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Hamdane Hakem, victime de la magouille…
Décédé aux urgences suite à un malaise à la prison de Serkadji
Publié dans El Watan le 29 - 07 - 2009

Un innocent, inculpé imparfaitement, fâcheusement, au cours d'un procès qui sentait l'« apeuprisme » ou, carrément, une odeur de représailles à l'encontre d'un secteur traditionnellement bien structuré et bien plus sérieux que d'autres, a rendu l'âme aux services d'urgence du CHU de Mustapha, après avoir eu un malaise dans sa cellule de la prison de Serkadji.
Il était seul, avec ses tourments, ses appréhensions, ressassant une injustice dont il faisait l'objet, attendant impatiemment ce dimanche 26 juillet 2009…, espérant une décision qui le blanchirait par ce verdict équitable de notre justice après les délibérations de magistrats au terme d'un second procès en appel. Il avait le droit d'espérer, c'était un bon croyant qui avait confiance en la justice divine, qui avait confiance en lui-même, en ses capacités, en son honnêteté surtout. Il avait confiance en ses avocats qui ont pris consciemment sa défense, qui ont prouvé brillamment son innocence et qui ont démontré, par voie de conséquence, que ce procès n'avait même pas le droit d'exister. Il avait également confiance en ses supérieurs qui étaient là pour le défendre…, ses supérieurs qui ont maintenu, obstinément, que cette « affaire » je l'écris entre guillemets, pour dire qu'elle n'en était pas une ne relève aucunement de la Justice, et encore moins de procédures pénales.
Le fonctionnaire zélé, Hakem Hamdane, fils de famille comme on dit communément chez nous est décédé seul, aux urgences, comme un quelconque quidam, ce vendredi 24 juillet 2009, à 11 h du matin. Il est mort seul. Sa famille n'était pas là pour lui faire réciter la « Chahada », pour lui donner, comme il est de tradition, dans nos us et coutumes, cette dernière goutte d'eau, qui purifie les bonnes âmes en partance pour l'au-delà. Il a quitté notre monde avec son fardeau d'angoisse, d'obsession et de peine. Il l'a quitté avec son cauchemar…, celui d'avoir été jeté en prison inconsciemment, voire arbitrairement, parce qu'à travers son inculpation, « on » voulait assouvir une passion, peut-être pour atteindre d'autres, qui sait ?
Oui, il est parti seul, comme tous ces innocents qui ont toujours peur d'être voués aux gémonies, en pénétrant les dédales de la justice qui, quelquefois, n'exhale pas la noblesse de l'équité et de la… rectitude. Les autres, les vrais coupables, ceux qui plastronnent, impunément, insolemment, à l'ombre d'un climat fait d'iniquité, de passe-droit et de persécution, continuent à faire fructifier leurs affaires, en tenant le haut du pavé dans un système qui, malheureusement, va à vau-l'eau et ne pourrait se faire respecter qu'après une sérieuse refonte dans tous ses compartiments. Ainsi, le corps se perd dans l'abîme de l'arbitraire et le nom dans la mémoire. Dure et triste fortune…, comme disait Victor Hugo pour ses marins qui, dans de mornes horizons, se sont évanouis ! Mais qui est ce « fonctionnaire indélicat », plutôt, qui était-il celui qui, selon le procès d'il y a quelques jours, un procès aux multiples retentissements aujourd'hui, aurait commis un grave préjudice au détriment de l'Etat, dans une affaire de surfacturation dont certains journaux ont rapporté les faits, évidemment, selon la version amplifiée et machiavéliquement ordonnée, de délateurs très intéressés ?
C'était un fonctionnaire qui a payé son zèle à l'administration de notre pays, comme des milliers d'autres fonctionnaires, qui se sont retrouvés dans des situations indélicates pour avoir pris des décisions, en s'engageant courageusement, en lieu et place de ceux qui n'ont jamais osé prendre leurs responsabilités. C'était un fonctionnaire honnête je le connaissais parfaitement pour aller vers le dithyrambe le concernant, un fonctionnaire qui était à quelques mois de sa retraite. Un père qui a élevé ses enfants dans les traditions de l'intégrité et les exigences de la vertu, un homme enfin, dont la famille et la belle famille, connues pour leur ancestralité dans notre société, abhorrent et refusent tout ce qui n'est pas clair, tout ce qui n'est pas juste, tout ce qui déshonore, encore plus ce qui cache la réalité au détriment de la vérité. Je ne vous dirai pas plus le concernant, car si je me laissais aller dans la description d'un cadre comme Hamdane, je noircirais des pages et des pages. Et je suis connu pour être généreux dans mes écrits.
Mais pourquoi le faire aujourd'hui, Dieu n'a-t-il pas notifié son arrêt le concernant, en ce vendredi saint ? Ne voulait-il pas nous instruire qu'il le prenait en son Vaste Paradis du Firdaous et l'enlever à ce monde où l'injustice se fait de plus en plus ignoble, où la haine nie le droit et où l'ambition démesurée se conforme sans peine à l'aversion du mensonge ? Oui, Dieu, Tout Puissant, a voulu nous interroger en cette circonstance, nous les amis et proches de Hamdane, qui partageons dans une pathétique compassion la douleur de sa famille et de ses enfants. Il nous recommande d'être forts en nous rappelant, par la disparition d'un être très cher, qu'ici-bas, la morale et la justice sont chez les « mécréants » je fais allusion aux adeptes de la vilenie deux vertus qui sont loin de les séduire, puisqu'ils vont vers celles qui nous répugnent. Mais ne pouvons-nous pas, justement pour être forts selon les recommandations de Dieu, nous libérer de ce carcan pour faire valoir nos droits de citoyens devant la Justice…, cette Justice qui doit être le respect de la dignité humaine ? Ne nous a-t-il pas expliqué dans le Livre saint : « Dieu ne change rien à la condition d'un peuple, tant que ce dernier n'a pas changé… » ? Et, parmi les créatures éphémères que nous sommes, n'y a-t-il pas ceux qui ont dit, dans des cas qui ressemblent à celui du regretté Hamdane Hakem : « Un innocent condamné est l'affaire de tous les honnêtes gens. » ?
Prenons donc notre courage à deux mains, pardon, faisons uniquement notre devoir, en disant la vérité devant ceux qui doivent l'entendre. Disons-leur que nous sommes loin, très loin, de ce monde équitable, parce que nous vivons avec un idiome qui n'est pas fait pour clamer la vérité, même s'il exprime continuellement nos joies et nos peines, nos besoins et nos passions. Il faut leur dire que nous vivons ce monde où l'erreur a créé beaucoup plus que la vérité. Ce que je dis, présentement, n'est pas un appel à la désobéissance, loin s'en faut. Je ne fais pas dans le clientélisme et le marchandage sordide, je suis assez éduqué pour ne pas proposer de pareilles recettes. Je veux dire, tout simplement, qu'il y a toujours un espace de débat et d'enrichissement mutuel entre gens de bonne foi, ceux qui doivent aller vers la bonne émulation dans un esprit de total respect. Je veux dire que les choses doivent changer dans notre pays. Elles doivent changer non pas pour satisfaire des besoins de quelques mécontents ou insatisfaits invétérés que sont les pharisiens qui vivent à l'ombre du système, mais pour être à l'écoute des attentes d'une société qui espère beaucoup d'une sérieuse réforme qui permettra aux gens réfléchis de bâtir tout un nouveau monde. Aujourd'hui, si notre projet a échoué — je fais mon mea culpa —, c'est parce nous l'avons empêché de réussir. Nos forces « obscures » sur le terrain ont tout fait pour contrecarrer l'adoption de la voie saine engagée par le biais de plans remarquablement conçus, par des gens honnêtes.
Voyez-vous, la perte d'un être cher, que ne pourrait-elle pas susciter comme regret, voire comme découragement, et c'est légitime, surtout quand l'offenseur est l'Etat, représenté par la justice et l'offensé un cadre, ayant sacrifié quarante ans de sa vie au service de ce même Etat !... Cette perception sincère, que je traduis par des expressions simples et que tout le monde lira et commentera, je l'espère, je l'ai voulue ainsi, pour compatir à la douleur d'une famille qui vient de perdre un joyau — je mesure mes mots —, en la personne de leur fils, frère et père, Hakem Hamdane, ce cadre supérieur de Sonelgaz, qui est décédé dans l'anonymat, pendant son inexplicable détention. Je sais que les gens qui aiment la justice, la vraie, dans notre pays, ne vont épargner aucun moyen pour faire triompher encore la vérité, concernant ce cadre qui a œuvré avec enthousiasme et dévouement dans cette importante entreprise jusqu'à son incarcération. Il a été réhabilité dans ses droits de citoyen, il a été acquitté, innocenté, c'est vrai, en ce 26 juillet 2009, mais il n'était pas là pour lancer ce cri de joie ou laisser éclater ce sanglot de bien-être. Il est à côté de son Dieu, là-haut quelque part où les gens honnêtes se rencontrent pour deviser sur un monde, le nôtre, qui ne cesse de s'angoisser et se persécuter. De grâce, que l'on fasse quelque chose, avant qu'il ne soit trop tard, pour d'autres innocents qui peuvent avoir le même sort que Hakem Hamdane. Que l'on juge, en notre âme et conscience les cadres de la nation, en tenant compte de dossiers solides, bien faits, et qu'on ne les juge pas sur des présomptions ou carrément sur des accusations de diffamateurs.
Franchement, je ne veux pas être aujourd'hui à la place de ce magistrat qui a requis 7 ans de prison contre « l'inculpé » de Sonelgaz, cette entreprise nationale chargée de la distribution d'électricité qui lui donne pourtant de la « lumière » pour bien lire et étudier ses dossiers avant de partir en un tel examen…, de conscience ! Je ne veux pas être également à la place de cet autre magistrat, président du tribunal, qui a tranché en faveur de la justice — la sienne — et condamné Hakem Hamdane à 2 ans de prison ferme, au détriment de toute logique. Je ne veux pas enfin être à la place de cet officier de police qui, avant de déclencher l'enquête — et quelle enquête —, aurait décrit « l'inculpé », sans aucune pièce accablante, comme un goujat, ayant gambadé dans une prairie où il y avait des milliards à croquer ! Ah ! si ceux-là savaient que Hamdane était parmi ceux qui ont toujours vécu dans la droiture, le respect des principes et surtout dans la probité morale et le dévouement. Hamdane vivait dans un petit logement de fonction et, aujourd'hui, malgré cette heureuse décision du 26 juillet, le libérant de tout soupçon, sa famille risque de se retrouver dans la rue…, tout simplement, parce qu'il n'est plus directeur…, dans ce monde où l'ingratitude est devenue monnaie courante.
Ah ! si ceux-là savaient que le défunt est venu me voir, pensant que je pouvais, de par mes connaissances, lui procurer un logement parce qu'il était à deux pas de sa retraite. Ma présente intervention, encore une fois, ne vient pas pour enfoncer le couteau dans la plaie. Je la veux comme une occasion propice pour réveiller les consciences et dire aux responsables que cette « affaire » — toujours entre guillemets — doit être méditée convenablement d'abord, dans ses tenants et ses aboutissants, car c'est toute la société qui est touchée pendant des circonstances douloureuses comme celles-ci. Les responsables doivent ensuite trancher pour demander impérativement à notre justice d'être plus vigilante dans des cas pareils, afin que des cadres de cette dimension ne doivent pas laisser traîner derrière eux des avanies qui marqueront d'une encre indélébile tout leur entourage : leurs enfants, leurs honorables familles et leurs amis. La société et les gens honnêtes dans ce pays en seront reconnaissants, tout en ayant ce regain d'espoir qu'ils s'acheminent concrètement vers un Etat de droit où la Justice est au dessus de tous.
Enfin, mon intervention ne peut étonner personne, car on comprendra, à travers les réactions que je développe à l'endroit du défunt, qu'il a été mon ami pendant de longues années. Je n'ai à son égard que de meilleurs sentiments, et cette affaire qui a été la cause de ses ennuis, j'ai eu la concernant, en temps voulu, beaucoup d'informations venant, bien entendu, de ses principaux responsables qui le déchargeaient entièrement de cette accusation. Ainsi, cette intervention venant de quelqu'un qui n'a pas besoin de prouver la probité de son propos, en toute circonstance, n'est pas du tout subjective…, elle est encore moins affective. Il s'agit là d'une responsabilité morale qui me fait courageux pour traduire avec des mots clairs, ce que nous oublions souvent d'appliquer dans nos comportements de tous les jours. Notre prophète Mohamed, que le salut soit sur lui, ne nous a-t-il pas prescrit : « Celui qui, parmi vous, voit le mal, le corrige… », impérativement, avec les moyens qui lui conviennent ? Quant à la décision de la justice du 26 juillet, dans ce cadre précisément, je suis certain qu'elle réveillera les consciences et créera, sans aucun doute, cette ambiance de noblesse qui suit généralement des décisions de responsables qui œuvrent pour l'intérêt de la justice. Cet arrêt acquittant « l'inculpé défunt » traduit la compétence de magistrats honnêtes et redonne à notre justice, souvent bafouée par des comportements difficilement qualifiables, tout son respect et sa dignité dans une affaire qui ne devait s'entourer d'aucun atermoiement…, pour célébrer le droit et faire triompher la vérité.
En conclusion, pour le défunt, dont l'innocence a été toujours clamée dans son entourage immédiat, dans son entreprise, Sonelgaz, son syndicat, dans sa famille, surtout chez ses enfants, et ses de ses amis, je formule une prière et remercie les hommes justes de la justice qui ont su clarifier cette histoire, comme il se doit, même à titre posthume. Les enfants de Hamdane marcheront la tête haute, tout comme les agents de ce vaste microcosme de l'administration algérienne qui se sentent frustrés devant une telle iniquité. Cette décision servira d'exemple, elle célébrera le courage des juges, après la reconnaissance des fautes de leurs collègues, et servira d'exemple, en réhabilitant ceux qui doivent l'être, impérativement. La justice, enfin, en est sortie grandie en proclamant l'innocence d'un véritable innocent, même en son absence, parce qu'elle demeure le pilier de toute société qui se respecte.
L'auteur est ancien cadre de la nation-Ecrivain


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