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Comment concilier le ramadhan et la mer
Les recettes des professionnels :
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2009

Plus qu'un petit mois et le Ramadhan 2009 fera son entrée. Et qui dit Ramadhan, dit réorganisation du métabolisme social. La particularité de ce Ramadhan-ci est qu'il tombe en pleine canicule augustine. Autant dire qu'il empiète sur les plates-bandes des habitués des plages. Les puristes nous diront que Ramadhan et plaisir balnéaire sont tout bonnement incompatibles, religion oblige, ce qui reviendrait à écourter notre saison estivale sans autre forme de procès. Les économistes feraient valoir l'impossibilité pour les ménages, face au recul effrayant du pouvoir d'achat, d'insérer un budget vacances entre le budget du Ramadhan et celui de la rentrée scolaire.
Mais qu'en pensent les professionnels du secteur, au premier chef les prestataires de tourisme estival ? Comment évaluent-ils cette « contrainte », sachant que le Ramadhan va nous accompagner durant les six ou sept étés à venir ? Nous leur avons justement posé la question et ils reconnaissent bien qu'il y a un manque à gagner en la circonstance qu'il va falloir compenser. A la clé, toute une panoplie de recettes pour accrocher la clientèle contre vents et marées et concilier le Ramadhan et la mer…
EGT Sidi Fredj : jusqu'à 70% de réduction durant le Ramadhan
A l'Entreprise de gestion touristique (EGT) de Sidi Fredj, qui chapeaute les hôtels El Manar et El Marsa, un club de vacances ainsi que le fameux Casif de Sidi Fredj, le Ramadhan n'est guère vécu comme un handicap ou une malencontreuse fatalité. C'est ce que confirme le directeur général de l'hôtel El Manar et du Casif, Ahmed Benmeddour : « D'abord, le Ramadhan ne touche pas que le secteur du tourisme mais tous les secteurs de la vie nationale. » S'il admet qu'il y a effectivement un manque à gagner en termes de consommation du tourisme balnéaire stricto sensu, notre interlocuteur met en exergue un certain nombre de mesures prises par le complexe touristique de Sidi Fredj pour contrer une éventuelle désaffection de la clientèle en période de jeûne. « Nous comptons miser beaucoup sur l'animation le soir. Nous allons élaborer, à cet effet, un programme attrayant en partenariat avec l'ONCI. Dès le 25 juillet, nous allons plancher sur ce programme », ajoute-t-il. M. Benmeddour estime par ailleurs que la dynamique créée par le deuxième Festival panafricain va déteindre positivement sur les soirées ramadhanesques en poussant les Algériens à poursuivre leurs sorties nocturnes, lesquelles sorties vont certainement profiter aux infrastructures balnéaires. En somme que oui, il y a une vie après le Panaf'… « Le complexe de Sidi Fredj ne va pas s'arrêter », tranche-t-il, avant de souligner : « Certes, il y aura une baisse d'activité sur la restauration, ce qui est normal. Mais nous comptons sur une affluence de visiteurs le soir. L'animation va constituer pour nous une forme de compensation pour pallier le manque à gagner lié à l'activité hébergement », faisant valoir la chance de disposer d'un site de spectacles comme le Casif. « Les gens ont montré un véritable engouement pour les sorties la nuit et pendant le Ramadhan, cette tendance va se renforcer. Il y aura même des gens qui vont se baigner le soir », escompte-t-il. Pour ce qui est de la clientèle, M. Benmeddour indique que les établissements de l'EGT Sidi Fredj sont ouverts à toutes les couches sociales, particulièrement les classes moyennes, précisément celles qui sont les plus touchées par les « extras » de dépenses inhérentes au Ramadhan. « L'EGT Sidi Fredj dispose d'environ 2000 lits. Nous avons un hôtel 4 étoiles (El Marsa, 664 lits), un hôtel 3 étoiles (El Manar, 1000 lits) et un club de vacances (300 lits). Nous essayons de répondre à toutes les couches sociales. Nous avons 2 à 3% de clientèle étrangère ainsi que 10 à 20% d'émigrés. Pour le reste, ce sont des nationaux issus de toutes les catégories sociales. » Et pour adapter la tarification aux moyennes bourses, le directeur de l'hôtel El Manar annonce une réduction des tarifs d'hébergement : « Le conseil de l'entreprise vient de décider une baisse des tarifs d'hébergement à l'occasion du Ramadhan qui peut atteindre 70%, et ce, dès le 16 août prochain. » Voilà qui devrait contribuer efficacement à rendre plus accessibles des « produits balnéaires » jugés trop longtemps rédhibitoires.
Complexe Safir-Mazafran (Zéralda) : des formules à la carte
Fort d'une gigantesque infrastructure qui compte quelque 422 chambres, une piscine, plusieurs restaurants, un business center, des terrasses, des salles de conférences, des salles des fêtes et de banquets, le complexe Safir-Mazafran de Zéralda compte affronter le Ramadhan en diversifiant ses produits de façon à ne pas s'enfermer exclusivement dans le tourisme balnéaire de base. Dans la foulée, une révision à la baisse des tarifs d'hébergement et des formules attractives sont étudiées pour tenter les ménages désireux de passer une partie de leur Ramadhan en bord de mer. C'est ce que nous expliquent Abdelhakim Ghoualem, directeur commercial, et Mme Kheira Benboudjeltia, responsable de la relation avec la clientèle. « Nous étions à l'instant en train de finaliser un accord avec une agence de communication pour assurer l'animation le soir au sein de notre piscine », confie M. Ghoualem. L'espace piscine sera ainsi l'une des clés du complexe Safir-Mazafran pour relever ce challenge. « La piscine va être apprêtée avec soin en utilisant une déco de type harem. Il y aura des jeux, de la musique, des écrans géants… Et en prévision du grand match de l'équipe nationale contre la Zambie le 6 septembre, nous allons organiser une soirée foot spéciale autour de cet événement », indique le directeur commercial de l'hôtel Safir-Mazafran, qui mise ainsi sur un traitement événementiel adapté au Ramadhan pour attirer les estivants. Au-delà de la réponse ponctuelle et tactique à une contrainte conjoncturelle, M. Ghoualem entend développer une stratégie à l'échelle maghrébine pour, dit-il, « faire venir le client algérien qui, jusqu'ici, avait tendance à privilégier le marché tunisien ». Une judicieuse politique des prix est adoptée dans ce sens, assortie d'une diversification des formules de façon à coller à toutes les catégories de revenus. « L'an dernier, nous avons mis en place une formule qui prévoyait 50% de réduction de façon à toucher les bourses moyennes. Il faut noter que 80% des Algériens relèvent des classes moyennes et nous devons tenir compte de ce paramètre », insiste-t-il. « La formule mise à l'essai l'an dernier s'est révélée payante et cette année, nous avons eu de bons retours. Il y en a même qui ont annulé leur voyage en Tunisie et ont préféré venir chez nous. » Et de fournir quelques indications sur les promotions proposées pour la saison en cours : « Cette année, nous proposons la semaine à 65 000 DA pour deux personnes au lieu de 120 000 DA. Nous offrons également un panel de formules quatre nuits, deux nuits ou une nuit à des tarifs promotionnels, le principe étant de ne pas laisser fuir le client algérien. Il y va de la défense du produit Algérie. Nous assistons à un changement des mentalités. Les gens intègrent de plus en plus l'idée de partir en vacances. Ils ont incorporé un coût vacances dans leur budget, même avec des salaires moyens, et il faut accompagner cette disponibilité. » Mme Benboudjeltia abonde dans le même sens : « Nous essayons de proposer une offre flexible et variée avec des promotions pour l'été. » Visite guidée à l'appui, elle nous montre les différents compartiments du complexe qui est, rappelle-t-on, sous management koweitien. Et d'étaler les possibilités offertes pour chaque segment : restauration, terrasses, séminaires, banquets ou kheïma. « Notre kheïma d'une capacité de 300 places est très prisée en été, de même que nos terrasses », explique notre hôtesse. Ramadhan ou pas, le « marché nuptial » attire également les foules, note A. Ghoualem, et les mariages se succèdent à une cadence frénétique durant l'été, ce qui est une aubaine pour les hôteliers. « Nous avons réalisé un pic de 60 nuits de noces », dit-il. « Nous proposons en guise de promo une suite au prix d'une chambre nuptiale. » Le complexe Safir-Mazafran propose enfin des formules « corporate », c'est-à-dire « entreprises ». « Les entreprises pourraient pendant le Ramadhan organiser des repas au profit de leurs employés, des soirées f'tour ou s'hour », souligne A. Ghoualem. Idem le jour de l'Aïd. Bref, pour le jeune directeur commercial, le Ramadhan doit être appréhendé non pas comme un mois de disette générale mais comme un moment festif : « L'Algérien met les moyens pour acheter du plaisir. Il a soif de gaieté. Avant, les gens partaient à l'étranger pour acheter le "chifoune" (les vêtements, ndlr). Aujourd'hui, il y a tout à Alger. Les gens peuvent trouver leur bonheur ici. Ils ne sont plus aussi friands de l'étranger. A nous d'attirer le client algérien et de le fidéliser. »
Complexe Sultan Club (Palm Beach) : Réaménager le calendrier estival
Parmi les nombreuses infrastructures balnéaires installées à Palm Beach, le Sultan Club figure en bonne place. A notre passage, ses 30 chambres affichaient complet. Tarik, jeune gestionnaire faisant partie du staff de l'hôtel, n'est guère affolé par l'impact du Ramadhan sur l'affluence. « Dans à peine un mois, le Ramadhan va faire son entrée. C'est donc quelque chose que nous prenons parfaitement en compte dans notre stratégie », dit Tarik, avant d'ajouter : « Il y a même un séminaire en préparation pour débattre de cette question entre professionnels du secteur hôtelier. » L'hôtel Sultan Club présente la particularité de disposer d'une clientèle majoritairement étrangère, comme l'affirme le jeune cadre : « 65 à 70% de notre clientèle sont des étrangers. Nous avons des Américains, des Espagnols, des Irlandais, des Belges, des Français. Sans compter les émigrés. » « Avant, il y avait deux bateaux par semaine qui arrivaient au port d'Alger, aujourd'hui, il y a deux bateaux par jour et tous les vols à destination d'Alger affichent complet, c'est dire. L'amélioration de la situation sécuritaire a fait de l'Algérie un pays attractif et cela se traduit par une clientèle étrangère de plus en plus présente dans notre pays », souligne-t-il. Il faut convenir que c'est un avantage de taille que d'avoir une catégorie de vacanciers qui ne soit pas concernée par les obligations du mois sacré. Cela prouve par ailleurs que le public européen est une cible réaliste pour l'industrie touristique nationale dans la mesure où une partie de cette clientèle pourrait aisément trouver son compte dans le marché balnéaire algérien ; un marché qui peut devenir très compétitif en termes de rapport qualité/prix. « Nous envisageons de revoir nos tarifs à la baisse », reprend Tarik en déclinant au passage une série de formules censées faire recette. Là encore, le pack « piscine - fiesta - kheïma » est de rigueur pour appâter le chaland. « Nous allons organiser des soirées chicha avec thé à la menthe agrémentées d'un orchestre », poursuit le représentant du Sultan Club. Il gage que les gens vont continuer à « consommer la mer » mais ce sera davantage des baignades nocturnes qui ne seront pas de refus par temps de grosse canicule. Ce qui devrait consoler les prestataires de services balnéaires, apeurés par une désertion massive des plages pour des raisons religieuses. « Je pense que beaucoup vont venir faire trempette le soir. On l'a vu l'an dernier quand le Ramadhan a débarqué début septembre. Les plages étaient pleines par ici. Moi personnellement, j'ai passé mon Ramadhan à Saket (Béjaïa), et la plage était bondée. » Pour notre interlocuteur, passer le Ramadhan en bord de mer pourrait être un bon plan pour concilier à la fois vacances, chaleur et carême. Une manière de neutraliser par les embruns marins le stress du jeûne durant ces longues et moites journées d'août. Des formules f'tour les pieds dans l'eau ne sont pas non plus exclues. Autre alternative : revoir la structure de la haute saison estivale. Jusqu'ici, l'été réellement « ouvrable » pour les hôteliers était concentré sur juillet-août. « Dorénavant, il faut avancer la saison au mois de juin et la prolonger après la Ramadhan jusqu'à fin septembre. Cela devrait permettre au secteur balnéaire de rattraper le manque à gagner dû au Ramadhan », conseille judicieusement Tarik. Bousculer le calendrier estival et les habitudes des vacanciers : voilà qui devrait faire mouche. « Je pense personnellement que les ménages vont se préparer budgétairement pour faire face et au Ramadhan et aux vacances. Je pense que les Algériens vont vite s'adapter à cette situation. Nous, en tout cas, ça ne nous inquiète pas », conclut Tarik.


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