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De l'écriture à l'engagement
Andre Brink. Romancier sud-africain
Publié dans El Watan le 16 - 07 - 2009

Romancier, essayiste, universitaire, militant anti-apartheid, André Brink est tout cela et bien plus car il est un humaniste, un brin ironique, témoin de son temps et de l'histoire, critique de la société sud-africaine pendant et après l'apartheid.
André Brink a refusé le confort intellectuel dans le seul pays au monde à avoir inscrit dans son institution le racisme. Après la présidence de Nelson Mandela, il devint très critique par rapport à l'évolution de la gouvernance de son pays dans la mesure où il fustige les dirigeants corrompus qui n'œuvrent pas pour l'amélioration du quotidien des Sud-Africains en souffrance, que ces derniers soient Noirs ou Blancs. André Brink ne s'inscrit nullement dans l'angélisme. Au-delà de son engagement dans la cité, il est un romancier de belle plume imagée mais acerbe où se mélange l'amour de la langue anglaise et afrikaans. Son imaginaire fertile, dur et sensible à la fois, met en place des personnages d'une grande vérité et d'une densité sans conteste. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le prix Medicis, le prix Martin Luther King, il a été nommé deux fois au Booker Prize (Goncourt britannique), il a reçu un prix de traduction, fait officier des Arts et des Lettres. Depuis son adolescence, il a toujours éprouvé le besoin de s'exprimer par le biais de la fiction et donc de l'écriture, par la poésie des mots qu'il manie avec dextérité et conviction. Son territoire ainsi que son terroir sont toujours l'Afrique du Sud, à l'instar de sa compatriote et grande amie Nadine Gordimer.
André Brink vient tout juste de publier ses mémoires, superbe ouvrage intitulé A Fork in the Road où il se raconte depuis l'année de sa naissance en 1935 à Vrede jusqu'aux années 90. Il revient sur ses racines, sur son amour pour sa famille, sur ses convictions naissantes, ses révoltes et sa mise en scène de ce peuple blanc et noir, qu'il connaît de l'intérieur et qu'il aime par dessus tout. Il a chevillé au corps, cette Afrique du Sud si complexe. Il raconte ses amours, ses amitiés et ses rencontres politiques comme celle avec Nelson Mandela qui a du reste préfacé un de ses essais politiques : Retour au jardin du Luxembourg, Littérature et politique en Afrique du Sud. J'ai rencontré André Brink à Salzburg en Autriche, à Schloss Leopoldskron dans les années 90, où une cinquantaine d'écrivains et d'universitaires du monde entier ont débattu pendant deux semaines sur l'évolution du monde d'aujourd'hui dans les lettres. C'est avec plaisir que j'ai découvert qu'il consacre un chapitre à Salzburg dans son autobiographie. La densité des rencontres et des débats entre participants l'ont marqué et, en effet, je peux dire que nous avons beaucoup discuté, tous les jours, de l'Algérie et de l'Afrique du Sud, d'Albert Camus avec qui il a une grande complicité spirituelle, vu leur attachement mutuel à la terre africaine.
Chaleureux, humain, André Brink aime débattre, discuter, comprendre le monde. Ces quinze jours ont été d'une richesse exceptionnelle en effet. André Brink est de la même trempe que Gabriel Garcia Marquez ou Soljenitsyne car sa version de l'Histoire à travers des histoires n'est jamais tranchée. Il place au cœur de ses romans des personnages authentiques, Il narre des expériences humaines sud-africaines et il réussit à faire sentir à travers sa fiction que la vie est complexe, qu'elle peut basculer dans un sens ou dans l'autre à n'importe quel moment et donc finalement le jugement ne doit jamais être définitif. Censuré, banni, honni par le régime raciste de Pretoria, il n'a jamais cessé de s'exprimer. Dans son ouvrage autobiographique, il a inclus une photo où il est, âgé de six mois, sur les genoux de son père et le bébé qu'il était riait aux éclats : cette photo résume à mon avis l'optimisme éternel d'André Brink malgré les malheurs de son peuple qu'il a su décrire et révéler au monde. André Brink ne regrette pas le long chemin parcouru comme il le dit dans un entretien qu'il m'a accordé : « On apprend par l'expérience, par la vie que la lutte d'un écrivain pour une véritable libération ne finit jamais. Mais dans le même temps, tout cela donne de la force pour continuer et aussi rester fidèle aux valeurs telles qu'exprimées par Albert Camus il y a des années : la fidélité vis-à-vis de la vérité, de la justice et de la liberté » . Son combat pour les belles lettres est passé aussi par la traduction des pièces de Shakespeare et des romans d'Albert Camus vers la langue afrikaans. Ce romancier immense vit toujours en Afrique du Sud, à Cape Town où il continue d'écrire, une conscience alerte, n'hésitant jamais à être critique pour que l'Afrique du Sud réponde enfin aux attentes des plus fragiles, une Afrique du Sud si attachante, si multiple.


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