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Archéologie : L'Algérie à l'époque préhistorique (1re partie)
Publié dans El Watan le 10 - 08 - 2010


Par Abdelhamid Benzerari
«Les vrais hommes de progrès sont ceux qui aiment le passé» (Paul Leon)
Notre préhistoire est riche en évènements et a toujours captivé les historiens. L'Algérie abonde en sites préhistoriques. La visite des musées, des lieux historiques : grottes, dolmens, menhirs, gravures rupestres… et la consultation d'archives sont indispensables et nécessaires pour le savoir et la culture de nos enseignants et potaches.Elles contribueront à assouvir leur soif de découvertes et de vérités sur le passé de notre pays : l'homme du Néanderthal (paléolithique), captiens et ibéromaurusiens (néolithique)… Par cette modeste contribution, je narre quelques phases de ce prestigieux passé éloigné que nous et nos enfants ne pouvons ignorer. La préhistoire est née de la conjonction de deux intelligences : celle de l'homme qui a fabriqué un outil ou dessiné sur une paroi, et celle de l'homme moderne qui a su déchiffrer le message de son ancêtre. Mille deux cents fois plus longue que l'histoire, la préhistoire est l'immense période qui s'étend des origines de l'homme à l'apparition de l'écriture. Evoquer les problèmes quotidiens des civilisations préhistoriques a toujours fasciné l'homme. Or, nous n'en possédons aucun texte, puisqu'elles commencent au-delà des 3 millions d'années avant Jésus-Christ. Faute de pouvoir solliciter des écrits, il reste heureusement d'innombrables documents à interpréter, vestiges archéologiques les plus divers : silex, os travaillés, poteries, œuvres d'art des grottes. La préhistoire est divisée en trois périodes dont la durée est très inégale : Paléolithique, Mésolithique et Néolithique. Elle s'achève avec la découverte de l'utilisation des métaux. Elle est en premier lieu une histoire de techniques.
Il Y a 500 000 ans …
«L'histoire est une résurrection» (Michelet)
Comparée à l'époque historique, mieux connue grâce aux documents écrits, la préhistoire couvre au Maghreb Central plus de deux cents fois la période qui a commencé avec l'apparition de l'écriture, au premier millénaire avant J.C., et se poursuit jusqu'à nos jours. Pendant cette longue période qui varie, selon les datations proposées par les chercheurs, entre cinq cent mille et un million d'années, le territoire qui correspond à l'Algérie actuelle n'a pas cessé d'être habité. Sur le continent africain, les vestiges les plus anciens qui témoignent de la formidable aventure de l'homme ont été découverts dans les importants gisements du lac Turkana au Kenya, dans le site de l'Omo en Ethiopie et dans la gorge d'Olduvai en Tanzanie. La présence de l'homme y est attestée depuis plus de trois millions d'années par des ossements appartenant à l'hominidé, appelé australopithèque, dont dérivent les types d'Homo erectus, prédécesseur de l'Homo sapiens, ancêtre de l'homme actuel. Au Maghreb, et plus particulièrement en Algérie, des découvertes témoignent de la présence de l'Homo erectus, désigné également sous le nom d'archanthropien, contemporain des derniers australopithèques. En 1954 et 1955 Camille Arambourg a mis au jour sur le site de Ternifine près de Mascara trois mandibules dont une complète, exposés au musée de Bardo à Alger, ainsi qu'un os pariétal. Cette découverte eut un retentissement d'autant plus grand qu'elle a permis aussi d'identifier un outillage en pierre taillée, associé à l'Homo erectus mauretanicus que l'on situe au paléolithique inférieur. C'est là une des phases de développement les plus anciennes mise en évidence sur le territoire algérien, dans le long processus qui a vu l'homme préhistorique prendre conscience de l'importance de la création et de l'utilisation d'outils comme prolongement de la main.
Le Paléolithique
«La culture historique vieillesse de l'humanité» (F. Nietzsche)
Au cours de cette période paléolithique, les hommes vivaient essentiellement de la chasse et de la cueillette et s'abritaient dans des grottes ou des abris sous roche. Les premiers outils taillés n'étaient à l'origine que de simples galets aménagés par percussion, tels qu'on en a trouvés dans les gisements de Aïn Hanech près de Sétif, à Reggane, à Aoulef et très récemment à Tan Kenna, dans le bassin d'Illizi, près d'ln Amenas. Plus tard au paléolithique moyen, qui correspond en Europe à la généralisation de la technique dite Moustérien-Levallois de production d'un outillage à partir d'éclats, le Maghreb se caractérisa par le développement d'une culture propre désignée sous le nom d'Atérien, du site éponyme de Bir EI Ater au sud de Tébessa, reconnaissable à la présence d'un pédoncule sur des éclats généralement terminés en pointe. Ce matériel lithique (de pierre) se retrouve dans d'autres régions, notamment sur les gisements côtiers de Mostaganem, Ténès et Aïn Tagouraït, où la présence humaine a pu être datée de 30 000 ans. L'homme qui vivait alors au Maghreb avait, avec des différences sur lesquelles les spécialistes débattent encore, à peu près les mêmes caractères morphologiques que celui dit de Néanderthal. Il préparait l'évolution vers l'Homo sapiens alors que l'hémisphère nord subissait une période de refroidissement intense, appelée glaciation de Würm. Durant ce long processus, l'homme s'adapta à l'utilisation du feu pour cuire la viande et se chauffer. Il acquit la maîtrise progressive de son environnement, inventant et perfectionnant les outils et les armes de pierre, d'os et de bois, et commençant à aménager ses premiers abris artificiels. A la fin du paléolithique, le paysage du Maghreb était proche de celui de l'Europe actuelle avec une forêt giboyeuse et des rivières au cours d'eau pérenne, coulant jusqu'aux confins du Sahara qui connut alors un climat de type tropical. Parallèlement, l'industrie lithique se transforma, annonçant déjà l'évolution culturelle postérieure. Les paysages que les hommes du paléolithique avaient sous les yeux différaient de ceux que nous connaissons : l'aspect des reliefs et la configuration de la côte n'étaient pas tout à fait les mêmes qu'aujourd'hui ; le climat était chaud et humide et la faune, dont les fossiles attestent l'existence, le type ( Tchadozambienne) ; on y trouvait éléphants, rhinocéros, hippopotames, lions, girafes, autruches et antilopes.
Capsiens et Ibéromaurusiens
«Le bon historien n'est d'aucun temps, ni d'aucun pays» (Fénelon)
L'homme dit dé Mechta AI Arbi, porteur de cette culture improprement appelée ibéromaurusienne (car la navigation par le Détroit de Gibraltar ne put être pratiquée qu'à l'époque antique) attestée par les fouilles de Claude Brahimi, fut progressivement supplanté vers 7000 avant J.C., par les Capsiens d'après le nom du site de Gafsa en Tunisie, dont la culture connue jusque vers 4500-4000 s'étendit sur les Hauts-Plateaux de la Tunisie et l'Algérie centrale et orientale. lnstallés à l'intérieur du pays, les capsiens ont laissé des traces caractéristiques parfaitement visibles : d'importantes quantités d'escargots pris dans une couche de cendre (escargotière). Les escargotières ou «rammdyat» dans la région des Hauts-Plateaux de l'Algérie centrale et orientale où nous trouvons le biface acheuléen, sont des monticules brillants au soleil de l'éclat de ses grosses coquilles vides d'escargots blancs. Le biface, c'est l'instrument type. Le principal faciès culturel du paléolithique ancien est l'acheuléen (st Acheul), biface ovale, plat à tranchant rectiligne, sa pointe affinée. Les pointes pédonculées (atérien, du site éponyme de Bir El Ater Tébessa). Les pointes de flèches et de lance du néolithique (néo, nouveau et lithos, pierre) du capsien : lamelles de silex en forme de triangle, de trapèze qui servaient de dents de faucille (4500-5000 ans avant J.C.), des fragments de coquilles d'œufs d'autruche qui avaient la fonction de récipients pour faire cuire les escargots. (A suivre)
(*) Directeur d'école retraité,
ancien membre de l'Association
des amis du Musée Cirta, Constantine


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