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La mafia politico-financière vide ses comptes
Publié dans El Watan le 22 - 04 - 2011

«Tout le monde veut récupérer son argent, si cela continue, les banques n'auront plus de liquidités…» A en croire ce banquier oranais, dans la deuxième ville du pays comme partout en Algérie, la crise des liquidités et la prolifération des faux billets de banque persistent en dépit des assurances des autorités quant à une solution imminente. Dernière trouvaille : après les accrochages et les échanges d'accusations entre les différents responsables de la Banque d'Algérie et Algérie Poste, les autorités monétaires ont décidé d'émettre un nouveau billet de 2000 DA, annoncé pour le 28 avril. Objectif affiché : pallier le manque de liquidités. Devant cette situation, désarçonnés, des commerçants et des industriels préfèrent simplement retirer leur argent.
Kadour, 40 ans, commerçant à Sidi Bel Abbès, confie avoir récupéré son argent «juste après les émeutes». «Je ne voyais pas d'autre choix, car j'avais peur d'une reprise des émeutes et de me retrouver otage de l'ouverture des banques et du jour au lendemain, sans ressource. J'ai donc préféré mettre mon argent à l'abri.» Mais comment ? La réponse se trouve chez cet autre commerçant d'Oran. «Soit vous achetez des biens immobiliers, soit vous échangez votre argent en euros.» En économie cela s'appelle des «valeurs refuges». Une manière de blanchir ou de transformer l'espèce en une valeur matérielle. D'après nos sources, des dizaines de magnats du business de l'Ouest auraient ainsi procédé au retrait des liquidités des banques.
Informés en catimini
Et même si les raisons ne sont pas les mêmes, tous mènent une course contre la montre. Les entrepreneurs à la fortune douteuse, eux, sont mis en alerte par la dernière mesure prise par la Banque d'Algérie le 1er janvier dernier, notifiant aux banques de procéder, d'ici le 31 juin, à la conversion des bons de caisse anonymes en bons de caisse nominatifs (personnalisés). Un entrepreneur engagé dans des chantiers du gouvernement aurait, par exemple, selon des sources bancaires, retiré plus de 300 milliards de centimes en l'espace d'une semaine, déposés sous forme de bons de caisse. «Il n'est pas le seul à l'avoir fait, confirme une source sécuritaire. Ils sont nombreux ! Alors bien sûr, les banques sont tenues d'informer les autorités lorsque des sommes importantes sont retirées, mais ils ont eu toutes les facilités pour le faire.» Un autre entrepreneur, qui refuse de divulguer son identité, a récupéré en liquide plus de 80 milliards de dinars en bons de caisse. «Je ne veux pas compromettre l'avancée de mes chantiers en cours, argumente-t-il. Vous savez, je paie tout en espèces, donc face à cette crise de liquidités, je ne pouvais pas faire autrement. J'ai besoin de fonds de roulement.» Des personnalités influentes ainsi que des entrepreneurs proches du sérail auraient été informés en catimini avant même la notification aux banques. «Nous avons enregistré un flux anormal en début d'année, nous révèle-t-on à la brigade du renseignement économique de la gendarmerie. Nous avons mené des investigations qui ont abouti à un résultat étonnant.
La Mecque des affairistes
De hautes personnalités, des hommes d'affaires ainsi que leurs proches seraient derrière ce retrait bancaire inhabituel.» Que craignent-ils ? D'abord, pour les hommes d'affaires douteux. «C'est la fraude fiscale (ces dépôts bancaires ne sont généralement pas déclarés aux impôts) qui motive leur empressement à retirer leur argent, et la campagne menée actuellement par l'Etat contre l'argent sale. Vous savez, Oran est en quelque sorte la capitale financière de l'Algérie de surcroît, La Mecque des affairistes et des barons de l'informel, en plus bien évidemment, de ceux de la drogue. Il y a trop d'argent à Oran !» tente d'expliquer un conseiller financier proche des milieux d'affaires oranais. Et d'interroger : «Avez-vous fait le lien entre le scandale Sonatrach, l'affaire du Centre des conventions d'Oran et celle des 900 millions d'euros transférés en Espagne ?» A l'évidence aucun. Mais d'après les confidences et les aveux de plusieurs hauts responsables locaux, «une poignée d'hommes d'affaires en liaison avec des hauts responsables tiennent d'une main de fer tout le business dans l'ouest de l'Algérie et des têtes risquent de tomber prochainement», avisent-ils. En d'autres termes, les derniers scandales ont tous un point commun : Oran comme lieu de transaction. Un ministre de l'actuel gouvernement aurait retiré ses dépôts bancaires et vendu ses biens immobiliers à Oran pour les échanger en euros sur le marché parallèle et dans les milieux initiés. Il ne serait pas le seul. Sur ses traces, des politiques, des militaires ainsi que de hauts responsables de l'Etat ont fait de même.
Pas de risque
Selon le quotidien El Khabar du 4 mars dernier, deux ministres du gouvernement Ouyahia auraient vendu leurs biens immobiliers en devises, alors qu'un troisième ministre aurait échangé sa «fortune» en dinars contre des euros. Tous s'y emploient, que ce soit les businessmen, les hauts responsables ou de simples commerçants. Selon un membre de la section oranaise de l'Association générale des entrepreneurs algériens, «Ce vent de révolte, qui peut contaminer l'Algérie à tout moment, les hante. Donc, ils préfèrent ne pas prendre le risque de laisser leur dépôt dans les banques. Même si on tente de rassurer l'opinion publique en disant que l'Algérie n'est ni l'Egypte ni la Tunisie, je vous assure que la peur s'est emparée de tout le monde. Même les entrepreneurs et les industriels les plus intègres se sentent menacés, car les Algériens doutent depuis toujours des nouvelles fortunes. Et nous sommes tous mis dans le même panier. Je ne vous cache pas que je suis aussi tenté de faire comme eux», avoue-t-il. Les plus malins ? Ils attendent le 28 avril. «Les billets de 2000 DA seront plus faciles à transporter et à cacher chez soi», ironise un grand commerçant oranais. Avis de bousculades devant les guichets bancaires à partir de la semaine prochaine…


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