Sur les 225 accidents de la circulation ayant eu lieu entre juillet et août dans la wilaya de Tizi Ouzou, 127 ont concerné la route nationale 12. Ainsi, plus d'un accident sur deux dans la wilaya a pour théâtre la RN 12, reliant Tizi Ouzou à Béjaïa. Sur les 240 blessés dénombrés sur la même période sur l'ensemble de la wilaya, 174 ont été enregistrés sur la RN12, soit près de trois blessés sur quatre. Les proportions sont inversées s'agissant du nombre de décès. Un seul décès a été enregistré ces deux derniers mois sur la route nationale 12, sur les 7 personnes tuées sur l'ensemble des chemins de la wilaya de Tizi Ouzou. La baisse des accidents mortels peut être liée à la modernisation du parc automobile, les véhicules neufs étant dotés d'équipements de sécurité de normes internationales. Cependant, 127 accidents en deux mois, c'est l'équivalent de deux accidents par jour, sur la même route traversant la wilaya de Tizi Ouzou. Nous sommes bien en face d'un tronçon routier hautement accidentogène. Si le parc des véhicules a été renouvelé ces dernières années grâce à l'essor du marché automobile, même si un ralentissement dans ce secteur est prévisible en raison de l'arrêt des crédits à la consommation, les infrastructures routières accusent de très lourds retards en matière de rénovation et de modernisation. La RN 12 reliant le centre du pays aux wilayas de l'est, particulièrement entre Tizi Ouzou et Azazga, est restée dans la même configuration qu'il y a trente ou quarante ans, c'est-à-dire une route à deux voies. Le trafic routier actuel est pourtant sans commune mesure avec celui des années 1970. La saturation de cet axe routier est telle que les accidents sont généralement dus, non pas aux excès de vitesse, mais au ralentissement de la circulation. Les premiers responsables des sinistres routiers ne sont pas spécialement les conducteurs, mais en vérité les autorités en charge du département des travaux publics. Si des axes autoroutiers étaient mis en service, les chiffres connaîtraient une chute spectaculaire, sans avoir à durcir les dispositions liées au respect du code de la route. Lancé en étude en 2006, le projet d'aménagement du tronçon routier entre Tizi Ouzou et Azazga en axe autoroutier n'est pas près de voir le jour. Déposé au ministère des Travaux publics, le projet n'a toujours pas été inscrit.
