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LA MEMOIRE FERTILE DE CIRTA QUI S'INVITE A L'ECOLE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 05 - 2012

Quand on essaie de donner une définition de la culture, on pense naturellement à la connaissance, à l'assimilation, plus ou moins complète, d'un patrimoine accumulé au cours des siècles et dont le domaine, plus ou moins vaste, comprend les lettres, la poésie, les arts, la philosophie, voire les différentes sciences, la musique…
La culture représente un épanouissement complet de la personnalité, mais surtout de l'intelligence. Elle ne s'hérite pas, elle se conquiert. A la lumière de cette vérité, l'opération «Caravane muséale», lancée depuis 1998 par le musée Cirta à la demande de quelques chefs d'établissement, continue son petit bonhomme de chemin. Elle consiste, pour le rappeler, à faire des projections à l'aide du data show accompagnées d'explications détaillées, de commentaires présentés par des chercheurs et conservateurs spécialistes de notre riche patrimoine millénaire.
C'est une excellente initiative prise par la direction du musée Cirta d'aller vers les écoles. Les musées, ces greniers de l'art, ces ruches bourdonnantes des artistes algériens, ces foyers de révolution, ces trésors, ces caves de l'histoire, ces temples de la mémoire du peuple doivent servir de points de repère à nos jeunes qui y glaneront les joyaux du passé et du présent pour la formation de l'esprit et de la sensibilité. «Un bon esprit cultivé est, pour ainsi dire, composé de tous les esprits des siècles précédents: ce n'est qu'un même esprit qui s'est cultivé pendant tout ce temps-là.»
LA PROJECTION FIXE
La projection fixe a sur l'image imprimée l'avantage de permettre une observation collective plus aisée et de faciliter la concentration de l'attention des enfants sur cette image dans l'obscurité ou la demi-obscurité de la salle. Elle donne en outre aux images historiques présentées ce caractère de réalité irréelle qui est propre à l'image lumineuse ou, si l'on préfère, d'image réalisée. Elle permet ainsi de frapper davantage l'imagination et la sensibilité des enfants.
La sensibilité se forme comme l'esprit et est également nécessaire.
C'est l'histoire de leur ville, de leur région, de leur wilaya qui défile sur l'écran. Elle retrace l'art algérien et son évolution millénaire, évoque le génie créateur des hommes de ce pays contribuant à la connaissance d'une civilisation extraordinairement féconde et participant à l'effort entrepris pour étudier, restaurer, diffuser et épanouir notre culture nationale. L'Algérie occupe, tant par la richesse que par la variété de son patrimoine historique et artistique, une place de choix parmi les nations de vieille civilisation.
Le musée Cirta, sis à El-Coudiat, construit en 1921 sur les plans de l'architecte Castelli, malgré son exiguïté, jouit d'une audience certaine; c'est un musée mixte, composé de deux sections:archéologie et beaux-arts.
Constantine, ville millénaire, est une ville de vestiges.
Le sous-sol de la ville renferme une véritable cave d'histoire enfouie, qui à chaque fois qu'on creuse, nous dévoile une partie de ses secrets qu'il tenait longuement et jalousement cachés dans la terre. Pour cela, les fouilles archéologiques autour des sites historiques de la région doivent être effectuées et se multiplier. D'autres trésors restent encore à déterrer.
Les projections qui racontent la période préhistorique, la protohistoire, la civilisation gréco- punique, la civilisation numido-gréco-ramaine, la civilisation hammadite et fatimide, peintures et sculptures du XIXème siècle, contribuent grandement à l'éducation culturelle de nos élèves qui en sont sevrés dans leur parcours scolaire.
Par cette opération, nous avons amené les joyaux de l'art algérien vers eux. Les commentaires très riches de la part des visiteurs ont suscité l'admiration du jeune public.
BUT DE L'OPERATION
C'est un apport instructif pour nos écoliers curieux à plus d'un titre et assoiffés de connaissances. Cette initiative d'une grande portée éducative marquera sans doute nos petits bonhommes qui ne l'oublieront pas de si tôt. Notre effort aura atteint son but, si l'enfant est devenu sensible à cette beauté partout présente dans les œuvres de l'homme et permis le déclic de se déclencher pour la préservation des trésors antiques et archéologiques.
L'éveil à l'archéologie est cet acte pédagogique qui consiste à faire sentir aux élèves que l'analyse du monde est une nécessité. Il doit être non pas un apport de savoir, mais l'outillage mental et le vocabulaire qui permettront à nos potaches d'apprendre et de comprendre leur temps. Evoquer ses ancêtres sur les lieux où ils ont vécu, n'est-ce pas la seule manière de présenter l'histoire comme une résurrection? Les vieilles pierres parlent à l'imagination de qui les contemple. Elles l'émeuvent plus que des récits. Rappelant ses longues visites au musée, Michelet s'écriait: «C'est là et nulle autre part que j'ai ressenti la vive intuition de l'histoire!».
PRINCIPALES PERIODES CHOISIES
La préhistoire composée du paléolithique, du néolithique, du capsien, de l'atérien: ce sont les dolmens, monuments mégalithiques de Bounouara, de Tiddis, Oued Rahmoun, M'hidjiba, El Guerrah, Sigus, Roknia, Rihane et aussi les menhirs de Bouchen, Aïn Mlila, et Aïn Abid. Le mégalithisme apparaît après le néolithique.
Les dolmens, monuments funéraires, ont été fouillés et ont permis de retrouver des objets de la vie quotidienne (céramique, ustensiles en terre cuite, bijoux…) déposés auprès du défunt.
L'art pariétal est représenté par les peintures rupestres de Sedrata.
A Constantine, la grotte des ours (nombreux ossements de plantigrades) et la grotte du mouflon (ossement de mouflons) ont été habitées depuis longtemps (paléolithique ancien) et que l'occupant correspond à l'homme de Neandertal.
En exposition aussi des crânes de bubale avec leurs cornes en U, de buffle, une molaire d'éléphant bien conservée, restes d'animaux qui ont peuplé la région à cette période de l'histoire.
Les escargotières ou ramdyat, témoignages des restes de festins des populations de cette époque (coquilles d'escargots pris dans une couche de cendre), se trouvent dans la région des Hauts Plateaux de l'Algérie centrale et orientale où furent découverts le biface acheuléen, les pointes pédonculées (atérien, du site éponyme de Bir El Atter, Tébessa), les pointes de flèche et de lance (néolithique), du capsien (lamelles de silex en forme de triangle, de trapèze qui servaient de dents de faucille).
Le capsien, d'après le nom du site de Gafsa en Tunisie dont la culture connue jusque vers 7000 ans av. J-C, s'étendit sur les hauts plateaux de la Tunisie et de l'Algérie centrale et orientale. Une forme d'art apparaît: décoration d'œufs d'autruche et colliers de perle; l'industrie lithique: finesse de la taille des microlithes géométriques, variétés des formes et couleurs, annoncent la perfection de la qualité des pointes de flèches néolithiques, des lamelles en silex, grattoirs, témoignent du génie créateur de leurs artisans.
La protohistoire: ce sont des mosaïques, des perles cornalines, l'apparition du cuivre, polissoirs, haches, l'industrie de l'os, de la poterie et de l'ivoire (hameçons).
La civilisation numido-gréco-romaine: stèles, mausolées (Soumâa du Kroubs, Medracen: Batna).
Verrerie et verroterie, l'armure de Massinissa: casque, épée, bouclier, lance.
Potiers de Tiddis (lampes, vases, fragments de poterie, amphores, objets chrétiens), monnaies numides (Massinissa, roi) d'or, d'argent, de bronze et de plomb de Carthage.
Monnaies de la République romaine (règne d'Auguste, de Tibère, de Néron, de Caligula), lampes romaines de Thagaste, statue de la victoire.
Des stèles de différentes époques: stèles libyques (portant des inscriptions en tifinagh), stèles puniques (épitaphes cunéiformes), stèles romaines (inscriptions latines).
La civilisation hammadite et fatimide: Kalaâ des Beni Hammad: bijoux, monnaies, stuc, plâtre, onyx, marbre, pierres sculptées, verreries.
Période ottomane: tapisserie, dinanderie, orfèvrerie, broderie.
Période du XIXe siècle: peinture de Taupin: Prière du soir; de Nasreddine Dinet: la voyante, l'oasis de Sidi Khaled; estampe groupement de Dabadie: devant la mer.
Sculptures de Mulot: Le renard et les raisins; marbre blanc d'Epstein: Le Génie naissant; marbre blanc de De Jean: Femme à sa toilette.*
Constantine qui s'honore de posséder un des greniers de l'histoire le plus riche du pays,»Madinat el Ilm»(ville du savoir), doit penser, ainsi que chaque wilaya du pays, à des projets d'édification d'autres musées: muséum des sciences naturelles, musée d'arts modernes, musée d'arts et métiers, musée de la marine, musée océanographique, musée des sciences physiques et mécaniques, musée des arts africains, un planétarium (sciences de l'espace et du cosmos), un palais des découvertes… que nos citoyens et surtout les jeunes aimeraient avoir dans leur ville.
LE SENS DE L'HISTOIRE
Ces repères et leur sens historique correspondent à une certaine façon dont l'enfant doit prendre connaissance des choses du passé et surtout des vestiges authentiquement historiques. Il s'agit d'une réaction personnelle ou même d'un état d'âme qui accompagne cette prise de conscience. Le sens de l'histoire, dans le domaine des émotions et des sentiments, est la faculté de s'émouvoir devant les témoignages du passé, devant les efforts des hommes à travers les siècles.
Du point de vue intellectuel, le sens historique est la conscience d'un certain devenir dans le temps. Son acquisition chez l'enfant dépend alors de l'intensité de l'émotion qu'on est capable de faire naître chez lui. Nos élèves comprendront ainsi notre solidarité avec les peuples d'autrefois, et sans doute sentiront-ils le devoir que cette solidarité nous impose: ajouter notre effort à ceux de nos ancêtres pour transmettre à nos descendants les trésors de civilisation, enrichis et embellis, que nous a légués le passé.


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