Le Premier ministre préside une cérémonie à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse    Ciblés délibérément par l'occupant sioniste: les journalistes palestiniens tués dans une proportion jamais observée dans aucun conflit    Ouverture des Assises nationales de prévention et de lutte contre le cancer    Accidents de la route: 12 morts et 516 blessés en 48 heures    Recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste du 2 mai 1962 au port d'Alger    Début à Alger des travaux du 38e Congrès de l'Union interparlementaire arabe    Le ministre de la Communication se recueille à la mémoire des martyrs de la presse nationale    Mali: des partis politiques appellent à la mobilisation contre leur dissolution et pour "sauver la liberté et la démocratie"    Massacres du 8 mai 1945: une autre empreinte dans le registre des crimes du colonisateur français en Algérie    Le Calife général de la Tariqa Tidjania, cheikh Ali Belarabi, accomplit la prière du vendredi à Ouagadougou    Oran : Mise en service de l'EPH d'El Kerma de 60 lits    Le blocus sioniste imposé à Ghaza tue chaque jour davantage d'enfants et de femmes    CHAN 2024: la sélection algérienne A' à pied d'œuvre à Banjul    Ligue 2 amateur: beau duel pour l'accession entre le MB Rouissat et l'USM El Harrach    Athlétisme/Championnat arabe (2e j): 17 nouvelles médailles pour l'Algérie    Fête du Travail à l'ouest du pays: activités variées et hommages aux travailleurs et aux retraités    Les marchandises usagées importées appartenant à l'Etat exonérées des droits et taxes    Rebiga assiste à "Hô Chi Minh-Ville", à un défilé commémorant le 50e anniversaire de la libération du Sud Vietnam    Poursuite du stage à Sidi Moussa avec l'intégration des joueurs du CSC    L'Algérie clôture sa participation avec un total de 21 médailles    Kiev doit céder les territoires conquis par la Russie    Domination de la sphère informelle et écart croissant entre le cours du dinar sur le marché parallèle et celui du cours officiel : quelles solutions ?    Le projet de loi présenté à l'APN    Les représentants de la société civile interpellent les hautes autorités du pays    Ooredoo et l'Association nationale de volontariat organisent une opération de reboisement à Bou Saâda    Lorsque l'on a la bravoure en principe, il n'y a plus d'obstacle    La responsabilité politique du ministre Bruno Retailleau    De Gustav Landauer à Hassan Nasrallah ou l'universalité de l'esprit de la société    Le championnat national de football se met à jour    Présentation à Alger des projets associatifs    Quelles est la situation de la balance commerciale et des exportations hors hydrocarbures en 2024 de l'Algérie ?    Des prix « lignes rouges » et des représailles contre les contrevenants    Patriotisme et professionnalisme    Avant-première du documentaire ''Zinet Alger : Le bonheur'' de Mohamed Latrèche    Les renégats du Hirak de la discorde    Un site historique illustrant l'ingéniosité du fondateur de l'Etat algérien moderne    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Younes Adli evoque le rôle de Tajmait
Insurrection de 1871
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 05 - 2011

Younès Adli, écrivain prolifique et universitaire, a animé une conférence à la maison de la culture de Tizi-Ouzou dans le cadre d'une journée d'étude sur le rôle de tajmait dans l'insurrection de 1871. La communication de Younes Adli, également docteur en langue et culture berbère, a été structurée en trois grandes parties portant, la première, sur « les textes coloniaux déstructurants », la deuxième sur « les réactions autochtones » et enfin la troisième sur « les preuves par l'après 1871 ». Dans la première partie, le conférencier a d'abord fait référence à l'instruction du 11 juin 1863 qui recommandait à l'échelle du territoire « sénatus-consultisé » de donner «l'investiture officielle aux réunions de notables, qui, sous la dénomination de djemaâ, représentent l'intérêt collectif ». Il a ensuite abordé le décret du 20 mai 1868 qui portait interdiction de la djemaâ de village et autorisait un seul conseil par ârch (composé de douze membres choisis par l'administration), à la tête duquel est nommé un caïd. Il a enfin évoqué le décret du 24 décembre 1870 qui élargissait l'instruction du 11 juin 1863 à tout le territoire civil. Ces textes ont eu pour résultat de remplacer officiellement la véritable djemaâ de village par un conseil de notables à la solde de l'administration coloniale.
Dans la deuxième partie, Younès Adli a appréhendé les réactions des autochtones. Il y a distingué la réaction populaire et la réaction féodale. A travers la première, il a suivi la djemaâ de village contrainte à la clandestinité mais évoluant en pleine symbiose avec l'ordre religieux de la Rahmaniya encore toléré avec ses zaouias. Cependant, au déclenchement de la guerre de 1871, l'enrôlement des imsseblen, ces volontaires au combat (car la Kabylie ne possédait pas d'armée régulière), s'était fait par la djemaâ, comme de tradition. Dans la deuxième, c'est-à-dire la réaction féodale, le conférencier a parlé de El-Hadj Mohamed Mokrani qui « ne s'est arrimé à la guerre insurrectionnelle de 1871 qu'après avoir tenté en vain une alliance avec certaines familles féodales du Sud et du Titteri afin de négocier une certaine paix avec l'administration coloniale ».
Dans la troisième partie de sa conférence, enfin, Younès Adli a voulu apporter des preuves du rôle joué par la djemaâ en allant explorer l'après 1871, à travers les déportations en Nouvelle-Calédonie. Il commence par rappeler « le procès des grands chefs de l'insurrection » qui s'est tenu à Constantine en 1873. Il a relevé que sur les 152 accusés, 73 étaient des chefs traditionnels (de village, du ârch et de taqbilt, la confédération de tribus). Ensuite il a abordé la révolte canaque de 1878 en Nouvelle-Calédonie. Certains écrits ont fait mention de la main forte prêtée par les détenus algériens à l'administration pénitencière afin de réprimer cette révolte. L'orateur a apporté de nouvelles précisions à ce sujet, en avançant que pour les détenus kabyles les noms retenus par ces écrits étaient ceux des féodaux et non ceux des chefs traditionnels et des chefs religieux de la Rahmaniya. Comme quoi, la paysannerie était restée fidèles à ses valeurs même en détention en Nouvelle-Calédonie.
Younès Adli, écrivain prolifique et universitaire, a animé une conférence à la maison de la culture de Tizi-Ouzou dans le cadre d'une journée d'étude sur le rôle de tajmait dans l'insurrection de 1871. La communication de Younes Adli, également docteur en langue et culture berbère, a été structurée en trois grandes parties portant, la première, sur « les textes coloniaux déstructurants », la deuxième sur « les réactions autochtones » et enfin la troisième sur « les preuves par l'après 1871 ». Dans la première partie, le conférencier a d'abord fait référence à l'instruction du 11 juin 1863 qui recommandait à l'échelle du territoire « sénatus-consultisé » de donner «l'investiture officielle aux réunions de notables, qui, sous la dénomination de djemaâ, représentent l'intérêt collectif ». Il a ensuite abordé le décret du 20 mai 1868 qui portait interdiction de la djemaâ de village et autorisait un seul conseil par ârch (composé de douze membres choisis par l'administration), à la tête duquel est nommé un caïd. Il a enfin évoqué le décret du 24 décembre 1870 qui élargissait l'instruction du 11 juin 1863 à tout le territoire civil. Ces textes ont eu pour résultat de remplacer officiellement la véritable djemaâ de village par un conseil de notables à la solde de l'administration coloniale.
Dans la deuxième partie, Younès Adli a appréhendé les réactions des autochtones. Il y a distingué la réaction populaire et la réaction féodale. A travers la première, il a suivi la djemaâ de village contrainte à la clandestinité mais évoluant en pleine symbiose avec l'ordre religieux de la Rahmaniya encore toléré avec ses zaouias. Cependant, au déclenchement de la guerre de 1871, l'enrôlement des imsseblen, ces volontaires au combat (car la Kabylie ne possédait pas d'armée régulière), s'était fait par la djemaâ, comme de tradition. Dans la deuxième, c'est-à-dire la réaction féodale, le conférencier a parlé de El-Hadj Mohamed Mokrani qui « ne s'est arrimé à la guerre insurrectionnelle de 1871 qu'après avoir tenté en vain une alliance avec certaines familles féodales du Sud et du Titteri afin de négocier une certaine paix avec l'administration coloniale ».
Dans la troisième partie de sa conférence, enfin, Younès Adli a voulu apporter des preuves du rôle joué par la djemaâ en allant explorer l'après 1871, à travers les déportations en Nouvelle-Calédonie. Il commence par rappeler « le procès des grands chefs de l'insurrection » qui s'est tenu à Constantine en 1873. Il a relevé que sur les 152 accusés, 73 étaient des chefs traditionnels (de village, du ârch et de taqbilt, la confédération de tribus). Ensuite il a abordé la révolte canaque de 1878 en Nouvelle-Calédonie. Certains écrits ont fait mention de la main forte prêtée par les détenus algériens à l'administration pénitencière afin de réprimer cette révolte. L'orateur a apporté de nouvelles précisions à ce sujet, en avançant que pour les détenus kabyles les noms retenus par ces écrits étaient ceux des féodaux et non ceux des chefs traditionnels et des chefs religieux de la Rahmaniya. Comme quoi, la paysannerie était restée fidèles à ses valeurs même en détention en Nouvelle-Calédonie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.