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« Je ne peux pas prétendre être un auteur africain »
Aristide Tarnagda. Dramaturge et comédien burkinabé
Publié dans El Watan le 19 - 07 - 2009

Révélé par les « Récréâtrales » 2004 de Ouagadougou, Aristide Tarnagda, 26 ans, est auteur, dramaturge et comédien du Burkina Faso. C'est artiste écorché vif et doué d'un verbe au franc-parler. Car il ne fait guère dans la figuration et dans la langue de bois.
Aristide Tarnagda fait dans l'écriture et la dramaturgie...
Oui, je suis dramaturge et comédien burkinabé.
Vous participez à la grand-messe panafricaine...
Je suis heureux d'être là et puis de revenir en Algérie. Il y a quatre mois, j'avais participé à un colloque sur la littérature africaine. Et j'avais bien aimé découvrir Alger et Djanet. C'est un plaisir d'y revenir et de revoir le monde que j'ai rencontré. Donc, les écrivains, les artistes et par conséquent, rencontrer d'autres auteurs africains dont je n'avais pas l'occasion de voir. Des écrivains que j'ai lus ou dont j'ai entendu parler. Et ainsi participer aux différents débats autour de la littérature africaine.
Le Panaf' 2009 est une aubaine...
C'est une aubaine de se rencontrer et pouvoir discuter véritablement de nos problèmes. Ce qui est dommage lors du Symposium sur la littérature africaine, c'est qu'il avait trop d'intervenants. Ce qui fait qu'ils n'avaient pas assez de temps pour s'appesantir et d'étoffer tous les thèmes qui leur ont été soumis. Le second regret, c'est que la population n'a pas été du tout associée au Symposium des auteurs. S'ouvrir à un large public mais pas uniquement à une élite... Je veux dire qu'un auteur, un comédien, un artiste existent. Parce qu'il y a un public qui existe. Donc, il fallait convier le public à venir assister et à donner son point de vue par rapport à ce que nous faisons.
Un autre grief...
Je regrette aussi qu'il y ait très très peu d'auteurs de théâtre. Quand j'ai participé au colloque de Djanet, j'ai eu l'impression que le théâtre était exclu de la littérature. A titre d'exemple, vous avez Arezki Mellal qui est un auteur de théâtre assez important qui joue en ce moment au Festival d'Avignon. Voilà, il faudrait qu'on songe à cela. Molière, avant de passer sur scène, avait ce que fait chaque auteur : consigner des mots... C'est un souci cursif et littéraire aussi bien pour le romancier, le dramaturge que le poète.
On espère que vous allez exprimer de vive voix votre art majeur, ici, à Alger...
Pour le moment, cela se passe bien. Puisque demain, je lis le texte d'une pièce théâtrale intitulée Façon d'aimer. Et j'espère que la prochaine fois, je viendrai en création ou adapter un de mes textes ici à Alger. Ce qui est sûr, j'ai démarré avec Arezki Mellal. C'est un concept que je veux mettre sur pied au Burkina Faso et que je veux faire tourner en Afrique subsaharienne. Le projet s'intitule : un auteur, une œuvre. Je voudrais bien faire connaître en Afrique subsaharienne des auteurs maghrébins. C'est un projet qui sera opérationnel d'ici un année. Inch'Allah ! Et je commencerai par Arezki Mellal. J'espère qu'en retour, les auteurs subsahariens pourront être adoptés. Car c'est très important pour faire disparaître et éclater les barrières entre l'Afrique du Nord et l'Afrique du Sud, l'Afrique noire. Et Arezki Mellal a fait des résidences d'écriture à Bamako, à Ouagadougou et une autre au Niger.
Une réconciliation pluridisciplinaire avec nous-mêmes, les Africains...
C'est-à-dire, pendant très longtemps, on a été obligé à passer tout notre temps à se justifier. On ne peut pas décréter l'africanité. L'africanité devrait être une prise de conscience de toutes les couches sociales vivant en Afrique. Donc, il ne faut pas se justifier par rapport à l'Europe. Ce que je dis toujours. C'est que Molière n'a jamais été un auteur et dramaturge européen. Molière est Molière ! Arezki Mellal ne peut pas être réduit à un auteur africain. Boudjedra est Boudjedra. Sa réflexion, sa pensée, son ouverture par rapport au monde. Je ne peux pas prétendre être un auteur africain. L'Afrique, ce n'est pas un village, un pays... C'est un continent aussi complexe, différent... On avait fait croire que c'est un handicap. Et bien, non ! Ce n'est pas un handicap ! C'est une richesse !
Tout à l'heure vous m'avez parlé d'une chose qui vous avait choqué à Avignon...
J'ai été choqué, en 2007, à Avignon où on nous avait invités. J'ai eu ce pressentiment qu'on nous a parqués au jardin de monstres. Et là, on dit : ce sont les auteurs africains. On était des auteurs inconnus du Congo, du Burkina Faso... Il n'y avait même pas des auteurs du Maghreb. Il n'y avait pas ceux de l'Afrique de l'Est. Il n'y avait qu'une partie de l'Afrique centrale. C'est-à-dire le Cameroun et les deux Congo et l'Afrique de l'Ouest. Donc, on ne va pas dire, à partir de-là, voilà voici la littérature africaine, voilà les auteurs africains. Mais cela continue. Parce que les écrivains ne vivant pas sur le continent africain. Et eux-mêmes, profitent de ce système. Car dans nos différents pays, il n'existe pas une réelle politique culturelle accompagnant les choses. Et puis, il y a certains avantages en Europe quant à la formation des auteurs, les bourses... Donc, eux aussi, jouent à ce jeu. Je n'ai jamais entendu parler d'un auteur européen. Cela n'existe pas. Chaque auteur accomplit un travail précis par rapport à ses préoccupations, à son vécu, à son histoire... Donc, on ne peut pas globaliser comme ça ! Et comme si nous étions des moutons, qui pensons de la même façon et qui broutons la même herbe.


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