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La résistance populaire de Mokrani revisitée
Publié dans El Watan le 26 - 05 - 2011

Une journée commémorative du 140e anniversaire de la guerre insurrectionnelle de 1871 a eu lieu récemment à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L'initiative est de l'association «Tagrawla n'54», en collaboration avec le Musée du Moudjahid et la direction locale de la culture. Plusieurs conférences étaient au programme de cette rencontre. Dahlal Mouloud, dit Si L'hacène, a évoqué le rôle de la Tariqa Rahmaniya durant cette période. Aït-Ahmed Ouali, ancien officier de l'ALN, s'est intéressé pour sa part aux conséquences de cette insurrection. Younès Adli, historien-écrivain, a traité du «rôle de tajmaât dans la guerre insurrectionnelle de 1871».
Le conférencier a d'abord fait référence à trois textes promulgués par l'administration coloniale, visant le remplacement de la djemaâ de village par un conseil de notables choisis par l'administrateur qui était le représentant du Gouverneur général d'Algérie. Il s'agit de l'instruction du 11 juin 1863 qui recommandait, à l'échelle du territoire, un «sénatus-consultisé», consistant à donner «l'investiture officielle aux réunions de notables, qui, sous la dénomination de djemaâ, représentent l'intérêt collectif» ; du décret du 20 mai 1868 qui portait interdiction de la djemaâ de village et autorisait un seul conseil par ârch, à la tête duquel était nommé un caïd, et enfin du décret du 24 décembre 1870 qui élargissait l'instruction du 11 juin 1863 à tout le territoire civil.
Ce schéma d'organisation imposé par l'administration a prévalu de 1868 à 1956. L'écrivain historien a analysé ensuite les réactions des autochtones. Il en distingue deux sortes: la réaction populaire et la réaction féodale. A travers la première, il a tenté de cerner la djemaâ de village, contrainte à la clandestinité mais évoluant en pleine symbiose avec l'ordre religieux de la Rahmaniya, dont les zaouïas étaient jusque-là autorisées. Cependant, au déclenchement de la guerre de 1871, la djemaâ va assumer de nouveau son rôle au grand jour. Elle procéda, en effet, dans son organisation et sa tradition de guerre, à l'enrôlement des imsseblen, ces volontaires pour les combats.
Car, faudrait-il le rappeler, la Kabylie ne possédait pas d'armée régulière, précise-t-il. A propos de la réaction féodale, le conférencier a cité El-Hadj Mohamed Mokrani qui avait d'abord tenté sans succès une alliance avec certaines familles féodales de la région du Titteri et du Sud algérien avant d'opter pour la guerre insurrectionnelle préparée par Cheikh Aheddad. En dernier, et c'est un fait nouveau pour la recherche, Younès Adli a voulu apporter des preuves du rôle joué par la djemaâ dans les prolongements même de cette guerre de 1871. Il l'a fait en s'intéressant de près aux déportations en Nouvelle-Calédonie. En premier lieu, «le procès des grands chefs de l'insurrection», qui s'était déroulé en 1873 à Constantine, a relevé que sur les 152 accusés, 73 étaient des chefs traditionnels (de village, du ârch comme de taqbilt, la confédération de tribus), tandis que 32 étaient des cultivateurs et les 28 restants étaient considérés comme des sans emplois. Ce sera ensuite sur la révolte canaque de 1878 que le conférencier s'appuiera pour expliquer ses conclusions.
Certains écrits, dira-t-il, ont fait mention de la main forte prêtée par les détenus algériens à l'administration pénitentiaire afin de réprimer cette révolte des autochtones de la Nouvelle-Calédonie. Younès Adli a apporté de nouvelles précisions à ce sujet, en avançant que pour les détenus kabyles de l'Île des Pins, les noms retenus par ces écrits étaient ceux des féodaux et non ceux des chefs traditionnels et des chefs religieux de la Rahmaniya. Ce fut là un véritable choc entre les valeurs de la paysannerie et le comportement de la féodalité algériennes en terre caldoche, conclura le conférencier.


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