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Ahmed Boualem ne veut pas de la paix des cimetières
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2010

Leurs petits sourires étaient un soleil. Le petit Mohamed Chawki Ayachi, 7 ans, cherchait désespérément une tenue à sa taille. Il la trouve dans les locaux des scouts de Mostaganem en cette veille du 1er novembre 1997. Il est fier. Sa plus grande victoire contre sa petite taille. Il sera demain aux côtés de ses amis, Mehdi Boualem (9 ans), Mohamed Hachelaf
(8 ans), et AbdallahChouarfia (12 ans) au cimetière de Sidi Ali à Relizane. Il fera le beau. Il rejoindra les autres copains, les scouts de Sidi Ali de Relizane. Il sait ce qu'il va se dérouler dans ce cimetière ? Vaguement, commémoration de la Révolution, des martyrs qu'on ré-enterre… Pas plus. Le bus est là, Ahmed Boualem, responsable des scouts de Mostaganem, fait embarquer les gamins, parmi eux son plus jeune fils, Mehdi, qui a dormi avec la tenue scout. La veille à minuit, ils avaient assisté à la levée des couleurs. Il n'y avait pas grand-monde.
La peur d'un attentat ! Ahmed Boualem distille doucement ses souvenirs.
C'est comme une dent qu'on arrache à vif. Au cimetière Ben Haoua de Mostaganem, il convoque les morts, au milieu des tombes blanches garnies de lantanas et de sauge. Là, dans un carré, avec une stèle sans inscription au milieu, reposent les quatre scouts victimes de l'attentat du cimetière de Sidi Ali le 1er novembre 1994, Mehdi, Mohamed, Abdallah et Mohamed Chawki. «Des fois, je me dis que c'est ma faute. C'est moi qui les ai emmenés là-bas», lâche d'un coup Boualem, debout devant la tombe de son fils. «Mon fils est venu me voir, mais je l'ai repoussé parce que je discutais avec quelqu'un. Je lui ai dit : "Retourne à ta place"». Sa place, à côté de ses amis, c'était juste au-dessus de la bonbonne explosive enfouie sous un arbuste… «Sept ministres ont assisté à l'enterrement des quatre enfants et j'ai reçu les condoléances du président Zeroual, mais aujourd'hui, la stèle a été abandonnée, le drapeau ne flotte plus au-dessus et il n'y a aucune commémoration officielle. J'ai peur que l'APC ne fasse disparaître ce carré», confie Ahmed.
Une autre stèle à la mémoire des quatre enfants assassinés, au centre-ville de Mostaganem, reste aussi inachevée. Ahmed la voit tous les jours en quittant sa maison. «Ils veulent tout effacer et nous faire rentrer dans l'oubli. Après la charte (pour la paix et la réconciliation), les choses ont encore empiré. Nous n'avons plus le droit de parler de ce qui s'est passé», se révolte-t-il. Du coup, il a quitté l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme, «juste apte à faire des colloques pour appuyer la charte en oubliant les vraies victimes». Alors, avec quelques amis et soutiens, il a créé l'association des victimes du terrorisme de Mostaganem. «Il y a 850 familles de victimes dans la wilaya de Mostaganem, 3000 à Relizane, toutes ont des besoins, toutes souffrent psychologiquement, toutes sont perdues dans les dédales de la bureaucratie», s'indigne-t-il.
Ce qu'il réclame, avant la prise en charge réelle des proches des victimes, c'est la reconnaissance, un statut. «De quel droit on nous met tous, familles d'enfants assassinés et anciens terroristes, dans le même sac de la "tragédie nationale" ?!, lâche Ahmed. Au lendemain de l'attentat du cimetière de Sidi Ali, les forces de sécurité ont tué une trentaine d'hommes à AïnTadlès, présentés comme les auteurs ou les complices de l'attentat. Une des veuves de ces hommes a porté plainte. Vous savez ce qu'on lui a dit au
tribunal ? Adressez-vous à l'Association des victimes du terrorisme, ils connaissent bien les procédures !» Debout dans ce cimetière, Ahmed Boualem regarde les petites tombes des enfants. Il ne veut pas abdiquer, «quitte à aller à l'étranger et voyager partout pour chercher un à un les proches des victimes». Dans ce dernier lieu de mémoire qu'est ce petit carré, quelque chose en lui gronde. «Si on oublie, on devient complices des assassins.»


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