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Défi de survie pour le mouvement des «gilets jaunes»
Publié dans El Watan le 14 - 12 - 2018

Malgré les mises en garde du gouvernement français à cause du niveau d'alerte sécuritaire maximal décrété suite à l'attentat de Strasbourg qui a coûté la vie à trois personnes, une partie des initiateurs du mouvement des «gilets jaunes» maintiennent leur appel à une cinquième mobilisation nationale. Celle-ci devrait avoir lieu demain, à Paris et dans toutes les régions de France.
Ainsi, la recommandation des autorités de «ne pas manifester ce samedi» s'est heurtée à une sourde oreille.
En effet, tout en se gardant de prendre une mesure d'interdiction des manifestations, plusieurs ministres et parlementaires ont appelé les «gilets jaunes» qui veulent encore manifester à observer une «trêve» en ce moment de deuil national et de menace terroriste qui pèse sur le pays.
C'est également le souhait des syndicats de la police. Ils rappellent que les forces de l'ordre, déjà «exténuées» après plusieurs semaines de manifestations, doivent pouvoir concentrer leurs efforts sur leurs missions qu'exige le plan Vigipirate «alerte-attentat».
Quant à Benjamin Griveaux, porte-parole de l'Exécutif, il a demandé aux «gilets jaunes» de faire preuve de «responsabilité» et de «raison» en arrêtant définitivement leur mouvement car il estime que leurs revendications ont été entendues et satisfaites par le président Emmanuel Macron.
Lors de son discours de lundi dernier, consacré au mouvement citoyen qui a mis le paysage sociopolitique français en ébullition depuis le 17 novembre, le chef de l'Etat a annoncé l'augmentation du smic (salaire minimum garanti, ndlr) de 100 euros, la suppression du prélèvement de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités touchant moins de 2000 euros et la défiscalisation des heures supplémentaires.
Auparavant, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé la suppression de la hausse des taxes sur les carburants, qui était à l'origine de la colère des «gilets jaunes».
En revanche, les deux chefs de l'Exécutif refusent de rétablir l'impôt sur la fortune pour les plus riches, l'une des principales exigences du mouvement.
Du social au politique !
Ce plan de sortie de crise, qui coûterait à l'Etat français pas moins de dix milliards d'euros, a été alors décrit par les représentants de la majorité présidentielle et certains éditorialistes politiques comme un «virage social» de la présidence Macron.
Néanmoins, une bonne partie des «gilets jaunes», mobilisés jour et nuit, partout dans le pays depuis quatre semaines, pour tenir des points de blocage (ronds-points, centres de péage, dépôts pétroliers, etc.) ont qualifié lesdites décisions de «mesurettes».
Le locataire de l'Elysée est même accusé de «mentir» et de vouloir «manipuler» l'opinion publique concernant la supposée augmentation du smic car il s'agirait, en réalité, d'une hausse déjà prévue de ce qu'on appelle la prime d'activité.
Au sujet de la défiscalisation des heures supplémentaires, déjà testée sous la présidence de Nicolas Sarkozy avec son fameux slogan «travailler plus, gagner plus», plusieurs «gilets jaunes» sont sceptiques par rapport à sa pertinence car cela revient à travailler au-delà du nombre légal d'heures (35 par semaine) pour avoir de simples compléments de revenus qui ne feront pas partie du salaire de base.
Or, une vraie revalorisation du pouvoir d'achat voudrait que les foyers modestes gagnent plus d'argent pour le même nombre d'heures travaillées afin de ne pas s'enfoncer davantage dans la misère sociale.
En plus de leur déception par rapport aux mesures sociales, les «gilets jaunes», qui ne décolèrent, pas estiment que le gouvernement doit apporter aussi des réponses à leurs revendications politiques, en l'occurrence : la dissolution de l'Assemblée nationale pour organiser des élections législatives anticipées, la création d'une Assemblée citoyenne et, surtout, l'instauration d'une démocratie participative à travers la constitutionnalisation du Référendum d'initiatives citoyennes (RIC).
Celui-ci consiste à ce que de simples citoyens, ayant réuni un certain nombre de signatures, puisse proposer une loi ou une décision politique majeure à un référendum sans passer par le vote du Parlement. Il reste, par ailleurs, quelques «gilets jaunes» très réfractaires avec des demandes disparates.
Les uns réclament la démission du président Macron, qu'ils considèrent «incapable» de diriger le pays vu le taux de sa popularité très bas (20 % d'opinions favorables selon un récent sondage d'Ipsos). D'autres exigent que la France quitte l'Union européenne et l'OTAN.
Divisions et luttes de leadership
Ce genre de doléances a accentué les divisions au sein du leadership du mouvement entre les «modérés» s'autoproclamant «gilets jaunes libres» et appelant désormais à cesser les manifestions pour s'asseoir à la table de négociations avec le gouvernement, et les «radicaux», regroupés autour du collectif «la France en colère», qui espèrent maintenir la pression jusqu'à ce que toutes leurs revendications, sociales et politiques, soient satisfaites.
Si les premiers bénéficient d'une certaine indulgence médiatico-politique, les seconds sont pointés du doigt, tantôt accusés d'être des militants politiques extrémistes, tantôt des complotistes.
Dans ce sillage, Maxime Nicolle, un porte-parole des «gilets jaunes» très populaire sur les réseaux sociaux, est au centre d'une polémique depuis mardi soir.
Quelques heures seulement après l'attaque terroriste qui a visé le marché de Noël à Strasbourg, non loin du Parlement européen, il a exprimé des doutes sur ce qui s'est vraiment passé.
«Le mec qui veut vraiment faire un attentat n'attend pas qu'il y ait trois personnes dans une rue à 20h ; le soir, il va au milieu des Champs-Elysées où il y a des millions de personnes et se fait exploser», a-t-il déclaré en direct sur son compte de groupe Facebook «Fly Rider».
A noter que ses propos ont été tenus avant que les autorités confirment la thèse terroriste de la fusillade. Accusé de complotisme par les médias, il s'est défendu le lendemain en disant qu'il n'a jamais douté de la véracité de l'attaque mais plutôt des motivations de l'auteur de l'attentat.
Toutefois, d'autres «gilets jaunes» ont clairement évoqué la thèse du «complot» sur Twitter et Facebook, considérant que c'est une coïncidence qui «arrange bien» les affaires du gouvernement qui n'arrive toujours pas à contenir la colère populaire.
Un autre facteur qui peut contribuer à l'essoufflement du mouvement, dans ce même ordre d'idée, qui touche à la sécurité des personnes, est le décès, avant-hier, d'un sixième manifestant, percuté par un camion au niveau d'un rond-point à la sortie d'Avignon (sud-est de la France).
Entre les deux clans opposés des «gilets jaunes», une troisième voie est en train d'émerger et sera mise à l'épreuve du terrain dès demain.
Des figures du mouvement appellent à poursuivre la mobilisation, mais en se contentant de bloquer des axes routiers stratégiques, sans porter préjudice ni à la sécurité des personnes ni à la pérennité économique des petits commerces et entreprises, qui risquent la faillite à cause de la chute libre de leurs chiffres d'affaires depuis le début de la contestation sociale.
– Les «Gilets Jaunes» ont résisté dans le temps
17 novembre 2018 : «Acte I» du mouvement des «gilets jaunes». Plus de 2000 rassemblements ont eu lieu simultanément partout en France.
10 décembre : Discours du président Macron pour mettre un terme à la crise. Ses annonces sont jugées insuffisantes par une partie des «gilets jaunes» qui ont appelé à un «Acte V» pour le 15 décembre.
13 décembre : Les initiateurs du mouvement maintiennent toutes les manifestions prévues dans le cadre de l'«Acte V», considérant qu'il est de la responsabilité de l'Etat d'assurer la sécurité de ses citoyens en toutes circonstances.
24 novembre : «Acte II». De graves incidents ont eu lieu à Paris en marge d'une manifestation sur l'avenue des Champs-Elysées.
8 décembre : «Acte IV». Par crainte de nouvelles violences, 89 000 policiers et gendarmes ont été déployés sur le territoire français. Ils ont procédé à plus de 1700 interpellations.
11 décembre : Un attentat terroriste a eu lieu à Strasbourg, plongeant la France dans un contexte sécuritaire à haut risque. Des appels du gouvernement sont lancés pour annuler l'«Acte V».


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