d'une patrouille en hélicoptère entre Blida et Médéa dans le cadre d'opérations anti-islamiste, des militaires algériens ont aperçu un bivouac qui ressemblait à un campement terroriste. Ils ont donc tiré sur ce bivouac. Ils se sont ensuite posés (…). Une fois posés, ils ont découvert qu'ils avaient tiré notamment sur les moines, avait-il raconté. Les corps des moines étaient criblés de balles. »
Les « fautes » de la DGSE
Sourire au coin, M. Bonnet souligne l'impossibilité technique d'un tel « scénario ». « Vous n'avez aucune précision de tir en hélicoptère. Pour descendre quelqu'un, coup par coup, en hélicoptère, il faut être stationnaire, il faut vraiment que l'hélicoptère ne bouge pas. Et vous mettez combien de tireurs en hélicoptères ? Admettons qu'ils étaient deux. Ils pouvaient peut-être en tuer deux ou trois mais pas sept et en évitant soigneusement de toucher le crâne, affirme-t-il. Et puis, on mitraille en rase campagne et non pas dans une forêt où l'on voit rien du tout. Quand vous tirez d'en haut, vous avez plus de chance d'atteindre la tête que quand vous tirez en bas. Cela parce que dans la première position, la tête représente une surface plus importante. Mais voilà qu'aucun des moines n'a pris un impact dans la tête. C'est bizarre quand même ! » Yves Bonnet, qui affirme s'être rendu sur les lieux de la tragédie, estime que la véritable question, c'est de savoir pourquoi n'a-t-on pas enregistré la conversation entre l'émissaire du GIA reçu à l'ambassade de France à Alger ? Une conversation qui avait duré, selon lui, presque une heure. Comme il se demande aussi pourquoi la DGSE – qui a engagé des négociations avec le GIA à l'insu des autorités algériennes – n'a pas invité le commissaire de la DST à l'ambassade pour assister à la discussion avec l'émissaire ? Pour cette seconde question, M. Bonnet estime que c'est dû au fait que la DST entretenait et entretient toujours de bonnes relations avec les services de renseignements et de sécurité algériens. Cela contrairement à la DGSE qui en avaient d'« exécrables relations ». Yves Bonnet regrette ainsi que ce soit ces mêmes gens de la DGSE qui avaient commis deux fautes monumentales (absence d'enregistrement et de filature de l'émissaire) qui « viennent aujourd'hui sortir la fable d'une opération de l'armée algérienne ». Pour cet ancien patron de la DST, la revendication de l'assassinat des moines par le GIA est « globalement exact », affirmant que le but du GIA était d'isoler l'Algérie, notamment de la France.
La « certitude » de Bonnet
« La certitude que j'aie, c'est que les Algériens ont tout fait pour libérer les moines », a-t-il indiqué, précisant qu'il avait été le seul à lire le dossier. Selon lui, l'armée algérienne était « préoccupée » par la situation des moines dans leur monastère isolé. Il dit que les autorités algériennes craignaient que si quelque chose arrivait aux moines, les relations entre la France et l'Algérie seraient plus distendues. Elles avaient même demandé aux moines de quitter le monastère. Ce qu'ils ont bien entendu refuser de faire. « Ils voulaient pouvoir soigner tout le monde y compris d'ailleurs les gens qui étaient dans le maquis. Ils refusaient aussi la surveillance militaire du monastère », a-t-il relevé. M. Bonnet estime que leur enlèvement était pour une « cause humanitaire ». Et ce n'est que lorsque les médias se sont emparés de l'affaire que le GIA a réalisé la valeur de la prise. M. Bonnet affirme que la tournure qu'a prise le dossier le laisse « pantois ». Car, l'on a accusé l'armée algérienne « sans l'ombre d'une preuve, sans un aveu, uniquement sur la base de dénonciations d'officiers traîtres à leur armée ». Tout en remettant en cause le professionnalisme des agents de la DGSE qui avaient fait cavalier seul en se lançant dans des négociations avec le GIA à l'insu de tous, M. Bonnet estime qu'il faut arrêter ce qu'il qualifie d'« élucubrations sur un sujet aussi grave ».
« Des histoires à la française »
De son côté, Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères au moment des faits, s'interroge sur les raisons de tels rebondissements, treize ans après. « Je me demande pourquoi cette affaire revient-elle à la surface aujourd'hui, treize ans après ? Alors qu'en réalité, il n'y a pas vraiment de raison pour qu'elle le soit », s'est-il exprimé sur Canal Algérie, indiquant qu'il avait du mal à « comprendre le sens de cette enquête judiciaire ouverte en France dans la mesure où tous les événements se sont déroulés en Algérie ». Pour lui, il revient aux autorités algériennes de décider s'il y a nécessité ou pas d'ouvrir une enquête. Car, aucun pays ni la France même, n'accepterait qu'un autre pays fasse une enquête sur une affaire qui s'est déroulée sur son sol. Revenant sur le témoignage du général, Hervé de Charette estime que « tout ce qu'on a raconté, c'est des histoires à la française ». « Je m'en tiens au fait que cet assassinat a été revendiqué par le GIA », a-t-il précisé. « Nos services spécialisés ont authentifié la revendication. Et ils ont affirmé que c'est bien le GIA qui a tué les moines ». Pour cet ancien ministre des Affaires étrangères, le témoignage est, certes, celui d'un attaché militaire, mais il a rapporté des « propos d'un officier algérien que lui-même tenait de son frère ». Ce ne sont donc pour lui que des rumeurs. Regrettant cette « tourmente médiatique sur l'affaire », Hervé de Charette souhaite que « l'on sache regarder plutôt devant que derrière ».


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