Les ministres de l'économie et des finances n'ont pas dit un mot à ce sujet, ni avant ni pendant leurs vacances, mais l'euro est arrivé, en ce mois de juillet, à un taux record de 127 DA à l'achat. Ce qui reste une énigme économique. L'Etat a engagé des centaines de milliards de dollars dans l'économie et a limité considérablement les importations ; logiquement, la pression sur l'euro diminuant, le dinar devrait se raffermir comme un vieux visage après une injection de Botox. Ce n'est pas le cas et cette honte nationale qui contredit tous les discours sur la bonne santé de l'économie est expliquée par les experts par la théorie du rien. L'Algérie ne produisant pas, son dinar n'est soutenu par aucune économie et il s'effondre, lentement et sûrement. Même les émigrés, qui sont encore rentrés cette année avec leurs économies de l'année en euros, n'ont pas fait baisser cette devise comme à l'habitude. Qui se rappelle du dinar équivalent à un franc ? Le président Bouteflika peut-être, puisqu'à l'époque déjà, il était ministre. Que s'est-il passé entre les deux épisodes Bouteflika ? Rien. Le dinar a sa propre logique. Il ne regarde pas l'ENTV, ne lit pas les chroniques économiques des quotidiens privés affiliés à l'Etat, n'a pas sa carte du RND. Le dinar est une monnaie propre, qui a son propre fonctionnement et sa propre valeur. Le dinar est un harrag qui s'éloigne chaque jour du modèle économique algérien pour s'accrocher à l'euro qui, lui, le fuit en prenant des distances supplémentaires chaque jour. Oui mais, dirait Ouyahia, à quoi sert un dinar fort ? A passer des vacances à l'étranger, par exemple. A l'image du directeur général des changes à la Banque d'Algérie, qui vient d'être démis de ses fonctions et va donc aller en vacances. Pas de fausse joie, pourtant, le dinar ne va pas remonter. Mais le directeur va sûrement revenir de vacances avec des cadeaux en euros.