La culture est restée longtemps à la traîne du développement local. Les responsables qui se sont succédé à la tête de la wilaya et de la direction de la culture depuis le séisme d'octobre 1980 ont délaissé, voire jeté aux oubliettes le secteur. Pour preuve, aucun investissement n'a été réalisé sur le plan infrastructurel. Le tremblement de terre avait totalement détruit les structures existantes, dont la nouvelle maison de la culture. Le terrorisme n'a fait qu'aggraver les choses en réduisant à néant toute expression culturelle. Seules deux ou trois salles de spectacle ont survécu aux événements douloureux qu'a connus la région. Ce n'est que ces trois dernières années que les choses ont commencé à évoluer positivement. L'animation culturelle et artistique a repris son droit de cité grâce aux actions lancées dans ce cadre, telles que le printemps culturel et les soirées ramadhanesques. Longtemps mis en hibernation, les festivals du théâtre monologue et de la marionnette font désormais partie du paysage local et national. Le volet infrastructurel n'est pas en reste puisque un vaste programme de réalisation de projets culturels vient d'être lancé à travers la wilaya. On citera en premier le musée national dont les travaux tirent à leur fin. Vu son importance, cet édifice, implanté au centre-ville de Chlef, a bénéficié d'une dimension nationale sur proposition du wali de Chlef, a indiqué le directeur de la culture, Abdelhamid Boumediène. Il servira, selon notre interlocuteur, de vitrine et de mémoire à toutes les époques de l'histoire de l'Algérie et de Chlef. « C'est un joyau et une fierté pour les Chélifiens », souligne-t-il. Il comprend une salle de conférences et de spectacle, une galerie d'art, une grande salle d'exposition d'objets historiques, une salle de lecture et un cyber moderne. Son inauguration est prévue pour la fin du mois. Conformément aux directives du wali et à ses engagements vis-à-vis de la population riveraine, ajoute encore notre source, l'espace vert situé à côté du musée a été préservé et fait l'objet actuellement d'une opération de réhabilitation. Non loin de là, plus exactement dans la zone différée, à proximité de l'ancien parc de la wilaya, il est prévu la construction d'une bibliothèque de wilaya et d'un palais de la culture sur une superficie de deux hectares. Pour le premier ouvrage, les travaux devaient débuter la semaine dernière, alors que pour le second, l'étude technique a déjà été achevée et sera suivie sous peu par la sélection des entreprises et le lancement du chantier. L'un et l'autre comprendront, entre autres, des galeries d'art, une médiathèque, une salle de spectacle et de conférences de 1200 places ainsi que deux salles de lecture, l'une pour enfants et l'autre pour adultes. La formation musicale sera également présente à travers le nouveau conservatoire qui est en voie d'aménagement dans des locaux situés à proximité du siège de la douane. Son inauguration est prévue pour le 5 juillet prochain, date de la célébration de la Fête de la jeunesse et de l'indépendance. C'est la première fois qu'une telle infrastructure est implantée dans la région. Elle contribuera, à coup sûr, au développement de l'activité culturelle, à la préservation et à la promotion du patrimoine musical traditionnel. En plus du chef-lieu de wilaya, le nouveau programme de réalisation a touché en outre la ville côtière de Ténès où le chantier de construction d'un théâtre de verdure a été lancé le 1er décembre dernier au niveau de la façade maritime. Il s'est soldé également par la réception et la mise en service de neuf centres culturels dans des agglomérations et localités rurales, nous apprend le directeur de la culture, Abdelhamid Boumediène. A la faveur de ces investissements, la wilaya de Chlef va pouvoir ainsi rattraper le retard considérable accusé dans ce domaine et amorcer une nouvelle ère sur le plan culturel, selon le même responsable. Il souligne, à ce titre, l'attention particulière accordée à ce dossier par le chef de l'exécutif de la wilaya et ses services.
