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«La récolte sera aussi bonne que l'année dernière»
Publié dans El Watan le 24 - 05 - 2010

– Après une production céréalière record en 2009, quelles sont les prévisions pour la récolte prochaine au terme de la campagne agricole 2009- 2010 ?
Les conditions climatiques ont été globalement favorables dans toutes les wilayas céréalières, soit dans les plaines intérieures et la zone des Hauts-Plateaux. Il y a eu cependant quelques fluctuations de pluviométrie enregistrées dans les zones sud, c'est-à-dire Tébessa, Khenchela, sud de Batna, M'sila, Naâma. Ces zones ont été marquées par un déficit pluviométrique assez important, et on s'attend donc à ce que la production céréalière des zones agropastorales, productrices d'orge soit moyenne. Mis à part ces régions, la zone centrale des Hauts-Plateaux et les plaines intérieures vont connaître une bonne production équivalente à celle de l'année dernière.
– Peut-on avoir des prévisions chiffrées sur cette prochaine récolte ?
Les véritables prévisions de production, on ne peut pas les avoir maintenant ; elles ne seraient pas fiables. Il faut attendre le mois de juin pour avoir des taux se rapprochant de la production véritablement attendue pour cet été. D'ores et déjà, on peut dire cependant que la production sera importante et équivalente à celle de l'année dernière pour le blé tendre et le blé dur, et un tout petit peu moins bonne pour l'orge. Mais avec le surplus enregistré l'année dernière, la baisse de cette année n'affectera pas nos stocks d'orge.
On peut dire donc que l'année 2010 est l'année du blé dur et du blé tendre et une année moyenne pour l'orge. Il faut dire, par ailleurs, que par rapport à 2009, l'année 2010 sera sans conteste celle de la qualité. Les conditions favorables de culture et l'environnement climatique ont permis d'avoir un bon remplissage de l'épi qui, cette année, n'est ni échaudé ni maigre, soit vraiment a à un très bon niveau de qualité, selon les normes que connaissent et apprécient tous les professionnels de la céréaliculture. Pour résumer, je dirais que nous avons 1, 2 million d'hectares d'orge, et c'est cette superficie qui a été soumise à des conditions climatiques assez difficiles. Sinon, les 2 millions d'hectares emblavés en blé tendre et en blé dur se trouvent actuellement en situation très favorable. En chiffres, on table sur 62 millions de quintaux environ.
– Ces bonnes perspectives signifient-elles dire que l'Algérie est en train de devenir autosuffisante en céréales ?
Nous avons d'énormes réserves de productivité à gagner, et le dispositif technique et économique mis en place par le ministère à travers l'OAIC a permis à la filière d'exprimer une partie de son potentiel avec une production de 62 millions de quintaux. En d'autres termes, si on arrive à généraliser l'utilisation des engrais, de la semence sélectionnée, la lutte contre les mauvaises herbes et la mécanisation, l'Algérie serait en mesure de réduire sa dépendance en matière de céréales et d'assurer un taux de couverture d'au moins 80% en blé dur, blé tendre et orge. Actuellement pour le blé dur, l'Algérie est arrivée, pour la première fois en 40 ans, à l'auto-suffisance. Alors que nous étions le premier importateur au monde de blé dur, depuis avril 2009 et jusqu'à ce jour, l'OAIC n'a rien importé !
En matière d'orge pour la première fois aussi, depuis 1970, l'Algérie a pu engranger une production équivalente à plusieurs années de consommation. Nous avons un stock de 8 millions de quintaux et nous consommons 2 à 3 millions de quintaux par an. Un stock auquel va s'ajouter la récolte prochaine. En matière de blé tendre, le taux de couverture est en train de progresser aussi, l'année dernière, il a atteint 55% de nos besoins.
– Pourquoi la production de blé tendre est en deçà des récoltes de blé dur et d'orge ?
Le blé tendre est une espèce plus exigeante que le blé dur et l'orge. Sa culture n'est possible que dans certaines zones des plaines intérieures et du littoral. Nous sommes en train d'étendre la superficie dans les zones favorables pour pouvoir réduire encore plus notre dépendance. En attendant, et si le besoin s'en fait sentir, nous ferons comme de nombreux pays, nous pourrons compenser l'écart entre nos besoins et la production grâce à l'exportation de l'orge dont les revenus seront consacrés à l'importation de blé tendre.
– La récolte céréalière s'annonce donc aussi bonne que celle de l'année dernière, mais est-ce que ces résultats pourront être inscrits dans la durée au regard des fluctuations climatiques dans notre pays ?
La facture alimentaire dans le domaine des céréales est passée de 3, 2 milliards de dollars en 2008 à 1,2 milliard de dollars en 2010, soit une baisse de 70%. Il faut cependant consolider les acquis et s'adapter aux conditions climatiques variables d'une année à l'autre. C'est pour cela que, depuis l'année dernière, nous misons sur le développement de l'irrigation d'appoint, une technique qui nous permet, quelle que soit la pluviométrie, de pouvoir s'assurer un minimum de production garantie. En année sèche, nous sommes capables d'assurer ainsi une production de 60 ou 70% de nos besoins grâce à un apport d'irrigation d'appoint au mois de mars. Cela permet d'éviter les fluctuations et de stabiliser les niveaux de production.
– Face à cette nette amélioration de la production, l'OAIC a-t-elle les capacités de stockage nécessaires ?
Pour cette saison, les capacités seront suffisantes. Il faut dire cependant que nous agissons pour améliorer nos capacités et augmenter le nombre de silos. Depuis 1984, l'Algérie n'a pas du tout investi dans les structures de stockage. Les silos existants datent d'une période où la production était de 20 millions de quintaux par an en moyenne. En 2009, après une récolte de 62 millions de quintaux, l'OAIC a introduit une demande de financement d'un programme en vue d'accroître ses capacités de stockage. Le 15 mars 2010, le dossier est passé en CPE, le Premier ministre a donné son feu vert, une feuille de route a été tracée et une convention a été signée avec la BADR pour le financement de ces investissements. Ainsi, une enveloppe de 33 milliards de dinars a été dégagée pour accroître les capacités de stockage de un million de tonnes, et dans les prochaines semaines, nous allons officiellement lancer les appels d'offres.
– Grâce à ses stocks d'orge, l'Algérie compte se replacer sur le marché de l'exportation, quels sont les pays intéressés par la production algérienne ?
Depuis le lancement de l'appel d'offres, il y a quelques semaines, plusieurs dizaines d'offres s'accumulent déjà sur le bureau de l'OAIC. Ils nous parviennent de l'Union européenne, d'Amérique latine et du Maghreb entre autres. A titre d'exemple, je peux vous citer la France, l'Italie, le Brésil, la Tunisie.
Tout le monde est très intéressé. Les Italiens nous offrent par exemple d'acheter toute la quantité disponible, car ils connaissent la qualité de l'orge algérienne. Ils s'étonnent même que ce soit des Algériens qui critiquent notre production. Eux disent connaître parfaitement la production de notre pays, et sont prêts à acheter en toute confiance.
Il faut dire que pour les connaisseurs en matière de céréaliculture, les critères de qualité sont assurés. Selon les normes internationales, le taux d'humidité par exemple est de 15%, alors que l'orge algérienne ne dépasse pas un taux d'humidité de 8 à 9 %. Notre produit est également totalement bio, puisque aucun engrais n'est utilisé dans cette culture et le taux de protéines est également très élevé.
– A quand est prévu le début de l'exportation ?
Dans 2 à 3 semaines, le premier bateau chargé d'une cargaison d'orge devrait quitter le port d'Alger. Cela dit, nous revenons sur le marché international après 43 ans d'absence et nous ne devons pas faire de faux pas pour notre baptême. Il y va de la renommée du produit algérien, car si le moindre défaut est constaté, nous en aurons pour plusieurs années de galère pour nous repositionner à nouveau sur le marché. La concurrence est rude et la place d'un nouveau venu n'est pas gagnée d'avance dans le créneau de l'exportation.
Nous avançons prudemment donc et nous mettons toutes les chances de notre côté en sélectionnant rigoureusement la production destinée à l'exportation. Nous n'exporterons qu'un produit de qualité irréprochable et répondant aux normes internationales. Pour ce faire, nous avons créé des commissions de contrôle au niveau des wilayas, mais également à Alger. Dans chaque coopérative céréalière à travers le pays, il y a une commission d'agréage et de contrôle qui certifiera la qualité de la récolte. Un second contrôle est effectué à l'arrivée de la cargaison à Alger pour faire échec à toute velléité de joindre à la cargaison exportée une quantité non conforme. Il nous est déjà arrivé de refouler des cargaisons, car vous savez, chaque wilaya a envie de figurer parmi celles dont la production a été sélectionnée à l'exportation après plus de 40 ans d'absence.
– Vous vantez la qualité des céréales algériennes, au moment où certains transformateurs remettent en cause cette même qualité…
Je vais vous dire : lorsque le prix du quintal de blé était coté sur le marché international à 1000 dollars, tous les transformateurs se ruaient vers l'OAIC pour prendre jusqu'au dernier grain de leur quota, puis le cours du blé à chuté à 200 dollars, et voilà que certains transformateurs sont devenus subitement réticents à s'approvisionner auprès de l'OAIC. En fait, à 450 dollars le quintal, la production algérienne, dont le prix de revient est calculé sur la base de toutes les aides apportées aux agriculteurs, n'intéresse plus les transformateurs qui veulent importer pour un prix moindre.
– Où en est la relation aujourd'hui entre l'OAIC et les transformateurs ?
Aujourd'hui, les transformateurs reviennent vers l'OAIC, mais ils restent tout de même orientés vers l'importation. Il y a eu cependant l'instruction du Premier ministère qui donne un délai aux transformateurs jusqu'au 1er juin 2010 pour enlever leurs quotas habituels de blé dur et de blé tendre.
A défaut de se conformer à cette instruction, les transformateurs perdraient définitivement le droit au quota de l'OAIC et ne pourront plus en bénéficier même si les cours flambent à nouveau sur le marché international. Je voudrais ajouter que dans tous les pays du monde, lorsqu'il y a un effort d'exportation, les marques de soutien et d'encouragement ne manquent pas. Tout le monde applaudit. Chez nous, depuis que l'OAIC a initié sa démarche, il y a des voix qui s'élèvent pour dire que la production souffre de problèmes de qualité… Les étrangers eux ne s'y trompent pas, ils connaissent très bien les caractéristiques de notre produit et s'étonnent des critiques qui ciblent une production en tous points reconnue mondialement.


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