Tous les bus assurant la desserte Boumerdès-Alger sont dans un état de vétusté indescriptible. Ce sont des bus de marque Sonacome datant des années 1980, voire des années 1970. « C'est scandaleux ! Ce sont des véhicules bons pour la casse. Ils n'offrent aucun confort au voyageur. Au contraire, ils ne répondent à aucune norme de sécurité et mettent ainsi non seulement la vie des passagers en danger mais également celle des autres usagers de la route », commente un voyageur que nous avons rencontré à la gare routière de Boumerdès. De ce fait, les usagers de cette ligne s'interdisent de songer au confort à l'intérieur de ces bus. « Le trajet (Boumerdès-Alger) m'est devenu un enfer. Je ne me sens jamais à l'aise à l'intérieur de ces bus, il y a toujours le spectre d'une catastrophe qui hante mon esprit », se plaint un autre voyageur. Cette situation suscite une indignation chez les usagers de ces bus vis-à-vis des autorités compétentes en matière de gestion du secteur des transports. « Personne ne se soucie de la sécurité et du bien-être du citoyen. Comment peut-on accorder des licences d'exploitation de cette ligne à des transporteurs ayant des bus pareils ? Pourquoi n'exige-t-on pas des bus neufs ou tout au moins des bus pouvant assurer le minimum de confort au passager ? Je suis sûr qu'il existe des investisseurs prêts à ramener des bus de luxe, mais les responsables refusent d'imposer un changement », s'indigne-t-on. Dans d'autres wilayas, les bus disposent de toutes les commodités qui rendent le trajet agréable et font oublier l'angoisse des embouteillages et des bouchons de la route devenus fréquents sur les différents axes routiers du pays. « Pour ne pas aller trop loin, les bus assurant la desserte Tizi Ouzou-Alger sont ceux utilisés dans les pays développés, pourquoi n'exige-t-on pas la même chose ici ? A Boumerdès, tout le monde se demande où réside la différence entre les deux wilayas », ajoutent nos interlocuteurs. Les voyageurs se plaignent en outre de l'inexistence d'une ligne directe de Boumerdès jusqu'à Alger. « Les bus commencent leur ramassage à partir de Boumerdès-même parce que, lorsqu'ils ne sont pas pleins, ils marquent leur premier arrêt à la cité des 250 Logements, à moins d'un kilomètre du point de départ. Et c'est ainsi sur tout le trajet : Corso, Boudouaou, Reghaïa, Rouiba…jusqu'à la capitale. C'est l'enfer », nous dit-on encore.
