C'est donc le match contre l'Algérie qui signe dans la presse américaine la grandissante popularité du football aux Etats-Unis, et qui rend les commentateurs sportifs américains inhabituellement lyriques. Ainsi, le journaliste du New York Times, qui suit le match à Pretoria aux côtés du président de la Fédération américaine de football, relate le contenu des messages que celui-ci reçoit sur son blackberry : «Un ami de Wall Street parle des courtiers qui sont fous de joie (et pas même à cause de l'argent) ; un autre message d'un contact à la Maison-Blanche décrit les célébrations en masse de tout le staff.» «Ce fut véritablement un moment grandiose, continue le NYT, pas seulement parce qu'il a mis ce sport étranger à la tête de tous les autres sports aux Etats-Unis, pas non plus parce que ce match était tout aussi crucial pour l'Algérie.» Le match contre l'Algérie est donc du pain béni pour tous les amoureux du foot aux Etats-Unis qui voient en l'accès au deuxième tour de la Coupe du monde de leur pays une occasion de faire voir plus de matches d'autres pays aux Américains. L'agression du Caire «Ils ont reçu des pierres au Caire, lancées contre les vitres de leur bus et ensanglantant quelques-uns de leurs joueurs. Ils ont vécu la pression d'un match qu'il ne fallait perdre pour rien au monde au Soudan contre leur plus grand rival, l'Egypte, ils ont vu affluer plus de 100 000 spectateurs dans un stade qui pouvait difficilement les contenir, venus les supporter à Alger pour un simple match amical contre la Serbie qu'ils ont perdu 3 à 0, alors pardonnez à l'équipe algérienne de ne pas se montrer trop inquiète à la veille d'un match crucial, mercredi, contre les Etats-Unis à Pretoria.» C'est ainsi que le New York Times entame un article décrivant l'équipe de football algérienne aux Américains à la veille du match. Loin donc du ton condescendant, voire méprisant, de la presse anglaise, le New York Times a consacré deux articles d'avant- match au Algérie-USA, présentant les deux équipes comme «deux outsiders qui refusent d'être mis dehors». En «plus de leur expérience, la force des joueurs algériens est dans leur solide défense toujours pleine de ressources, menée par Bougherra, Yahia et Halliche qui se sont montrés exceptionnels face à l'Angleterre, gagnant duel contre duel sur le terrain et dans les airs, poussant la frustration de Wayne Rooney à son comble. Les Algériens avaient également bénéficié de la surprenante performance pleine d'assurance de leur jeune gardien de but Raïs M'bolhi qui n'avait encore jamais joué en match international pour son pays».
