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El Boudali Safir : Une source de connaissance monumentale
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2009

Originaire du vieux quartier de Bab Ali à Mascrara, El Boudali Safir est né le 13 janvier 1908 à Saïda, au sein d'une grande famiIle conservatrice pieuse et lettrée. Il effectue une scolarité studieuse qui le mène jusqu'à l'Ecole normale de Bouzaréah, à Alger. Soutenu et encouragé par son père, lui même enseignant, il rate de peu, pour des raisons purement discriminatoires, le concours d'entrée au cycle supérieur à Saint-Cloud (France). Suite à cette inscription, il obtient trois certificats de licence en lettres et un titre de professeur des Ecoles normales. Il décide en 1929 de s'installer à Mascara.
La consécration tant souhaitée n'était en effet ouverte qu'aux Français d'origine et à ceux qui optent pour la naturalisation. El Boudali Safir exerce en qualité de professeur de lettres jusqu'en 1941 à l'Ecole primaire spécialisée (EPS) à Mascara, Tiaret, Mostaganem, puis à El Asnam (actuel ChIef) où il a été affecté d'office, en 1942, au sein d'un collège en lettres arabes sous le gouvernement de Vichy. Il fait partie désormais de l'élite algérienne musulmane, francophone puisqu'il maîtrise brillamment la langue de Molière qui n'a plus de secret pour lui. Ce sont tous les espaces culturels et artistiques qui s'offrent à lui à travers tout le pays où il anime des conférences sur le patrimoine lyrique national d'une manière générale. Il se spécialise, en effet, dans ce domaine en aiguisant sa plume lors des tournées qu'effectuait Mahieddine Bachetarzi à travers l'Ouest algérien, en collaboration avec son ami journaliste Mahmoud Benkritly, au sein de l'Echo d'Oran, Oran Républicain et La Voix des humbles (journal des instituteurs). Passionné de littérature populaire et de musique traditionnelle, tous genres confondus, il produira d'innombrables écrits sur les textes poétiques zadjel, muwachah ou melhoun, sur les poètes eux-mêmes, ainsi que sur la musique savante, populaire, citadine ou bédouine. El Boudali Safir a été recruté au sein de Radio-Algérie de l'ORTF dès sa réorganisation en 1943, en qualité de directeur artistique des émissions de langues arabe et kabyle (ELAK) qu'il occupera d'une façon exemplaire jusqu'en 1957.
Durant sa carrière, il a eu l'insigne honneur d'imaginer et de mettre sur pied cinq ensembles musicaux permanents au sein de la Radio. Il s'agit de l'andalou dirigé par Mohamed Fekhardji, assisté de son frère Abderrazak, le kabyle confié à Cheikh Noreddine Meziane, le bédoui pris en charge par Khelifi Ahmed, le moderne sous la baguette de Mustapha Skandrani et, enfin, le populaire (chaâbi ), dont la direction a été confiée naturellement à El Hadj M'hamed El Anka. C'est, en effet, El Boudali Safir qui décidera de l'appellation « populaire ». Ce genre de musique deviendra plus tard chaâbi, par traduction. On disait « m'dih » au Centre, et moghrabi à l'Ouest, pour identifier cette partie du patrimoine lyrique national. Au cours de cette période, El Boudali Safir produit des analyses, critiques sur la chanson traditionnnelle et les différents interprètes qui se produisaient à la Radio et qu'il publiait régulièrement dans la revue Ici Alger. Ses écrits, très recherchés, ont permis tous les éclairages que nous connaissons aujourd'hui au sein de la Radio, il est également à l'origine d'émissions littéraires et théâtrales permanentes ainsi que de l'installation d'ensembles de musique au sein des stations de retransmission installées à cette époque à Béjaïa, Constantine, Tlemcen et Oran. Sa notoriété dans le domaine littéraire lui vaut des amitiés très fortes, avec, notamment Emmanuel Roblès, Gabriel Audissio, Albert Camus, Mohamed Dib, avec lesquels il fonde plusieurs revues Forges, Rivage, Soleil et Simoun.
El Boudali Safir s'est distingué au cours des années 1930 par une série de conférences sur l'auteur Louis Bertrand dont il dénonce l'approche partiale de l'Algérie. Est-il besoin de rappeler que son frère, le regretté Abdelkader Safir (1925 - 1993), est considéré comme le doyen de la presse algérienne ? Quittant la Radio en 1957, il est nommé inspecteur des centres sociaux et ce, jusqu'au lendemain de l'indépendance nationale où il participe à la création de l'Institut national de musique, ainsi qu'à l'Ecole nationale des arts dramatiques et chorégraphiques. Essayiste, critique littéraire, journaliste-chroniqueur, musicologue, scénariste, écrivain, professeur de lettres et manager artistique, El Boudali Safir a établi les premiers jalons de la structuration en école du patrimoine musical andalou en Algérie, dès les années 1930 et 1940, qu'il consigne définitivement à l'occasion du 1er Festival national de musique andalouse qui a eu lieu à Alger en 1967. Il le fera également en 1969 et en 1972, à l'occasion des 2e et 3e éditions de cette importante manifestation, ainsi que celle de la Semaine culturelle de Constantine en 1968.
El Boudali Safir occupera le poste de conseiller technique au ministère de l'Education nationale en 1969. Il est également, en 1971, conseiller littéraire à la SNED (Société nationale d'édition et de diffusion) et conseiller artistique à la RTA, avant de se consacrer pleinement au mouvement associatif. Il est élu à l'unanimité président à vie de l'association culturelle dite « Société des Beaux-Arts et des Lettres d'Alger, le 7 novembre 1972, aux côtés de Mahieddine Bachetarzi, Sahouli Abderrahmane et Youcef Khodja, entre autres. On trouve également trace de sa participation dans de nombreux colloques, séminaires, rencontres internationales où il représente l'Algérie dans le domaine musical, notamment en Turquie, en Tunisie, au Maroc, en France, ainsi que dans l'Organisation africaine de radio et de télévision. Il a écrit un scénario d'un film qui avait pour titre Les Trois de Cherchell. Ce texte a vivement intéressé le réalisateur français Ferris, mais faute de moyens, ce dernier n'a pu concrétiser son projet. El Boudali Safir se retire de la scène artistique en 1985. Il quitte l'Algérie en 1987, pour s'installer à Paris. Il meurt le 4 juin 1999 à l'âge de 91 ans. Une reconnaissance méritée le verra honoré, à titre posthume, le 3 mai 2001 par l'Académie de musique arabe, lors de la 16e édition de son congrès qui s'est tenu à Alger. La wilaya de Mascara a tenu à rendre un hommage à la hauteur du personnage, en organisant un Festival de la chanson andalouse et châabie, qui a eu lieu du 26 septembre au 4 octobre 2001. Autant l'image que l'esprit d'El Boudali y étaient présents, et plus que jamais reconnus à leur juste valeur.


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