Le président de la République ordonne une enquête    Le chef de l'AIEA convoque une «réunion d'urgence»    Le Parlement arabe salue les efforts de l'UIPA sous la direction de l'Algérie en faveur des causes arabes    Attaques américaines contre l'Iran: l'UE appelle à "la désescalade et à un retour aux négociations"    Attaf s'entretient à Istanbul avec son homologue jordanien    Frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes: l'Algérie exprime sa vive préoccupation et son profond regret    Le bilan s'alourdit à 3 morts et 81 blessés    La manifestation "Nuit des musées" suscite un engouement du public à Constantine    Sport universitaire: ouverture du tournoi international de Beach soccer à la Promenade des Sablettes    Accident du 5 juillet: une délégation ministérielle au chevet des supporters blessés    Prestation remarquable de l'Algérie au Conseil de sécurité de l'ONU    L'US Biskra officialise sa rétrogradation    Quatrième sacre consécutif pour le HBC El-Biar    Les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et l'impact sur le processus inflationniste    « Aucune demande d'autorisation n'a été enregistrée jusqu'à présent »    Des chiffres satisfaisants et des projets en perspective pour la Sonelgaz    L'Etat reprend la main    L'Irak vacille sous la pression régionale    Il y a vingt ans disparaissait l'icône du style « Tindi", Othmane Bali    « Si l'on ne sent plus la douleur des enfants, on n'est plus humain »    Ligue 1 Mobilis: Le MCA sacré, la JSK en Ligue des champions et le NCM relégué    Port de Mostaganem: lancement de la réalisation du troisième bassin avant la fin de l'année    La manifestation "Alger, Capitale de la Culture hassaniya" incarne la profondeur des liens entre l'Algérie, la Mauritanie et le Sahara occidental    L'UIPA appelle à davantage de solidarité pour promouvoir la sécurité et la stabilité dans le monde arabe    Osmani appelle les Algériens à se mobiliser pour préserver et protéger le pays    Transport : Air Algérie cargo prévoit une hausse notable de son activité pour 2025    Hand/Mondial U21- 2025 (Gr.D - 3e journée) : victoire de l'Algérie face au Canada 33-20    Belmehdi reçoit le mufti de la République arabe d'Egypte    Annaba: le ministre de l'Intérieur donne le coup d'envoi officiel de la saison estivale 2025    Baddari préside une réunion de coordination avec les directeurs des établissements universitaires et des ENS    Ligue de Diamant 2025 (Meeting de Paris) : l'Algérien Mohamed Yasser Triki termine 5e au triple saut    Pour une évaluation des performances des arbitres en fin de saison    Les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et l'impact sur le processus inflationniste    Réunion de coordination pour la mise en œuvre du décret portant transfert de l'OREF    « Abdelmadjid Tebboune n'a pas accordé d'entretien à des journaux français »    Déjouer toutes les machinations et conspirations contre l'Algérie    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Peur dans nos villes
Agressions, vols, viols, homicides, rixes, abus sexuels…
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2009

Psychose dans nos grandes villes. L'insécurité gagne du terrain. Elle prend des proportions inquiétantes, voire parfois incontrôlables. Insultes, agressions, bagarres, rixes, incivilités, vols, viols, homicide, abus sexuels, enlèvements…, ces phénomènes sont le lot quotidien des Algériens.
Le lexique grossier et vulgaire tend d'ailleurs à devenir un véritable phénomène de société. Le climat d'insécurité est aggravé par ces dizaines de « fous » qui se pavanent dans les rues et quartiers. Les grandes villes du pays, à l'image de la capitale, connaissent ces dernières années une flambée d'insécurité qui risque d'altérer irréversiblement leur image. Leurs habitants ont peur de ces meutes de voyous qui guettent le moindre passant solitaire. Jeudi. Il n'est que 19h, la nuit commence à peine tomber sur Alger. L'une après l'autre, les rues du centre-ville, qui grouillaient de monde jusque-là, se vident. Certains commerçants s'empressent déjà à baisser les rideaux de leurs magasins. La peur envahit la ville. L'atmosphère ambiante est lourde. On croise des regards agressifs. Des silhouettes font peur. Des rues plongées dans le noir sont interdites aux passants ; elles sont désertes. Il n'est pas indiqué d'y circuler à partir d'une certaine heure. La rue Abane Ramdane, dont l'entrée est pourtant surveillée par des policiers en faction, est occupée, selon des témoignages, par des jeunes qui se bagarrent tout le temps. Les placettes habituellement pleines de monde sont investies par d'autres occupants : des SDF, des toxicomanes et des délinquants. Ils squattent le square Port Saïd et en « interdisent » l'accès. Gare à celui qui s'aventurerait seul dans l'une des ruelles qui débouchent sur cette grande place. La présence accrue de la police sur les boulevards les plus fréquentés n'est pas suffisante pour sécuriser les lieux. « Les policiers quittent les lieux à partir de 20h, sauf rare exception quand une manifestion se tient au TNA. Ils ne sont là que pour surveiller le théâtre, c'est burlesque. La population mérite de meilleurs égards », regrette un habitant du coin. Les agressions à l'arme blanche sont légion dans cette rue. Seuls les riverains, connus de ces jeunes délinquants, s'y aventurent. Ils ont l'assurance qu'ils ne seront pas agressés.
Même spectacle à la Basse Casbah, rue de la Lyre ou place des Martyrs, où le mouvement de foule cesse après le départ des vendeurs à la sauvette qui s'installent là le soir. La rue Tanger est devenue, elle, la rue… « danger ». « Ici, il y a beaucoup de risques de se faire agresser la nuit », témoigne Mourad, un habitant de la rue Ahmed Allam. Oui, Alger a peur de jour comme de nuit ! Ses habitants ne se sentent plus en sécurité alors qu'ils espéraient retrouver la paix après avoir exorcisé les démons du terrorisme. Ils préfèrent rentrer chez eux très tôt que de profiter de la traditionnelle promenade ou de se retrouver entre amis dans un café du quartier, comme au bon vieux temps. Les auteurs d'agressions sont généralement des repris de justice auxquels, manifestement, l'emprisonnement ne fait plus peur. Leur âge oscillerait pour la majorité entre 18 et 30 ans. Ils sont souvent sans profession, selon des différents décomptes des services de sécurité. Alger, Tlemcen, Sétif, Tébessa, Tiaret et Oran (comme ce fut le cas en 2008) reviennent souvent en tête des agglomérations les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes. Les statistiques de la Gendarmerie nationale, s'agissant du nombre d'affaires relevant des infractions de droit commun, le montrent bien.
C'est l'insécurité partout
Pas moins de 6000 cas ont été enregistrés durant les quatre premiers mois de l'année 2009. Les vols, les coups et blessures volontaires occupent la première position. 1360 affaires ont été traitées. La situation est inquiétante. Il ne se passe pas un jour sans qu'on fasse état d'un attentat à la pudeur, d'une menace, d'une violation de domicile, d'un outrage, d'un homicide volontaire, d'un viol, d'un enlèvement, d'un crime ou autre délit. Pourtant, des équipes de police et de la Gendarmerie nationale n'arrêtent pas de sillonner les rues des villes et d'effectuer de multiples interpellations et arrestations. Ces actions, nécessitant parfois la mobilisation d'importants moyens, ont, selon leurs initiateurs, donné des résultats, autant par le nombre d'arrestations opérées que pour le sentiment de soulagement qu'elles ont suscité au sein de la population. Mais il n'en demeure pas moins que ces descentes n'ont eu, selon certains observateurs, qu'un effet illusoire. L'insécurité persiste au point que des citoyens que nous avons interrogés déplorent « l'inefficacité de services de sécurité ». Les actes de banditisme font toujours partie du quotidien.
« Le citoyen algérien a le sentiment de ne pas se sentir en sécurité », estime le colonel Zeghida. De l'avis de cet officier, cette violence serait le fait « de dysfonctionnements dans la société ». Pour lui, la société a perdu certains de ses repères. Le colonel Zeghida revient aux années du terrorisme pour expliquer l'apparition de ce phénomène. « Ces comportements sont acquis durant cette période », dit-il. Plus explicite, il estime que « la décennie du terrorisme a fait naître un sentiment d'impunité chez les citoyens. Il se pourrait que certains comportements n'ont pas été réprimés. Les délinquants pensent qu'ils évoluent dans un environnement où l'impunité règne ». Cet officier ajoute : « Il y a des actes de banditisme qui ont été commis sous couvert d'actes de terrorisme. » Chafika ne partage pas entièrement cet avis. Pour cette enseignante en psychologie à Bouzaréah, « les Algériens ont un comportement violent de nature ». Déplorant ce qui est advenu d'Alger, elle regrette qu'on en soit arrivé à laisser la rue à ces bandes de délinquants. Une jeune Algéroise s'en plaint aussi : pas de sécurité à l'université ni dans les jardins ni même dans sa propre voiture. Tous les citoyens rencontrés dans les rues de la capitale déclarent ne se sentir en sécurité nulle part. Leurs arguments ? Ils sont multiples. « Tout se fait par la violence chez nous, même au sein de l'université », souligne une étudiante. Notre interlocutrice avoue qu'« un enseignant peut risquer sa vie pour une note d'examen ». Sihem exprime les mêmes inquiétudes : « Je ne me sens en sécurité ni sur la route ni à l'université et nulle part ailleurs. » Où que l'on soit, dans la rue, dans le bus, en voiture, dans un café, dans un établissement éducatif, collège, lycée, faculté, dans un jardin ou autre, seul ou accompagné, on n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise, si on n'est pas déjà « agressé » par de « gros mots » qui sont débités à longueur de journée par des jeunes et moins jeunes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.